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JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur

Publié le 12 juin 2013 par Earsofpanda
JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur
C’est vendredi et on est frais comme la rosée du matin, On en profite pour aller se balader dans le vieux Porto et prendre le soleil sur la Ribeira. Il fait beau, il fait chaud et ma peau crame. Après un repas dégueu on continue notre petite excursion dans cette magnifique ville. Bon on est pas là pour raconter notre voyage mais il est important tout de même de préciser que c’est une ville qui a beaucoup de charme qui mérite le coup d’œil, festival ou pas festival.  Bien que l’on tombe amoureux petit à petit de la ville on finit par rentrer car l’heure tourne et ça va pas tarder à être l’heure de l’apéro pardi! JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur Un apéro tardif d’ailleurs qui nous fait louper Neko Case, premier concert que l’on aurait bien aimé voir mais on espère se rattraper avec Daniel Johnston figure emblématique du lo-fi qui nous avait bouleversé lors de son passage à Paris. Sauf que le saint apéro à duré plus longtemps que prévu et lorsqu’on arrive devant la scène ATP, le bougre a déjà bien entamé son set. En fait on arrive pour la dernière chanson, le culte et émouvant True Love Will Find You In The End. Daniel n’aura à priori pas fait plus de 40 minutes… On se dirige alors pour voir la fin de Local Natives, trois, quatre chansons suffisent à nous convaincre qu’on n’a pas loupé grand-chose. C’est sans vie et sans émotions à l’image de leur dernier album. Tout ça sonne un peu factice et n’est au final qu’une pâle copie de 50 autres groupes indés qui pullulent dans la musico sphère. Ennui. JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur Une fois le supplice terminé on se dirige vers la Super Bock afin de voir les papys de Swans à l’œuvre. Panda Panda y met beaucoup d’espoir, l’espoir de voir un mur de guitare nous assommer. On sait qu’ils en sont capables quand on écoute leur album The Seer, une odyssée infernale et flippante dans l'antre de la bête. Le groupe arrive et Gira malgré son âge avancé en impose, c’est le genre de pépé à qui tu ne parles pas sans qu’il t’en ait donné l’autorisation. Un redneck effrayant qui ne déparierait pas dans un film de genre où des pom pom girls se font trucider dans un village paumé de l’Amérique Texane. Alors que le groupe entame une introduction on se prépare à une claque sonore. On a le temps de se préparer, l’introduction est longue, très longue… En fait ce n’est pas une introduction mais bien une chanson, leur set n’a rien de mélodique ou de facile, le groupe préfère les titres instrumentaux qu’aux titres chantés qui ont du représenter que la moitié de leur prestation. C’est bien dommage car lorsque Gira chante de sa voix rauque et puissante, le concert décolle. Il dommage d'assister à un concert si imperméable et si difficile d’accès. On restera jusqu’à la fin sans grande conviction avant de partir en direction de la scène Pitchfork pour voir notre gloire nationale.
Contrairement à jeudi qui était une petite journée, les deux derniers jours se déroulent sur 4 scènes toutes à moins de 2 minutes de marche les unes des autres. Les 22 groupes programmés s’enchainent, se chevauchent, ne nous laissant pas une minute de répits face à cette programmation d’une grande qualité. 
JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur Quand on arrive à la scène Pitchfork, seule scène couverte et installée sur le bitume, la Française de Melody’s Echo Chamber nous rassure de suite. Il est vrai qu’après sa prestation moyenne il y a un an, Melody Prochet a trouvé une aisance et une prestance sur la route au fil des nombreux concerts donnés un peu partout dans le monde. Les 4, 5 chansons vues auront en tout cas suffit à nous faire regretter de ne pas être resté plus longtemps. Efficacité et légèreté sont les maitres mots de leur prestation relevée qui nous donne envie de nous trémousser face à ses mélodies psyché pop qui rappelle l’univers de Tame Impala. Pas étonnant puisque Kevin Parker, leader du groupe Australien, a aidé la belle à concrétiser son premier album. On est très agréablement surpris de voir le groupe réussir à transcender leurs compositions en live,  on sent une envie et une joie qui fait réellement plaisir à voir mais il est déjà temps de partir. JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur Si on ne reste pas plus longtemps c’est que Grizzly Bear est sur le point de commencer. Après l’incroyable concert donné au Pitchfork festival en octobre dernier, on avait hâte de les revoir à l’œuvre surtout que ce sera sûrement la dernière occasion d’assister à un de leur concert avant leur prochaine tournée. Accompagné par un claviériste/arrangeur supplémentaire, leur set sera largement consacré dans un premier temps à Shields. Ca tombe bien c’est leur meilleur album. On est toujours aussi bluffé par la maitrise parfaite des ces musiciens hors pairs. Si l’on trouve que le cinquième larron à la main un peu lourde et manque parfois de finesse, on salue les Américains qui retranscrivent parfaitement leurs compositions sur scène. Le summum reste surtout le chant parfait et qui prouve qu’ils sont sûrement les meilleurs dans ce domaine actuellement. Entre chœurs enjôleurs et harmonies vocales célestes, on est toujours aussi impressionné par leur maitrise. Seul point noir, on regrette l’absence de la scénographie (les lampions qui flottaient dans les airs étaient tout de même superbes à voir) mais la fin du concert enchainant leurs plus gros tubes (Two Weeks, While We Wait For The Others, Cheerleaders, The Knife…) nous rappelle que seul leur présence nous suffit. Un concert parfait auquel il manquait peut être ce grain de folie. Ca ne déborde jamais et bien qu’ils rendent justice à leurs disques, il n’y avait pas cette petite étincelle permettant de faire passer ce concert d’un moment très agréable à celui d’inoubliable. JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur Une fois terminé, il n’y a pas de temps à perdre et il est temps de retourner à la scène Pitchfork. Après la fragilité des Grizzly Bear c’est une toute autre ambiance qui nous attend là bas avec les canadiens de Metz et leur noise rock violent et tapageur. Violent et tapageur, c’est ce qui se passe un peu à l’intérieur de la scène. Ma pinte connaitra quelques turbulences lorsqu’on s’approchera de la scène où ça se bouscule dans tous les sens. Peu de places aux mélodies ici, il s’agit surtout de frapper fort et de gueuler à tout va. On voit quelques filles s’aventurer dans la fosse mais la violence est telle qu’elles ne font pas long feu. Metz nous fera retomber quelques années en arrière. On se laisse emporter par les mouvements de foules, on joue du coude, on saute, on hurle, Metz est un gros défouloir qui tombe à point nommé. Je m’excuse auprès de ce garçon que j’ai poussé un peu trop fort et qui est tombé un verre à la main. L’excitation du moment… Honteux je me réfugie à la barrière avec les autres bourrins qui ne font pas de chichi quand il s’agit de pogoter. BL est là, il est content (il est très saoul) et retombe en adolescence quand il se met à slammer (facepalm). DB en veut aussi mais n’a pas choisi le bon moment et fini par tomber violemment sur le sol (double facepalm), le pauvre se fait déjà écraser pas les autres alors qu’on n’a pas encore eu le temps de réagir pour le remettre sur pied. Dans ce concert la musique aura été presque facultative, Metz à surtout été un défouloir gigantesque qui nous aura remis les idées en place et échaudé plus qu’il ne faut pour la suite des évènements. JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur En sueur, on ne compte pas en rester là et on part voir l’Anglais Four Tet capable du pire comme du meilleur. On avait peur de voir un set fait de pérégrinations jazzy pas drôles et relou mais oh miracle, Kieran Hebden et d’humeur dansante. Tout du long, on aura le droit à des bombes house. Devant les gens se trémoussent avec un air extasié acquis à sa cause. Il n’y a là aucune intellectualisation, le seul but est de vibrer aux sons des basses rondes et aux rythmiques endiablées de l’Anglais. A ce petit jeu, il sera sans conteste le meilleur ce soir là. L’heure passe à une vitesse folle en sa compagnie et on en oublie Blur qui doit passer à 1h25. Love Cry du génial There Is Love In You nous rappelle à l’ordre et on décide de ne pas rester plus longtemps afin de se poster devant la scène optimus situé à deux pas.
JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur Il y a foule d’ailleurs mais on arrive à se faufiler un chemin dans les premiers rangs grâce au public compact, mais pas trop. Encore un gros point fort pour ce festival où il est facile de circuler et de se frayer un chemin devant même lorsque le groupe s’appelle Blur. On attendait ce moment depuis un moment, il faut dire que le groupe reste très cher à mon cœur et voir ces légendes de la Brit pop me procure une joie immense. Quand le set débute sur Girls And Boys on ne peut s’empêcher de sauter dans tous les sens, rien à voir avec les mamies Breeders, le concert est propre et survolté. Le groupe est content d’être là et Damon Albarn y donne de sa personne malgré ses 45 ans (qu’il ne fait pas!). La setlist est ni plus ni moins un best of, rien n’est oublié à part Charmless Man issu de l’injustement mal aimé The Great Escape. Les Anglais présents scandent chaque parole mais les Espagnols, Portugais et Français ne sont pas en reste. Blur nous offre une immense communion, on est ravi du temps que l’on passe avec lui, le temps nous échappe en sa compagnie. Cependant, comme Grizzly Bear, jamais on aura vibré ou frissonner. Là encore c’est très pro mais chez Panda Panda on aime quand ça dérape, quand ça part en couille et que l’imprévu est au rendez vous. Pas de ça chez Blur qui doit répéter la même chose à chaque concert. Ils font le taf. Alors qu’on s’attendait à une révélation ou même une illumination, on aura eu le droit au lieu d’un concert inoubliable à un travail parfaitement exécuté. Ce qui est déjà beaucoup.
JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur Lessivé on file à l’entrée, là où tout les stands de bouffes sont regroupé,s et il y a du choix. On retrouve même quelques grandes enseignes comme Pizza Hut ou KFC et bien sûr les traditionnels Kebabs et sûrement pleins d’autres trucs mais on n’a pas pris le temps de tout regarder aguiché par le bucket du colonel Sanders. Repu pour une somme raisonnable. On file à la Pitchfork voir la fin de Glass Candy. On arrive un peu tard et on ne voit que deux chansons. Ils ne sont que deux sur scène, le mec est aux machines tandis que la fille et au chant. Les gens ont l’air content autour de nous, il est vrai que leur musique ne manque pas d’entrain et à de quoi faire danser. Cerise sur le gâteau, Johnny Jewel (de Chromatics) et Ida No nous interprète Warm In The Winter dernière bombe disco en date lâché il y a peu de temps sur une compilation. Comme Melody’s Echo Chamber, on regrette de ne pas en avoir vu plus mais le timing est serré et les sacrifices sont légions dans des festivals aussi grand.
JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur Le set terminé, on file à l’autre bout du site mais c’est tellement bien foutu qu’on ne met même pas 5 minutes! Arrivé sur l’ATP, Fuck Buttons est en place. On a loupé le début et bien mal nous en a pris puisque le set des deux Anglais est puissant, fort et orgasmique. Andrew Hung et Benjamin John Power ont le don de nous hypnotiser avec leurs nappes sonores noisy et bruitistes mais dont se dégagent à chaque instant des mélodies évidentes et des rythmiques exaltantes. Ce set est l’occasion pour eux de nous présenter de nouveaux titres plus rugueux et plus frontal que par le passé. Moins rêveur qu’à l’accoutumé, on est face à des titres plus nocturnes (ça tombe bien il est 3h30 du mat) et sales, de quoi vous retourner définitivement la tête à une heure si tardive. Fuck Buttons en impose et se place comme le concert de la soirée avec leur techno inventive qui brasse les genres et les inspirations. JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur Il est un peu plus de 4h quand on repart vers la scène Pitchfork pour le dernier concert de la soirée avec Julio Bashmore et son mix de deux heures qui vient clôturer ce deuxième jour. DB et SB perdus, je pars en compagnie de BL pété comme un cochon et épuisé. C’est non sans craintes que je lui file les clés de l’appart pour qu’il aille se coucher en espérant qu’il se réveille pour venir nous ouvrir. En attendant c’est donc seul que j’assiste au mix énergétique de Julio Bashmore (les deux autres bobbies étant introuvables sous la tente de la scène Pitchfork). Bien qu’agréable, on a du mal à se concentrer devant son mix. Tout d’abord, l’Anglais est un excité, on s’attarde rarement sur une mélodie préférant atteindre le point culminant sans faire monter la sauce ce qui est plutôt destabilisant. Qui plus est, on passe très vite d’une ambiance à une autre, l’esprit dans les vapes, on a bien du mal suivre le rythme qui nous parait pas toujours cohérent. Je finis par capituler vers 5h30, ayant une sorte crampe en continue sous le pied, je décide de rentrer, boiteux et dans un piètre état. Arriver devant l’appart je finis par tomber sur les deux Bobbies. BL dort et on est comme des cons au pied de l’immeuble. Il faudra attendre 7h30 avant de le réveiller et pouvoir enfin dormir.
JOUR 2 : On ne peut pas avoir Blur et l'argent du Blur Il est 15h quand on se lève alors qu’on prend notre petit déjeuner, j’en profite pour demander le ressenti des Bobbies sur cette deuxième soirée.
Local Natives :   BL : J’ai trouvé ça génial, ça m’a trop caressé l’oreille, j’ai eu un orgasme inrockiens. Oui car les inrocks aiment beaucoup les choses pleines de douceur cf. leur compte rendu à voir sur leur site et en particulier ce qu'ils ont pensé de Local Natives. On a bien ri en tout cas. BL : J’ai été très déçu que le chanteur n’ait plus de moustache. DB : Le batteur avait une belle casquette. BL : Oublie pas la moustache quand même, c’est comme Freddie Mercury sans sa moustache c’est pareil. SB : C’est une parodie de pop folk indé, j’ai déjà vu ça en mieux.    Swans : BL : Je sens qu’il va y a voir débat! PP : Je sens que ça a pas plus à tout le monde… DB : A qui ça a plu d’ailleurs? BL : C’est de la grosse branlette, tu me donnes une pédale fuzz et je fais pareil. DB : c’était trop pourri on a préféré aller dans les bosquets. Les bosquets ont une place centrale sur ce site. Distillés un peu partout, ils font office de toilettes et servent à peu près à tout et n’importe quoi. SB : Je m’attendais à un son puissant qui nous envoie tous balader mais finalement j’ai trouvé ça trop brouillon pour que ça ait l’effet escompté.
Melody’s Echo Chamber : BL : Elle est trop belle et elle chante trop bien! DB : L’élégance à la Française était présente à porto. BL : Avec sa petite robe blanche là… J’aime bien sa voix ça me rappelle Blonde Redhead des grands jours.
Grizzly Bear : DB : C’était moins bien qu’au Pitchfork Festival BL : Grizzly Bear c’est des mecs biens, ils sont beaux. SB : Ha non ils sont moches. BL : Le chanteur ressemble à Sylvester Stallone des années 80. Tout le monde s’accorde pour dire que c’était bien finalement mais sans plus.
Metz : BL : C’était très élégant. DB : C’était bourrin, ça a fait du bien. Pas inspirés les Bobbies…Tout le monde s’accorde pour dire qu’après la pop gentille de Melody’s Echo Chamber et de Grizzly Bear, leur rock pêchu mais pas mélodique envoyait du bois et c’est le principal.
Four Tet : PP : Concert de la soirée… ? DB et SB : euuuuhhh, sympathique ouai. PP : C’était dansant, bien rythmé… Là encore on est tous d’accord, on se plaint qu’il n’y ait pas de débats, le ressenti pour chaque  concert étant sensiblement le même.
Blur : DB : c’était bof, disons que c’était attendu. SB : Je m’attendais pas à autre chose, ils ont répondu à mes attentes, C’était un jukebox avec tous les tubes, ils avaient la pêche, c’était bien exécuté après on en attendait peut être trop. Ca reste un bon groupe de pop Anglais mais c’est tout. DB : Il était beau avec sa couronne de fleur. Mais je m’attendais à un truc plus impressionnant en fait SB : C’est pas un groupe qui va transcender ses tubes en live, ils ont fait le job. Après on peut pas avoir Blur et l’argent du Blur. On l’applaudit tous pour ce jeu de mot. On s’accorde à dire que ce n’était pas le concert de l’année un peu comme Grizzly Bear.
Glass Candy : DB : On peut commenter la pause bouffe? PP : KFC a fait le job, c’était honnête et sans surprise comme Blur. DB : On n’est pas resté assez longtemps pour Glass Candy. BL : Ha c’était vraiment cool. PP : Elle est jolie la chanteuse, c’est comme Chromatics, c’est le même groupe, efficace et dansant. BL : C’est super efficace.
Fuck Buttons : SB : Grosse claque, ca te met dans un état d’hypnose, tu sais pas si t’es éveillé ou endormi. BL : C’est une belle berceuse, c’était trop bien, je me suis endormi. Une berceuse c’est une belle musique. Hmm… Pourquoi pas. BL : C’était bien tribal aussi. SB : On a loupé Surf Solar, ils ont du la jouer au début, c’est une grosse tuerie ce titre. DB : C’était bien cool ! J’ai adoré je suis parti devant comme un sauvage.
Julio Bashmore : SB : Un pot pourri incohérent, y avait des morceaux qui collaient pas au reste. PP : C’était foutraque mais sympa. J’étais bien moisi mais il m’a tenu une heure debout donc j’ai du apprécier quand même. DB : C’était hyper club en fait et j’ai pas aimé. C’est pas mon truc.
On fini par parler de Damon et Melody, des gens qui sont beaux, du dernier jour moins varié et du gros rock qu’on va bouffer toute la soirée. Mine de rien, il n’est pas loin de 16h et il est déjà temps de se préparer pour ce dernier jour hélas...

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