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Censure, pas censure ?

Publié le 25 avril 2008 par Aurialie

Le deuxième quinquennat de Vladimir Poutine s'achève, et les rockers russes semblent n'avoir jamais fait autant parler d'eux, en tout cas je n'ai jamais autant relayé leurs déclarations et actions.

Dernière histoire en date : l'annulation de la prestation du groupe Televizor à l'émission "100% zvouk", programme de la chaine 100 TV. Le leader, Mikhaïl Borzykine, accuse cette dernière de censure. La chaine s'en défend en soulignant les paroles grossières des chansons du groupe.

La programmation du groupe était prévue depuis 4 mois, elle a été reportée deux fois, avant d'être fixée au 24 avril. A la veille de l'enregistrement, le programmeur musical de l'émission appelle le groupe pour obtenir les textes des chansons qui vont être jouées. Ce dernier les envoie et se voit alors refuser d'antenne. Sont-ce les mots jopa (=cul) et kher (=enfer) qui n'ont pas été appréciés par les responsables de l'émission ou bien les mots Courchevel, Kremliad (=les prostitués du Kremlin) et d'autres mots "kroutye" (que l'on pourrait traduire par l'expression très actuelle "bling bling ") qui n'ont pas passé le comité de censure ? Car pour Borzykine, il ne fait aucun doute que cette déprogrammation est un acte de censure de l'Etat, une pression exercée d'en haut sur les responsables des médias. Ce que réfute Andreï Radine, un officiel de la chaîne. Il pense même que cette histoire de censure n'est qu'une tempête dans un verre d'eau, que Borzykine tente de créer un scandale là où il n'y a aucune raison d'en avoir. Il rajoute que la chaîne a déjà relayé les actions de l'opposition, montrer les violences policières lors de marches du désaccord et suivi le procès de Maxime Reznik. Il finit en disant qu'une émission de télé n'est pas un meeting, où l'on exprime ses opinions politiques. Et que les enfants pourraient être choqués par les paroles du groupe. Pour information et ce que ne dit pas l'article, c'est que l'émission passe à 23h, ce qui éveille les soupçons d'un bloggeur commentant l'article. Celui-ci rajoute qu'il y a encore quelques personnes qui n'ont pas ouvert les yeux sur ce qu'il se passe en Russie. Et que depuis le rachat de NTV et le licenciement de Leonid Parfionov, il n'y a plus de scandale à la télé… Est-ce dû à la stabilité, à la mort ou au bonheur ?, se demande-t-il.

Les groupes de rock avaient-ils plus de liberté sous Poutine ? On peut en douter. Estiment-ils avoir depuis trop longtemps fermé les yeux sur les privations de liberté de l'Etat russe ? On peut se le demander. A moins que l'étau se resserre réellement sur les artistes russes non formatés par l'idéologie poutinienne et consort ?

Source : Kommersant


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