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Changement de style

Publié le 25 avril 2008 par Jlhuss

sarko.1209110087.jpg100 minutes pour se faire pardonner une première année “déroutante”. C’est un peu l’image que je retiens de l’intervention télévisée hier soir du Président de la République. Dans un décor nouveau alliant les ors d’un autre âge et le plexis translucide et lumineux, sur un plateau très design, avec du public et des nouveaux journalistes, Nicolas Sarkozy a modifier sensiblement le style.

Il a évoqué tous les dossiers de l’actualité - pouvoir d’achat, grogne des enseignants, sans-papiers et immigration, flambée des matières premières, crise du Tibet, relations avec la Chine, Afghanistan, etc. Mais le maître mot, souvent utilisé, est incontestablement “erreur“, une erreur reconnue et assumée. Une certaine humilité affichée transparaissait à tous les coins de l’intervention d’hier soir. On pourrait traduire ça autrement en disant : “J‘étais obligé de faire un peu rêver pendant la campagne, mais nous sommes maintenant sur de dures réalités qu’il convient d’affronter …

L’augmentation du prix du pétrole, la hausse des matières premières,  la crise financière internationale ont ainsi empêché le “choc de la confiance” d’être au rendez-vous prévu.

Pour autant, le président ne renie pas ses diagnostics et maintient ses prescriptions “thérapeutiques”, les seules possibles à ses yeux. Il n’est pas dupe : “Qu’il y ait de la déception, qu’il y ait des attentes, qu’il y ait des problèmes, qu’il y ait des difficultés, non seulement je le sais et je l’entends mais je m’y étais préparé“. Il savait que les choses seraient plus difficiles qu’annoncées pendant la campagne. Il maintient le cap : pour que la France “puisse compter dans les grandes puissances du monde, pour qu’il y ait le plein emploi, pour qu’il y ait davantage de croissance et pour que les Français soient de nouveau fiers de leur pays.” “Aucune nation n’est assurée de jouer en première division. Si la France ne consent pas aux efforts nécessaires, la relégation peut demain l’atteindre.” C’est son crédo, inlassablement répété.

Hier soir Sarkozy, sans revenir sur le “cap” à suivre, a essayé de gommer les illusions d’une campagne “euphorique” en faisant prendre conscience des enjeux et des difficultés. On ne peut nier qu’en à peine un an il était difficile d’obtenir des résultats de réformes différées depuis des dizaines d’années

Le Président a bien souligné qu’il devrait être jugé au terme des 5 ans du mandat sans d’ailleurs envisager pour lui-même une “prolongation” : “J‘ai tellement de travail à faire, il y a tellement d’impatience, il y a tellement d’attentes, il y a tellement de souffrance aussi (…) Alors, vous pensez, s’imaginer en prendre pour cinq ans après, ce n’est vraiment pas mon sujet.”

A l’évidence, les arguments ne modifieront pas l’appréciation des opposants systématiques, peut-être rassureront-ils les “porteurs de banderolles” un peu refroidis ces temp-ci. Là ne sont pas les enjeux de la prestation. Aurat-il redressé la pente négative des appréciations de Tartempion ou de Baptisse ? Rien n’est moins sûr, tant il est vrai qu’après avoir usé et abusé de la télévision, l’outil devient lui-même “réfractaire” et beaucoup plus difficile à manier.


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