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Un mètre carré : Olivier Breuil

Par Hotel Elysées Mermoz @HoostaMag

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L’Exposition « Un mètre carré » réunit dix artistes dont les œuvres ont été présentées ces quatre dernières années à l’Hôtel Élysées Mermoz.

Ces peintres sont concernés par l’abstraction et traitent de cette notion dans leur pratique. Chacun a été convié à proposer une ou plusieurs œuvres récentes, dont les dimensions n’excédent pas un mètre carré.

Deux ensembles de questions ont accompagné l’invitation :

1. Comment la peinture vous a-t-elle été transmise ? De quelle tradition procède votre pratique ? Êtes-vous attaché à la manualité, à la tactilité ?

2. Vous situez-vous comme un peintre abstrait ou de l’abstraction ou des abstractions ? Qu’est-ce qui définit pour vous cette inscription : le caractère et la présence physique de la peinture comme entité ? la manière dont la peinture est appliquée et comment elle fonctionne dans cette application ? le geste pictural en ce qu’il porte en lui-même sa condition d’image ?

Un mètre carré : Olivier Breuil

Objet peint non identifié VI, 2012, acrylique, encre et bombe aérosol sur toile, 100 x 80 cm

Un mètre carré : Olivier Breuil

Objet peint non identifié VII, 2013, crylique, encre et bombe aérosol sur toile, 65 x 54 cm

J’ai commencé la peinture jeune avec un professeur qui me faisait copier des tableaux et composer des natures mortes. Manet et Frans Hals m’ont immédiatement captivé et m’ont fait comprendre combien la manière d’appliquer la peinture est cruciale et révèle l’intelligence du peintre. Par la suite, n’ayant pas poursuivi un cursus académique, j’ai cherché au contact de différents peintres à m’ouvrir aux multiples possibilités de la peinture et à son histoire récente.

Je me méfie de la tactilité de la peinture, de son épaisseur, de sa pâte. En revanche la manualité est primordiale pour moi. Une peinture non manuelle, automatisée, serait trop mentale ou aléatoire. Je suis attaché à l’adresse et à la maladresse de la main, au contrôle et à l’acceptation du non contrôle. Travailler lentement, guider la main qui dépose la peinture, aller à la vitesse de la peinture en fonction de sa fluidité, accompagner sa coulée. Observer en temps réel ce qui se produit, arrêter, réagir avant que la peinture ne se fige. C’est la manualité, la manière dont la peinture est appliquée, qui apporte la solution au problème pictural.

Ce qui me situe c’est mon attitude par rapport à ce qui se produit au cours du travail sur le tableau. Le travail du peintre réside dans le choix des éléments qui à chaque étape constituent le tableau : la forme, les dimensions et l’épaisseur du châssis, le type de toile, la façon de la préparer, les outils utilisés pour déposer la peinture, le choix des couleurs, la qualité de la peinture, sa transparence, sa brillance… et — ce qui est décisif selon moi — la manière dont la peinture est appliquée.

Les peintres de l’abstraction restent une référence pour moi, mais je ne veux pas me figer dans un programme rigide qui m’interdirait des contre-pieds. Ainsi, mes peintures qui cherchaient l’abstraction ont évolué vers un travail « d’extraction ». Une peinture abstraite détendue, moins dogmatique, venant de soi et qui accepte de laisser surgir des mémoires visuelles et des rencontres avec des figures citationnelles.

Le vernissage de l’Exposition « Un mètre carré »aura lieu le mercredi 26 juin de 19h à 21h. Exposition du 26 juin au 8 septembre 2013 à :

Hôtel Elysées Mermoz

30 rue Jean Mermoz

75008 Paris


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