Magazine Cinéma

. Red cape, blue suit

Par Flopinours @flopinours

Au moment où j’écris ces quelques lignes – qui s’avéreront peut être plus nombreuses que prévues – je fais ce que je me refuse généralement à faire : c’est à dire écrire à chaud. Mais là j’en ai envie. Parce que voyez vous je sors tout juste de Man of Steel. LE Man of Steel. LE film censé réconcilier fans de cinéma, fans de super-héros et fans de Superman. A l’instar de l’adaptation plutôt réussie de son homologue, le chevalier noir, Batman. Réalisé par Snyder avec l’aide de Nolan, j’étais donc en droit d’attendre quelque chose de bien. J’étais. Mais apparemment pas en fait.

Man-of-Steel_01_877189419

De même que Clark, mes espoirs se sont envolés très tôt.

Au sortir de la séance, s’il y a bien un sentiment qui persiste, c’est celui de la déception.  Le marasme du bon film qui s’est perdu en chemin pour donner quelque chose d’informe et peu viable en plus. Voilà, comme ça, vous êtes prévenus : je n’ai pas vraiment aimé. La suite sera donc en conséquence.

(Ah, spoiler Alert : y a potentiellement de la révélation d’intrigue. Mais le film étant sorti depuis deux semaines, y a prescription je crois. Sans compter que c’est la fête du cinéma en ce moment : vous avez zéro excuse !)

Avant que je me fasse assommer de critiques comme quoi je suis "un connard de plus qui étale sa science en critiquant le film parce qu’il ne colle pas exactement aux comics et qui est par conséquent incapable d’apprécier une autre version de l’histoire" – et à ceux là je leurs réponds qu’une histoire, il n’y en a point. La chose étant ainsi plus vite réglée – je me dois quand même de préciser que Superman est un héro que je ne connais pas, ou finalement très peu.
En dehors du célèbre costume, des quelques apparitions à la TV via des cartoons ou une série que je n’ai jamais pris la peine de réellement regarder, je suis exempt de tout à priori sur le personnage. Je suis donc au même niveau que le spectateur lambda sur ce sujet. Et malgré des conditions plus que favorables pour découvrir une adaptation, pire : un reboot, je ne peux m’empêcher de penser qu’il manque quelque chose au personnage. A commencer par une consistance. Parce qu’autant, ne connaissant pas la version originale, j’aurais pu laisser passer pas mal de nuances dans son caractère, autant là, c’est le flou artistique.

En soi, sans raison valable derrière ses actes, un héro n’est finalement plus très différent des hommes qu’il est censé protéger. Sans parler de son passé qui n’est rien d’autre que le marteau forgeant le fer rouge de son futur. Si Batman ne tue pas ses ennemis – il les laisse mourir, c’est différent – c’est parce que la mort de ses parents lui a apporté un sens aigu de la justice. Si Spider-man se sent porteur de grandes responsabilités c’est inévitablement lié à la mort de son oncle Ben qu’il aurait pu éviter.
Avant de posséder quelques aptitudes ou talents particuliers, un héros possède avant tout une façon de voir le monde, une philosophie. Chose trop peu abordé dans Man of Steel.

Ce qui est dommage c’est que l’on n’en est finalement pas passé très loin. Notamment lorsque le père adoptif de Clark tente de lui inculquer les bonnes choses à faire, et en lui indiquant que, oui, laisser mourir quinze enfants dans un bus aurait peut-être été plus sage que de laisser entrevoir ses pouvoirs à la moitié d’entres eux – et à Clark de montrer que c’était inconcevable, parce que la gentillesse – ou encore toutes les allusions au fait que le monde n’était pas encore prêt. Le sujet méritait d’être développé, les qualités de Clark gagnait à être mises en avant, mais à notre époque faut être un bad boy pour réussir alors YOLO.

Pourtant on tombe pas si souvent que ça à coté du sujet. La direction artistique, la photo et, par je ne sais quel hasard, une bonne partie des effets spéciaux tombent assez juste. De même, quelques scènes sont plutôt bien senties et font leur petit effet sur le coup. Effet qui semble cependant bien maigre à coté de toutes les incohérences qu’accumule le film. Un scénario ? point besoin, en 2013 le spectateur veut de l’action, encore de l’action et des bisous. Foutez lui un gentil contre un méchant et on n’en parle plus. Des personnages avec un tant soit peu de profondeur ? déjà, sans scénar’, ça devient tout de suite plus difficile.. Attendez, vous faites pas chier, on leur fera faire/dire des choses sans raisons valables, ça devrait passer pour peu qu’on balance des explosions juste après.

Je vous passe aussi le coup de "je me bat dans toute la ville, saccageant les immeubles un par un sans m’occuper des pauvres gens en dessous, je roule des pelles à ma nouvelle copine au milieu des débris et des trois pauvres mecs qui ont survécus mais par contre je ne supporte pas que tu assassines cette pauvre famille qui s’était dit que c’était le moment idéal pour aller au musé alors, couic, je te casse la tête et on en parle plus". Et des situations WTF comme celle là, c’est toutes les dix minutes que ça arrive.
Je parlerais pas non plus de toutes les conneries que les personnages secondaires peuvent sortir dès que sa devient un peu technique, scientifiquement parlant. La palme d’or étant décernée à "toi t’es méga balèze parce que tes cellules ont été exposées aux bienfaits du soleil pendant 33 ans, par contre nous on est là depuis 10 minutes et c’est tout comme".

Remarque l’histoire du flux RSS était pas mal aussi..

Puis tiens, tant qu’à parler de sujets fâcheux, arrêtons nous vite fait sur la relation entre Clark Loïs qui passe sans transition de "pseudo inconnu que j’ai croisé deux fois" à "l’homme de ma vie". La tenue moulante de ce dernier n’y étant peut-être pas étrangère. En outre les plus rigoureux se seront certainement déjà ouvert les veines en apprenant qu’il n’y aurait pas de triangle amoureux entre Loïs, Clark et Superman, pourtant indissociable de l’histoire du personnage. (Et venez pas me faire chier, tout le monde sait ça, pas besoin d’avoir Bac +5 en DC comics).

D’ailleurs, à la vu du compteur de mots qui défile devant mes yeux je vais en rester sur ces quelques mots. Il est approximativement 4h du mat’ et le travail de relecture s’annonce ardu alors ce n’est pas la peine de prolonger plus longtemps nos souffrances respectives. Je conclurai sobrement par le paragraphe suivant :

Cher Zack Snyder, cher Christopher Nolan, je n’attendais pas que bouleversiez le genre ou créiez une oeuvre extraordinaire. Non, je voulais juste une adaptation honnête et actuelle du mythe de Superman, sois disant le super-héros ultime. J’en demandais pas des masses mais vous avez réussis à me décevoir et j’ai beau avoir payé ma place 3,50€, c’est presque 3,50€ de trop. Espérons que la suite sois meilleure, hein. Parce que suite il y aura, on va pas se le cacher les mecs.

Sur ce, il est plus que temps d’aller dormir, l’ordi affiche 05:09.

Ps: n’ayant quasiment pas discuté du film avec d’autres personnes – j’attends d’ailleurs vos retours – il est probable que mon propos, à défaut de radicalement changer, s’affine peu à peu à mesure que je digère le film. Au quel cas vous serez les premiers avertis !



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Flopinours 69 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines