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La crise grecque : et si nous apprenions de l'afrique ?

Publié le 14 novembre 2011 par Bernard Taillefer
Je parlerai peu dans ce message, puisque d'autres ont déjà fait de bonnes analyses. Mais quelques mots cependant : d'abord ce qui se passe en Grèce est terrible, sur le plan social. A preuve ce reportage d'Envoyé spécial de France 2 présenté le jeudi 10 novembre. Quand une fonctionnaire du ministère des Finances explique que son salaire était de 2400 euros il y a quelques mois, que maintenant il est de 100 euros et l'an prochain il sera de 800 euros, cela fait froid dans le dos. Quand un chauffeur de taxi, sans client explique qu'il est retourné à l'élevage de chèvres et qu'il espère bien que celles-ci lui apprendront rapidement son métier, qu'à la campagne on vit avec moins, objectivement tu as envie de pleurer. ET SI NOUS NE REAGISSONS PAS TRES FORT EN FRANCE, c'est ce qui nous attend. On parle déjà d'un troisième plan d'austérité...  NOUS MINIMISONS TROP LE PROJET DU CAPITALISME CONTRE LES CLASSES PAUVRES, EN GRECE COMME AILLEURS. L'Afrique a expérimenté toutes les techniques imposées aux pays européens aujourd'hui, soit-disant trop endettés. Le film, "le salaire de la dette", réalisé par Jean-Pierre Carlon, avec le soutien de Arte, du CCFD en France, ce film que que certains connaissent, démonte les mécanismes et les logiques géopolitiques mis en oeuvre autour du prétexte de la dette publique de l'Afrique, de 130 milliards d'US dollars tandis que celle des USA dépasse les 14 000 milliards de dollars US. Je reproduis les vidéos de ce film dans ce billet. EN GRECE
J'en ai déjà parlé un peu. Ajoutons un commentaire sur ce député qui apparaît dans le film plutôt progressiste, humain, honnête. Finalement sympathique mais impuissant. Il rend sa voiture de service, propose de baisser les salaires des  députés à 2 000 à 3 000 euros. Il crie dans le désert. Pas touche à nos intérêts, comme le fait Barouin en France cité par le Canard Enchaîné du 9 novembre. Il y a aussi cet armateur cynique qui ne veut toujours pas payer plus d'impôts, le chantage de la délocalisation à la bouche. Et ces soupes populaires. Et cette femme fonctionnaire qui aurait honte de retourner chez ses parents alors que c'est la seule solution pour survivre... Je vous laisse regarder. 
Grèce : moins belle la vie - Envoyé spécial - Les reportages en vidéo - France2
EN AFRIQUE
Quand je suis les évènements de Grèce, je ne peux m'empêcher de penser aux politiques financières menées en Afrique, sous prétexte de dette. Déjà à l'époque, avec les ajustements structurels et la dévaluation j'étais furieux car rien ne se profilait pour développer la production nationale. Et les plans stratégiques de réduction de la pauvreté, qui ont suivi les ajustements structurels, ont essentiellement porté sur le financement (à crédit) du secteur de la santé et (à crédit) du secteur de l'éducation puisque tout avait été démantelé avec les ajustements structurels. C'est ce que connaîtra la Grèce puis les autres pays européens. Mais rien n'est construit en faveur de la croissance, made in Africa : on brade les terres, on chasse les paysans, on privatise, au profit des multinationales sur financement des grands créanciers du monde ! S'il vous plaît, prenez le temps de regarder cet excellent film où les plus grandes voix du développement parlent, démontent les mécanismes, financiers, impérialistes et vous comprendrez tout de ce qui se passe aujourd'hui en Europe. 
le salaire de la dette 1/3 par tchels0o
le salaire de la dette 2/3 par tchels0o
le salaire de la dette 3/3 par tchels0o
Impressionnant, non ? Vos commentaires sont les bienvenus ! 


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