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Moulin Rouge

Publié le 13 juin 2013 par Olivier Walmacq

1899, Paris. Le Moulin Rouge est au sommet grâce à la belle Satine. Jusqu'au jour où elle tombe amoureuse du poète Christian...

Moulin Rouge ! : affiche Baz Luhrmann, Ewan McGregor, Nicole Kidman

La critique colorée de Borat

Alors que sa version de Gatzby le magnifique vient de sortir, revenons sur le précédent séjour à Cannes de Baz Luhrmann, Moulin Rouge. C'était en 2001, l'australien était bien vu pour son adaptation moderne de Roméo et Juliette et s'offre un beau casting: Nicole Kidman, Ewan McGregor, Jim Broadbent, John Leguizamo, Richard Roxburgh et Kylie Minogue en caméo (une sorte de Fée Clochette à l'absinthe). Bon accueil à Cannes où il fait l'ouverture, succès public, récompensé par la profession (Baftas, Golden Globes, Oscars), réputation de feu (Ciné Live, du temps où le magazine n'était pas associé à Studio, allait même jusqu'à parler de THE référence de son magazine)... Un film qui a rythmé pendant quelqus temps mon adolescence, puis plus rien. Mes goûts musicaux ont changé, j'ai vu mieux en termes de comédie-musicale, pire aussi... J'avais été peu emballé par une précédante vision et je ne l'ai revu que dernièrement, histoire d'être le plus objectif possible. Vous n'avez pas trouvé certains choix artistiques douteux sur l'adaptation de Shakespeare? Avec Moulin Rouge, il fait encore pire (et je n'ose imaginer dans un certain sens le clinquant de Gatzby). 

Moulin Rouge ! : Photo Ewan McGregor, Garry McDonald (II), Jacek Koman, John Leguizamo, Matthew Whittet

Dès les premières secondes, on sent la réalisation clippesque avec un montage épileptique changeant de point de vue comme de décor avec une violence visuelle incroyable. Il n'y a qu'à prendre la première scène de Broadbent. Il débarque normalement avec les filles aux robes tellement colorées qu'elles déglinguent les rétines (en mauvais donc), puis se retrouve en haut du Moulin Rouge pour y revenir en faisant des saltos (cascadeur?), pour ensuite nous montrer les vieux chantant Smell like teen spirits, suivit d'une danse de chapeau tel un défilé et ensuite continuer avec le French Cancan et s'arrêter enfin sur Nicole Kidman en l'air! Ouf! Il était vraiment temps de stopper la machine entre l'hystérie visuelle (et qui pique les yeux) et la musique ambiante mélange assez foireux de Nirvana, Lady Marmelade et un peu d'inédit avec Broadbent. Un véritable bordel (c'est le cas de le dire!) visuel et auditif et qui n'est pas franchement bon. Le pire étant que cette hystérie apparaît encore par la suite lorsque les gars de Toulouse essayent de voir par la fenêtre; ou McGregor voyant Kidman d'en bas par deux fois (le passage de l'éléphant ou celui où Satine est avec le Duc). Le pire étant que cela devient sérieusement grotesque au bout d'un moment, surtout que ces effets s'avèrent pénibles à suivre.

Moulin Rouge ! : Photo Ewan McGregor, Nicole Kidman

De plus, les medley deviennent assez ridicule au bout d'un moment, puisque l'on passe quand même de U2 à Elton John en passant par les Beattles et le pire c'est que les chansons n'ont pas de rapports rythmiques entre elles. Et quand ce sont des chansons simples, c'est du Madonna période 80's! Il ne manquerait plus que Vogue! Reste que dans l'ensemble, les chansons sont bien chantées même si Broadbent en fait beaucoup trop (l'acteur est d'ailleurs en plein exercice de cabotinnage soulant). Je pense notamment à Kidman qui, par ailleurs, est réellement magnifiée par Luhrmann. On ne voit qu'elle dès son apparition et ce n'est pas forcément à cause de ses tenues frivoles (quoique cela fait toujours plaisir à voir!). Pour le reste, le scénar se révèle encore une fois un amour impossible, thématique que semble admirer Luhrmann (c'était le cas de Roméo+Juliette et bien évidemment de Gatzby). Reste que le traitement opéré est franchement beauf. Le Duc est évidemment un salaud excentrique qui chante comme une casserole; le poète un amoureux transi; Satine une bombe sexuelle en passe de mourir, Zidler le joyeux drille... Les personnages sont dans l'ensemble des petites caricatures à eux-tout seul. Par ailleurs, Leguizamo se casse la gueule plus d'une fois, puisqu'il est censé incarner Toulouse Lautrec, personne de petite taille. Or, plus d'une fois, l'acteur montrera qu'il a des fausses jambes puisqu'il mettra ses vraies jambes sur le côté pour la postérité! Un beau faux-raccords de première en somme!

Une comédie-musicale qui part totalement dans le what's the fuck que ce soit dans la mise en scène lourdingue, des chansons qui n'ont franchement rien à faire là (époque ou rythmiquement) ou dans la caricature des personnages. 

Note: 4/20

Note naveteuse: 16/20


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