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Kery james : "qui sont les plus racistes ?" – son album ‘dernier mc’ et ses confessions

Publié le 25 juin 2013 par Zafro @zafroland

Kery James se demande si il a eu une vraie jeunesse. Qu’est-ce qu’une adolescence de nos jours lorsqu’on grandi dans la violence ?

A 14 ans il écrit déjà des textes hard core, plus tard il cache de la drogue à la maison, des armes, roule sans permis et s’expose torse nu au volant de cabriolets. Sa mére l’a mis dehors pour tout ça. Mais à 35 ans il admet qu’il n’est pas né dans la rue mais il y est arrivé malgré lui. Il y en a sans doute qui ont un parcours plus à redire. Lui il s’en est sorti et c’est avant tout grâce à la musique.

Son septiéme album solo ‘Dernier MC’ est sorti en mai dernier et étant donné les succés et le chemin parcouru jusque là le rappeur fait une introspection sur sa vie passée.

Alix Mathurin est né le 28 décembre 1977 en Guadeloupe, de parents haïtiens. A sept ans, il arrive à Paris avec sa mére et ses deux soeurs. Balloté entre l’internat et une famille d’accueil le week-end, la famille se reconstituera finalement quelques années plus tard et ils s’établiront en banlieue parisienne, dans une rue réputée pour son trafic de drogue.

Entre deal et fumette, il l’admet, c’est difficile de grandir dans la rue. Heureusement que dans les années 90 Mc Solaar et Manu Key le repérent et sa carriére débute sensiblement. Il se détruit et il chante, c’était sa vie. Il échappa même à la mort de justesse :

“[En 1999] On était à Jacques Cartier [un quartier de Choisy-le-Roi] et deux mecs son arrivés. Je pense qu’ils étaient venus pour faire une exécution (…) Ils ont garé une moto et gardé leurs casques sur la tête [...]. Il y avait trente personnes ce jour-là. Même Oxmo Puccino y était ! Après ils ont tiré. J’avais une arme sur moi, un 6,35 mm (…) Dans mon inconscience, j’ai voulu la sortir pour tirer. Pour me défendre quoi. [Sauf que] je tombe par terre et avec le choc, mon arme, qui est un petit calibre, se casse, grâce à Dieu.”

Aprés une période incertaine il laisse tomber la musique, la rue, revient à la premiére mais fait beaucoup de concessions à cause de ses convictions religieuses. Durant sa carriére il fera plusieurs pauses mais il dira que son combat et celui des siens dans le milieu du rap était alors complétement différent.

“Aujourd’hui, les gens entrent dans le rap pour se faire de l’argent. Nous on en perdait pour en faire. La consécration, c’était de faire le meilleur couplet, le meilleur disque."

Enfin Kery James note une chose importante, c’est l’absence de filles systématiquement nues dans le rap de l’époque. Non lui son combat c’est de parler de faits de société et en l’occurence de racisme. Il demande dans son titre ‘Constat amer’ :

“On peut se poser la question, qui sont les plus racistes : il n’y a qu’à observer le problème que posent les mariages mixtes, on ne peut pas reprocher aux autres ce qu’on est nous-mêmes."

Pour Kery James ce n’est pas parceque nos ancêtres ou certains d’entre nous ont connu la violence qu’il faut répondre par son biais, et ce n’est pas parceque certains d’entre nous vivent le racisme qu’ils ont des excuses pour le perpétuer aussi. Sinon on l’assume et on ne le reproche pas aux autres.


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