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Smart Cities: “Paris et San Francisco ont beaucoup à apprendre l’une de l’autre”

Publié le 11 juin 2013 par Pnordey @latelier

Paris et San Francisco sont deux villes leaders dans le secteur des Smart Cities. Elles nouent désormais un partenariat de recherche avec pour objectif d’échanger leurs expériences et d’apprendre l’une de l’autre.

Rencontre avec Xavier Wartelle, General Manager de PRIME.

Un partenariat de recherche sur le thème “Smart and Digital Cities” a récemment été développé entre Paris et San Francisco. Quel est l’objectif de cette collaboration Outre-Atlantique?

Faire qu’une ville devienne plus “intelligente”, c’est avant tout faire dialoguer et travailler ensemble des secteurs qui jusqu’à présent opéraient de manière indépendante. En premier lieu, il s’agit de connecter le monde de l’ingéniérie publique et des infrastructures (l’énergie, l’eau, les déchets, les transports…) avec celui des nouvelles technologies et des communications (big data, internet des objets, capteurs intelligents…). Autre révolution: décloisonner le rôles des décideurs, des experts et des citoyens dans le pilotage de nos cités. Avec de nombreuses intiatives “open data” les villes ouvrent leurs données au public et favorisent les innovations. Troisième élément, c’est le décloisonnement géographique. Les villes ont beaucoup à partager dans ce domaine. C’est dans cette perspective que nous avons entammé le partenariat entre Paris et San Francisco. Ce mois-ci, une délégation de 10 experts américains représentant des villes, des universités, des start-ups vont se rendre a Paris à l’occasion de Futur en Seine puis à Nice pour Innovative city. Avec ce partenariat, l’objectif est que les deux villes - qui seront terrain d'étude et d'expérimentation et qui partageront leurs données et leurs expériences - découvrent de nouvelles solutions permettant de mieux relever les défis de la ville du XXIème siècle (gestion de la pollution, des déchets, du trafic, de l'énergie, mobilité…).

Qu’ont à s’apporter mutuellement des villes comme Paris et San Francisco?

Les deux villes ont beaucoup à apprendre l’une de l’autre: nouvelles formes de mobilité, gestion de l’eau et des déchets, futur des smart grids et l’open data et le crowdsourcing! La région parisienne a déjà des expériences intéressantes et très novatrices à partager, telles qu’Autolib, qui est certainement l'un des plus importants déploiement de véhicules électriques en autopartage dans le monde, ou encore le Paris Region Lab, une structure qui permet à la ville de devenir terrain d’expérimentation pour des entreprises et des startups, qui pourrait bien donner de l'inspiration à la ville. Pour Paris, qui lance des programmes ambitieux afin d’encourager l’innovation dans la ville, se rapprocher de San Francisco et de l’incroyable écosysteme de la Silicon Valley est une formidable opportunité, une source d’inspiration. Je pense notamment à la création début 2012 de sf.city; une organisation visant à renforcer le lien entre les équipes de la municipalité et les entreprises high-tech locales. Enfin, à l'heure ou les villes doivent franchir le cap de la transition énergétique, l'expérience de villes californiennes comme San Francisco, qui s'est fixée pour objectif que les services de la ville utilisent 100% d'électricité d'origine renouvelable, est incontournable pour nos villes europeennes.

Quelles sont les modalités de la collaboration entre les deux villes?

Il s’agit d’une collaboration très ouverte, qui implique les secteurs public, privé, et de R&D. Paris et San Francisco vont ainsi soutenir les travaux de recherche entamés par l'INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique) et le CITRIS (Center for Information Technology Research in the Interest of Society, associé à UC Berkeley) qui ont lancé un programme de recherche commun. Les deux instituts font figure de leaders dans ce domaine. Le CITRIS, qui regroupe plus de 300 professeurs et des milliers d'étudiants des meilleures universités californiennes, a lancé le SocialApps Lab, un laboratoire pionnier pour développer des nouveaux modèles (jeux, applications, musique...) permettant aux habitants de s'impliquer dans la ville et d'influer sur leur environnement urbain. Dans le même domaine, l'INRIA développe des recherche sur de nouveaux "capteurs" qui permettent d'enregistrer tant des données physiques de la ville et de ses habitants (ex. coordonnées GPS) que des données "sociales" (ex. nombre et contenus des messages twitter).


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