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Frances Ha, l’Amélie Poulain américaine

Publié le 11 juillet 2013 par Unionstreet

Frances Ha critique

Frances, jeune New-Yorkaise, rêve de devenir chorégraphe. En attendant, elle s’amuse avec sa meilleure amie, danse un peu et s’égare beaucoup…

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Greta Gerwig semble s’être imposée comme la nouvelle actrice américaine qui compte. Sa fraîcheur et son inventivité ont eu raison des américains en manquent de classe et de naturel. Après Greenberg et Damsels in Distress, elle voit la réussite de Frances Ha reposer sur son seul nom. Si vous ne connaissez pas Greta Gerwig, ruez vous voir le nouveau film de son compagnon Noah Baumbach. Pour rappel, Noah Baumbach aussi s’impose comme un excellent réalisateur indépendant venu des USA. Si son dernier film (le savoureux Margot at the Wedding avec Kidman) est inédit en France, vous devez avoir entendu parler, normalement, des Berkman se séparent. Son film, écrit à quatre mains avec Greta Gerwig, est une ode à l’immaturité et à l’amitié. Une sorte de film Girl Power, mais pas que.

Frances est en collocation avec sa meilleure amie, et s’imagine que rien ne pourra jamais les séparer. Pourtant sa meilleure amie se tire avec un mec, laissant Frances seule dans son appartement, un peu comme une merde. Le film suit dès lors, avec quelques grosses ellipses, différentes parties de la vie du personnage vivant à des adresses différentes. Comment se sentir bien quand on a pas trouvé de vrai chez soi ? Comment être heureux lorsqu’une amitié sur laquelle on espérait tant bat de l’aile ? Dans un noir et blanc très Nouvelle Vague, Noah Baumbach suit les pérégrinations de Frances (hilarant week-end loose à Paris) qui ne cherche plus qu’à devenir chorégraphe. Le film n’est que fraîcheur et tendresse, et Greta Gerwig dresse un (auto)portrait tout à fait ravissant, qui ne peut que lui apporter de nouveaux admirateurs. Il y a des ressemblances avec la série Girls, on pense de temps en temps à un vieux film de Woody Allen … La force du film (car il y en a, malgré une légèreté évidente) est d’être très ancré dans la réalité d’une génération paumée. Force amplifiée par le décalage du noir et blanc. 

Frances Ha, c’est en effet l’immaturité, chercher à avancer en redoutant que les choses changent. C’est apprendre la vie en se cassant la gueule, c’est devenir plus fort en subissant les déceptions amicales et les occasions manquées. C’est apprendre à faire des choix pas toujours évidents. Mais il faut toujours garder son ambition intacte et c’est ce que nous retenons de plus important grâce à ce film. Chaque geste semble chorégraphié, chaque mouvement semble être de la fausse nonchalance qui donne en fait à Greta Gerwig le droit d’être bien plus charismatique que ses collègues américaines abonnées aux tapis rouges. Petit à petit son charisme vous gagne et vous touche.

Drôle et attendrissant, un peu fou mais souvent dans la justesse, Frances Ha se termine loin de la mélancolie vers laquelle elle nous avait embarqué. Très tendre, il est fort possible que vous en tombiez amoureux. Cette immaturité beaucoup montrée chez des personnages masculins est ici bien moins irritante quand elle s’aventure autour de la vie d’une jeune femme. Ou peut être que c’est l’effet suranné du noir et blanc. En effet, rappelez vous d’Oh Boy, ce petit chef d’oeuvre mélancolique déjà culte sorti il y a quelques mois qui suivait l’errance d’un berlinois trentenaire paumé. Il était également question de trouver ses marques dans une drôle de société, d’humour un peu burlesque et de Nouvelle Vague. Les deux personnages sont « undatable » et sont de vrais solitaires qui s’ignorent. Bref, Frances Ha rejoint la liste des films que nous défendons.

De là à dire que chez Union Street nous sommes des amoureux mélancoliques qui errons dans les rues de Paris en écoutant David Bowie, il n’y a qu’un pas. Que nous franchissons volontiers.

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