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[Impressions] Star Trek Into Darkness – "Des étoiles vient la connaissance"

Par Neodandy @Mr_Esthete

J.J. Abrams nous livre une suite de son premier long-métrage Star Trek paru en 2009 avec un nouveau volet en 2013 intitulé Star Trek Into Darkness. Les "Trekkies" ou les simples connaisseurs de l’univers Stark Trek  verront dans ce nouveau film un parallèle très net au film Star Trek 2 : La Revanche de Khan. Pourtant, J.J. Abrams poursuit sa quête galactique et parvient à conquérir son public en proposant un second opus qui arrive à concilier beaucoup de qualités, à commencer par celle d’être un divertissement pour tous au scénario qui se laisse suivre, quitte même à proposer quelque chose d’assez intéressant!

De Chronos à Jupiter … Et un détour par la Planète Terre.

Si le scénario qui vous a amené en salles ou vous amènera à voir le film est celui d’une chasse à l’homme, plus particulièrement celle d’un individu s’en prenant à l’une des institutions les plus emblématiques de l’univers Star Trek, Star Fleet, où officie Spock et le Capitaine James Tibérius Kirk, Star Trek Into Darkness se présente aussi comme une "nouvelle" introduction à la mythologie Star Trek.

Si les premières minutes du film pourraient vous apparaitre – peut-être – poussives, elles ont le grand mérite de placer le spectateur in media res : au cœur de l’action. Starfleet et, plus particulièrement l’équipage emblématique de l’USS Enterprise, agissent dans le but d’explorer les contrées alors inexplorées de l’espace d’où cette devise qui lui est propre : "Des étoiles vient la connaissance". S’il est incontournable de jeter un coup d’œil au premier film de J.J. Abrams sorti en 2009, le spectateur néophyte à Star Trek voyage, en apprend plus sur l’univers qu’il pourrait en espérer et ce, avec une grande simplicité et facilité. Par ce moyen, on se découvre un peu explorateur, curieux d’un univers qui se livre avec une aisance déconcertante; on se plait à découvrir l’ambiance de l’USS Enterprise, les affinités, les amitiés qui se nouent et la vie du navire.

En ce sens, de nombreuses allusions, des références, de l’implicite découle du premier "épisode" et permet tout de même au film de se dérouler sur un peu plus de 2h10 tout en évitant la redondance, la répétition par rapport au précédent film et compte sur le spectateur pour suivre, tel un bon élève, les aventures et la progressive complicité entre Kirk (Chris Pine) & Spock (Zachary Quinto). Sans cela en votre bagage, vous passerez à côté du pourquoi du comment de la présence de Leonard Nimoy, l’interprète initial de Spock dans la série et certains films; et, particulièrement, d’un scénario basé essentiellement sur la progression des relations entre les personnages.

La trame scénaristique est portée à l’écran par un jeu d’acteurs à l’image de l’USS Enterprise : une palette variée de portraits donnant une belle tonalité à l’ensemble de ces quelques deux heures de cinéma. Dans le rôle de l’homme traqué John Harrison, Benedict Cumberbatch (Connu essentiellement pour son rôle de Sherlock Holmes – Série TV BBC) incarne à merveille cet individu aux faux-semblants. Un jeu à découvrir avec plaisir, si vous n’avez pas encore fait connaissance de son interprétation plébiscitée de son "Sherlock Holmes" Contemporain. Les touches d’humour sont régulièrement apportées par Bones McCoy (Karl Urban) et "Scotty" (Simon Pegg) tandis que le duo Kirk/Spock resserre leurs liens quasi fraternels par leurs visions latéralement opposées entre l’application ou non des règles du code Galactique.

Certains spectateurs pourront s’agacer de leurs positions diamétralement opposées; mais on ressent parfaitement qu’entre ces deux personnages, une aventure humaine et optimistes les lie. Loin d’être naïve, cette vision n’est autre qu’un grand respect de l’aventure initiale de la série Star Trek qui est une sorte de "melting-pots" où l’ensemble des origines sont finalement oubliées et donner naissance à une "famille" au sein de l’équipage. (Cf. Dr. Marcus) On prend goût, on participe à cette émotion progressive qui ne tombe pas à l’eau par, au fond, sa complexité. Encore une fois, cela est dû à un travail que l’on imagine conséquent pour Zachary Pinto dans le rôle d’un Spock qui passe d’un état réservé de ses émotions, à un Spock faussement froid pour finalement devenir non plus "un vulcain qui ne ment jamais" mais un être qui exprime ses émotions par une intrigue, si elle est bien menée, légèrement en deçà de la première production de JJ Abrams.

"Ma petite Enterprise … Connait pas la crise."

Fresques extraterrestres … Mais expéditions aventurières ou militaires ? Sur ce dernier point repose une grande part du scénario. S’il n’est pas inintéressant au fond, il propose quelque chose d’un peu plus édulcoré que son ainé qui, il faut l’avouer, avait placé la barre assez haute grâce à une subtilité temporelle qu’il est important de saisir afin de comprendre, une nouvelle fois, les tenants et les raisons de la présence de Leonard Nimoy.

Il accède, sans mal, à se placer en tant qu’un divertissement de grande qualité en ce sens qu’il maintient le spectateur dans différents éléments de suspens qu’il serait inadéquat de révéler mais qui capte l’attention sur différents éléments de rebondissements. Pour la plupart, d’ailleurs, inattendus pour l’ensemble des nouveaux venus dans l’univers "Star Trekkien".

La Patte Cinématographique "JJ Abrams" …

A l’écran, à l’image d’autres productions de JJ Abrams (Super 8 – Star Trek (2009) ), le cinéaste use et abuse de sa patte lumineuse qui lui est, apparemment, précieuse. Ces petits éclats lumineux horizontaux qui, à certains moments, bien qu’ils soient de simples détails, agacent et surviennent dans de simples dialogues ou prises de paroles. Si dans l’espace suggérée, ces "flashs" soulignent les courbes des vaisseaux, elles en viendraient à insupporter lorsque la caméra se fixe sur un personnage.

En dehors de ce menu détail, JJ Abrams réussit graphiquement et dans l’ensemble de ses décors. L’effet super-production se ressent beaucoup dans les explosions et autres effets spectaculaires; mais le spectateur se prend facilement à suivre la progression des personnages fictifs dans les multiples décors, les quelques planètes traversées et inconnues … Et ce, sans fautes de goût. Rien ne joue dans l’excessif, et, cela peut paraitre étrange de le signaler ainsi, tient grâce à une certaine cohérence décorative à la fois des plans où la caméra se balade mais aussi sur l’ensemble des maquillages et costumes.

Le temps d’un voyage intersidéral au XXIIIe siècle.

Plus qu’une simple suite, Star Trek Into Darkness donne à voir et à apprécier cette nouvelle production un peu à la manière d’un "nouvel édifice" à la mythologie Star Trek, à la manière de films conçus comme une forme de série TV. Beaucoup de dialogues se jouent de la complicité nouée par rapport aux précédents films; les relations entre les caractères est au centre de nombreux dialogues; on prend une part importante à la dimension humaine de l’Enterprise. C’est simple : on suit, à l’image d’une série, les hauts et bas, les départs et nouvelles entrées dans le vaisseau Starfleet. Si bien que le rythme, entre le début et la fin, semble permettre d’avoir vu l’évolution du moral à travers des raisons parfois personnelles, d’éthique; ou un sur un simple désaccord. (Cf. Personnage de Scotty / L’arrivée de la charmante et nouvelle "Docteur" Marcus Carol …)

L’impression finale est celle d’un divertissement assumé qui parvient à gagner avec élégance ses "galons" de film que l’on prend plaisir à voir par un panorama d’images; des dialogues équilibrés qui permettent une variation d’émotions. Sensations qui, au final, permettent au téléspectateur d’être réellement pris au sein de l’action, d’être sans cesse captivé pour notre grand plaisir. Il y a cette idée peut-être simple mais qui apparait pleinement justifiée de "vivre 2h10 près de l’USS Enterprise".

On a aimé :

+ Cette sensation de comprendre et d’intégrer facilement l’univers Star Trek.
+ Des acteurs qui incarnent parfaitement leurs rôles : Zachary Quinto, Chris Pine et Benedict Cumberbatch en tête.
+ Un très bon équilibre du rythme entre humour/émotion/action.
+ Leonard Nimoy !
+ 2h10 qui donnent l’impression d’un film à épisodes : rebondissements; vie de l’USS Enterprise accessible et compréhensible …
+ Un film qui ne se contente pas seulement d’être une suite mais d’être un long-métrage qui s’est se faire-valoir de lui-même.
+ Esprit de la série conservé : une aventure humaine mixte. (Chokov par exemple : personnage Russe …)

On a détesté :

- Les effets lumineux/flashs si chers à J.J. Abrams.
– Un début de film qui pourrait apparaitre légèrement poussif.
– Un film peut-être pas assez soutenu par une OST marquante.

Véritable coup de cœur, à l’image du 1er épisode sorti en 2009, J.J. Abrams transforme l’essai avec plaisir. Un second volet qui dispose de suffisamment de liens sans être une suite reprenant toutes les bases pour se distinguer du premier film et permettre d’être surpris, de s’émerveiller avec des effets spéciaux qui ne jouent pas sur la surabondance si ce n’est que ces fameux "flashs" lumineux. On prend note de ce travail sur deux films incontestablement réussis, qui confortent dans l’esprit d’une éventuelle reprise de Star Wars par ce fameux réalisateur. Enfin, on ne cachera pas notre plaisir à observer l’USS Enterprise comme un "vivarium" où les relations entre les personnages se suivent, surprennent et permettent d’avoir de l’affection pour un Spock qui connait une lente mais certaine modification de sa philosophie éthique et quasi bornée des règles Galactiques … Pour résumer, Star Trek Into Darkness résulte d’une alchimie maitrisée, certes à gros budget et cela se ressent, mais on ne boude pas notre plaisir à voyager, à explorer et à profiter de cette facilité d’appréhension de l’univers Star Trek pour en être finalement séduit et conquis.


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