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The East - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

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Point Break chez les écologistes !

L'éco-terrorisme étant très peu exploité au cinéma, le réalisateur Zal Batmanglij tente de nous plonger dans le quotidien de ce groupe, dont l'objectif est de dénoncer les agissements criminels des multinationales.
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Le(s) plus

The East démarre sur une superbe scène d'introduction, qui rentre directement dans le vif du sujet, avec ce groupe d'éco-terroriste "The East" en pleine action. Arrive ensuite l'introduction de l'héroïne Sarah interprétée par Brit Marling.
Au bout de seulement quelques minutes l'ambiance espionnage s'installe, mais elle laisse vite sa place à une autre ambiance.

Une fois que Sarah commence sa mission, d'infiltration du groupe de The East, s'installe une ambiance entre l'espionnage et le documentaire. Sarah doit s'habituer et vivre au naturel comme le groupe, sans aucun confort et surtout participer aux rites qui sont assez étranges pour certains.
L'ambiance est totalement différente une fois arrivé au campement, ce qui peut déranger car la coupure entre l'ambiance espionnage et documentaire est trop brutale.

Il ne vaut mieux pas avoir d'avis sur les actions du groupe The East, car certaines peuvent être perturbantes sachant qu'à leur avis ils ont besoin de choquer pour dénoncer.
Les interventions du groupe sont propre et net, leurs plans sont réfléchis et leurs ambitions sont leur moteur car comme l'a déclaré l'actrice Brit Marling, "Jusqu'où iriez-vous pour venger la mort de votre sœur causée par un laboratoire pharmaceutique ?" ou "Si votre père était à l'origine de la souffrance de gens qu'il n'avait jamais rencontrés, est-ce que vous le condamneriez ?".

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Pour interpréter les personnages, l'ensemble du cast est très bon, mais on retiendra principalement Brit Marling qui joue superbement le rôle de Sarah, un agent infiltré qui doit pouvoir jongler avec sa double identité.
Face à Sarah, il y a Alexander Skarsgard qui a un profond charisme dans son rôle de Benji, chef du groupe The East.

Le(s) moins

The East est un thriller d'espionnage, mais qui prend tout de même parfois des directions étranges, entre les différents rites ou jeux, et au final cet aspect thriller n'est présent principalement qu'au début et à la fin du film, et surtout comme dis précédemment, la coupure entre l'ambiance espionnage et documentaire est trop brutale.

Il y a un réel problème de rythme. On entre directement dans l'histoire mais ça s'essouffle entre chaque action du groupe. C'est très irrégulier et The East jongle trop entre les genres et ses deux ambiances.
Finalement on ne pourra pas s'empêcher de penser au film "Point Break" (en moins réussi), car c'est exactement la même chose, en changeant le sexe du personnage principal et le milieu infiltré.

Enfin, n'étant pas fan de cette mode des "actrices à l'expression unique", Elen Page dans le rôle d'Izzy n'est pas fantastique. Fade et sans charisme, son personnage n'apporte pas grand-chose.

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Conclusion

The East est un bon thriller au scénario intéressant et bien joué, dommage cependant que le rythme soit irrégulier, le film un peu long et surtout qu'il jongle trop entre l'aspect espionnage et documentaire, en délimitant trop les deux ambiances, sans trouver son propre style.

Ma note: 6/10.


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The East

 Réalisé par: Zal Batmanglij.
Avec: Brit Marling, Alexander Skarsgård, Ellen Page.
Genre: Thriller.
Nationalité: Américain, britannique.
Distributeur: Twentieth Century Fox France.
Durée: 1h57min.
Date de sortie: 10 juillet 2013.

Synopsis : "Ancien agent du FBI, Sarah Moss travaille désormais pour une agence de renseignement privée qui protège les intérêts de puissants hommes d'affaires. Elle reçoit pour mission d'infiltrer The East, un mystérieux groupuscule éco-terroriste qui s'attaque aux multinationales coupables de dissimuler leurs agissements criminels. Déterminée, ultra entraînée, Sarah parvient à s'intégrer au groupe malgré leur méfiance, et doit même participer à leur prochaine action. Mais plus elle vit avec les membres passionnés de The East, en particulier Benji, l'anarchiste, plus elle se sent écartelée entre les deux mondes et s'interroge sur elle-même..."

  • Bande annonce

  • Les Anecdotes !


    Le célèbre cinéaste Tony Scott, décédé en août 2012, est crédité au casting de The East en tant que producteur. A la tête de la société Scott Free Productions avec son frère aîné Ridley Scott, le réalisateur de Top Gun est mort avant la sortie de plusieurs films qu'il a produit comme Stoker ou Killing Lincoln.

    Deuxième long métrage de Zal Batmanglij, The East marque les retrouvailles du réalisateur avec l'actrice Brit Marling après Sound of my voice sorti en 2011, un film de science-fiction dans lequel un journaliste et sa petite amie enquêtent sur le leader d'une secte qui prétend venir du futur.

    En plus de jouer l'héroïne de The East et d'endosser la fonction de productrice, Brit Marling a également co-écrit le scénario du film avec Zal Batmanglij. Un exercice auquel l'actrice avait déjà participé, notamment sur les films Sound of my voice et Another Earth : "Après une longue journée de tournage dans des conditions éreintantes tant sur le plan physique que psychologique, je devais changer de casquette et redevenir scénariste et productrice du film. Il n'y a pas un jour où je n'ai pas tourné. Le soir, Zal et moi discutions des scènes à venir puis les retravaillions jusqu'à trois heures du matin. Ça a été une période intense."

    C'est après une expérience hors du commun que Brit Marling et Zal Batmanglij ont eu l'idée de réaliser The East. Après avoir entendu parler du "freeganisme" (un mouvement reposant sur la gratuité, rassemblant dans des petites communautés des gens ayant pour but de devenir autosuffisants et souhaitant faire fi de tout matérialisme), ils ont adopté pendant tout un été ce mode de vie et se sont coupés de tout. Ils ont mangé en récupérant la nourriture dans les poubelles et ne prenaient pas de douche. Zal Batmanglij parle d'une "expérience transformatrice".

    Sans le vouloir, au moment de l'écriture, Brit Marling et Zal Batmanglij ont réalisé que leurs thèmes trouvaient un écho dans le monde réel. Ils ont su percevoir le mécontentement de la population vis-à-vis de la société, eux-mêmes fatigués par le consumérisme à tout-va. The East est né de leur frustration : "Lorsque nous avons terminé la première version du scénario, les États-Unis étaient le théâtre d'événements majeurs. Nous avions déjà intégré une catastrophe pétrolière à notre histoire lorsque celle du golfe du Mexique s'est produite. L'économie nationale s'est ensuite effondrée et le pays est entré en récession. La rancoeur envers les grandes entreprises et l'univers de la finance s'est intensifiée. Le Printemps arabe a débuté. On a commencé à nous dire que notre scénario tombait à point nommé. Enfin, alors que nous entamions la pré-production, le mouvement international de protestation Occupy a fait son apparition", explique le metteur en scène.

    Bien que le film ne soit pas engagé politiquement, le réalisateur confie : "Je pense que dans le futur, de plus en plus de gens utiliseront les méthodes des activistes de The East pour se faire entendre."

    Les méthodes du groupe sont douteuses et peuvent choquer certaines sensibilités. Izzy, incarnée par Ellen Page, est un personnage qui a soif de justice. Elle a des principes et aimerait qu'ils soient partagés par tous, d'où sa colère face aux nombreuses inégalités. L'actrice raconte : "J'ai hâte de voir comment le public réagira face aux idées et aux méthodes du groupe. Leurs actions posent beaucoup de questions sur le plan éthique. Mais c'est parce qu'ils se sentent très concernés par ce qui se passe dans le monde et qu'ils veulent mettre un terme à l'injustice qui permet à certains de vivre confortablement aux dépens des autres. Je pense qu'il s'agit d'une réalité très difficile à affronter pour la plupart des gens."

    Afin de rendre le film plus crédible, de vrais anarchistes freegans ont été engagés. Ce nom vient du fait qu'ils n'achètent jamais rien. Ils vivent dans des campements où chacun participe au bien de la communauté.

    Alex Digerlando a également été le chef décorateur du film Les Bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin. Pour The East, il s'est inspiré de différents contes de fées. Il explique : "Benji est le maître de cette maison, il a le coeur brisé et vit reclus, mais Sarah parvient à se rapprocher de lui. Il y a par ailleurs quelque chose qui relève d'Alice au Pays des Merveilles traversant le miroir dans le fait de passer des quartiers chics et des parcs d'affaires hypersophistiqués de Virginie, à une forteresse magique en pleine forêt. Le collectif m'a également fait penser à Peter Pan et ses garçons perdus. Enfin, Sarah est orpheline, à l'instar de toutes les héroïnes de contes de fée."

    Le quartier de The East est situé près de l'Ogilvy Weiner Mansion en Louisiane. La maison, construite en 1896 à Shreveport par un ouvrier du nom d'Ogilvy, a abrité sa famille pendant plusieurs décennies avant de se transformer, dans les années 1950, en boîte de nuit. Baptisée "La Florentine", de nombreuses stars s'y rendaient telles que John Wayne, Elvis Presley et Bette Davis. Près de 30 ans après, elle est devenue une boîte de nuit alternative puis un squat. Dans le film, la maison est une sorte de prolongement de la nature. Brit Marling explique : "Les arbres s'invitent par les fenêtres cassées et des plantes grimpantes pénètrent à l'intérieur par les trous de la toiture. La forêt se réapproprie la maison. C'est un lieu qui vous emmène ailleurs". Aujourd'hui, cet ancien manoir est un bed-and-breakfast.

Et vous qu'avez-vous pensé du film The East ?

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