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Arrête moi si tu peux (Catch Me if You Can)

Publié le 14 juillet 2013 par Cinephileamateur
Arrête moi si tu peux De : Steven Spielberg.
Avec : Leonardo DiCaprio, Tom Hanks, Christopher Walken, Nathalie Baye, Martin Sheen, Amy Adams, James Brolin, Jennifer Garner, Brian Howe, Frank John Hughes, Ellen Pompeo, Elizabeth Banks...
Genre : Drame - Comédie - Biopic.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 21.
Date de sortie : 12 février 2003.
Synopsis : Dans les années soixante, le jeune Frank Abagnale Jr. est passé maître dans l'art de l'escroquerie, allant jusqu'à détourner 2,5 millions de dollars et à figurer sur les listes du FBI comme l'un des dix individus les plus recherchés des États-Unis. Véritable caméléon, Frank revêt des identités aussi diverses que celles de pilote de ligne, de médecin, de professeur d'université ou encore d'assistant du procureur. Carl Hanratty, agent du FBI à l'apparence stricte, fait de la traque de Frank Abagnale Jr. sa mission prioritaire, mais ce dernier reste pendant longtemps insaisissable...
Bande annonce française
"- Je suis navré madame, votre fils fabrique de faux chèques.
- Ah ! très bien... Je travaille à mi-temps à l’église... Dites moi combien il vous doit, je vais vous rembourser.
- Jusque là, à peu près un million trois cent mille dollars."

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Arrête moi si tu peux
Ça faisais un petit moment maintenant que je n'avais pas revu "Arrête moi si tu peux". Pourtant, j'en gardais un très bon souvenir mais ayant beaucoup de film à (re)voir, c'est vrai que je regrettais un peu de ne pas l'avoir revu plus tôt. C'est donc en profitant de mon cycle consacré à Steven Spielberg que je me suis fait une nouvelle piqûre de rappel.
Et le résultat est toujours intact. J'aime toujours autant ce film et son scénario écrit par Jeff Nathanson d'après l’œuvre de Frank Abagnale Jr. et Stan Redding. Inspiré de faits réels, cette histoire est presque une évidence pour le cinéma. On y retrouve de tout. De l'humour, du rythme, du voyage, du rêve mais aussi de la tendresse et une certaine tristesse, une certaine solitude. Très cohérent avec le reste de sa filmographie, Steven Spielberg aborde une nouvelle fois une enfance difficile avec le rôle des parents qui va s'avérer crucial dans le destin de ce jeune homme brillant, qui va devenir l'un des criminels les plus recherchés alors qu'il n'est pas méchant pour un sou et est juste en quête de lui même.
C'est entre autres ce qui me touche beaucoup dans ce film. Ici, on à pas la glorification d'un voyou. Certes, on sympathise très vite avec ce personnage hors norme et on sais que ce qu'il fait n'est pas bien (il en à lui même conscience en sachant très bien que tôt ou tard il se fera attraper) mais en même temps, on arrive à comprendre ce qui le motive, ce qui le pousse à agir. Simple gamin qui veut aider ses parents en leur offrant ce que la vie leur à pris, on assiste alors à une quête de soi que j'ai trouvé très touchante. L'adolescent doit devenir très rapidement adulte et loin de ses repères, il va avoir du mal à se fixer ses limites, à s'arrêter.
C'est sans doute ça aussi qui fait que l'on sympathise vite avec lui. On le "juge" comme un adulte mais pourtant, on ne peut que constater qu'il ne s'agit que d'un simple gamin à qui on ne laisse pas d'autres choix que de celui de se battre pour ne pas se faire écraser par une société qui lui met trop vite trop de poids sur les épaules à un moment de sa vie où il faut juste se contenter de le protéger. Le saut dans le grand bain est trop brutal d'un coup. La vie idéale devient vite plus sombre et même si on à bien conscience qu'il ne peut pas échapper à la justice, on éprouve quand même l'envie de lui pardonner car justement on sens que le personnage n'ait pas méchant foncièrement mais qui veut juste redistribuer les cartes en ayant un meilleur jeu que ce qu'on lui à donner.
Puis derrière tout ça, il y à aussi une part de rêve, une part d'évasion. Le rêve que tout est possible. Jouer avec le paraitre pour incarner la personne que l'on aimerait être. Accomplir son rêve d'être un grand pilote, un médecin ou un avocat tout comme accomplir son fantasme de se prendre pour James Bond (joli clin d’œil au passage à "Goldfinger" de Steven Spielberg quand on sais que le cinéaste à toujours voulu réalisé un volet de la franchise James Bond). Ce film est une évasion parfaite. Au delà du larcin (car au final il n'y à rien de bien méchant si ce n'est le détournement d'argent puisque même en médecin, il ne mets jamais la vie d'un autre en danger), le spectateur se laisse alors prendre au jeu s'imaginant tel un acteur pouvoir réaliser ses rêves.
J'aime voir ce film comme justement cette possibilité de pouvoir accomplir avec nos propres moyens nos rêves les plus fous et cela ne m'étonne pas que Steven Spielberg se compare un peu à Frank Abagnale Jr. quand on connait un peu ses débuts et comment il est rentré dans les studios Universal. J'aime ce sentiment d'évasion et de liberté qui entoure ce long métrage, ce sentiment que la société ne peut pas nous caser dans un coin mais que si nous le décidions, nous pouvons rester maître de nos vies et tenter les expériences les plus folles. Bien sûr, ici on à très vite conscience qu'à plus ou moins court terme cela prendra fin (d'ailleurs dès le début on connait le sort réservé à Frank Abagnale Jr.) mais au delà de ça, cette liberté de l'homme qui va vouloir accomplir ce qu'il souhaite m'a énormément plu.
J'ai beaucoup aimé aussi cette belle histoire d'amitié qui nait entre Frank Abagnale Jr. et Carl Hanratty. Ses deux là prennent un malin plaisir à jouer au jeu du chat et de la souris à grand coup de bluff mais l'évolution de leur relation est assez touchante je trouve. Chacun sais très bien la place qu'il occupe dans ce jeu mais à côté de ça, il y à quand même une attirance amicale entre ses deux personnages assez similaire dans le sens que la vie ne leur à pas fait de cadeau et qu'il ne sont pas forcément compris. J'ai aimé cette complicité naissante bien loin du simple policier contre le voleur. Si la poursuite m'amuse beaucoup, leurs discussions sont en tout cas très intéressante je trouve et non dépourvu d'émotions et de tendresse;
Riche en humour, ce divertissement s'avère alors extrêmement plaisant. D'un simple coup d’œil, on pourrait même trouver ce film très léger mais parce qu'il s'attarde sur la psychologie de ses personnages, je trouve que ce scénario gagne en consistance et en ampleur. De plus, on ne s'ennuie vraiment pas. Malgré sa durée, chaque passage à sa petite importance que ce soit dans la poursuite en elle même ou dans la quête de Frank de se chercher tout en découvrant aussi les petits plaisirs de la vie. Très fort son personnage véhicule de bonnes choses et même quand il nous mens, on sens que ses intentions sont bonnes ce qui contribue aussi au fait qu'on se sentent bien durant le visionnage.
Pour incarner Frank Abagnale Jr. justement, on à le droit à un Leonardo DiCaprio qui est tout simplement excellent. On croit à son personnage dès les premières minutes. Son visage juvénile associé à son immense talent d'acteur font que je l'ai trouvé très crédible et convaincant dans la peau de son personnage. Sans jamais trop en faire, il porte sur lui le charisme nécessaire à son rôle et en même temps, on sens à travers son regard l'innocence et la naïveté qu'il peut avoir. L'acteur nous fait bien ressentir à l'écran son évolution et c'est en grande partie grâce à son interprétation que non seulement le film fonctionne mais qu'en plus, on à de la sympathie pour lui.
A ses côtés, Tom Hanks livre lui aussi une prestation remarquable en Carl Hanratty. Son jeu va d'ailleurs crescendo. On peut le trouver un peu léger au début, vite dépasser par les événements avec un personnage peut être pas à la hauteur de la tâche qui lui incombe mais par la suite, il va gagner en consistance et rendre son personnage plus convaincant au fur et à mesure que celui ci va s'impliquer dans l'intrigue. Au final, son rôle offre un bon alter ego à celui de Frank je trouve avec ce côté père de substitution où on sens que seul lui va être capable d'arrêter Frank dans sa folie tout en le comprenant en lui montrant le nombre de barrière qu'il à déjà franchi et en lui faisant prendre conscience de ses actes.
Pourtant, Frank à un père biologique. Ce dernier est lui aussi très bien joué par Christopher Walken qui en Franck Abagnale Sr. est très émouvant. On sens très bien que Frank à le côté combatif de son père et que ce dernier à une certaine admiration pour son fils capable de se rebeller contre un système qui s'acharne contre lui et lui à fait tout perdre. Cette fascination va parfois trop loin comme lors de la scène où Frank demande à son père de lui demander d'arrêter de faire ce qu'il fait et qu'il en est incapable et c'est aussi en ça que cela devient intéréssant, quand les rôles ont inversé et que c'est le fils qui est un exemple pour le père. Malgré tout, je n'ai pu m'empêcher d'aimer cette philosophie combattif du père qui ne baisse jamais les bras même lorsqu'il est au plus bas surtout que le jeu de Christopher Walken est vraiment parfait pour ce personnage.
Dans le rôle de la mère, j'ai eu un peu plus de mal avec Nathalie Baye en Paula Abagnale. Non pas que la comédienne soit mauvaise, bien au contraire je trouve même que l'actrice française s'intègre très bien dans cette distribution mais c'est le personnage pour lequel j'ai eu le moins d'affinités (en même temps c'est voullu par le scénario). Pas fan de son évolution avec ce côté opportuniste et égoïste qui illustre encore un peu plus l'archétype du paraître de l'époque, son personnage justifie peut être à elle toute seule l'envie qu'on à de vouloir tout pardonner à Frank. Nathalie Baye reste convaincante après même si avec le recul, elle possède quand même un rôle très secondaire.
Le reste de cette distribution apparait de toute façon plus secondaire par la suite. Ça n'empêche pas d'avoir le droit à un casting de grande classe. Par exemple, Amy Adams en Brenda Strong m'a beaucoup plu. J'ai bien aimé son côté totalement décalé et très jeune qui fait qu'on comprend aisément, malgré la légèreté de ce rôle, l'attirance que Frank va avoir pour elle. L'actrice s'en sors vraiment très bien je trouve en étant drôle juste comme il faut sans jamais être risible non plus. J'ai bien aimé aussi Martin Sheen qui incarne son père à l'écran Roger Strong. L'attirance que Frank va avoir pour Brenda va être émotionnelle mais j'ai trouvé très intéressant aussi cette volonté de vouloir se crée une famille de substitution, presque trop idéal (comme lors du chant de Noël), pour marquer justement la volonté de Frank de vouloir arrêter pour vivre juste une vie classique mais sans embûche dans un cocon familial.
Derrière, on peut aussi retrouver un bon James Brolin en Jack Barnes même si son personnage est très cliché tout comme on peut retrouver la sublime Jennifer Garner en Cheryl Ann dans une apparition très 007 que j'ai trouvé très sympathique même si en soit, c'est peut être le seul passage du film que je ne trouve pas totalement utile malgré ses qualités. C'était marrant aussi de retrouver le temps d'une courte apparition Ellen Pompeo en Marci ou encore Elizabeth Banks en Lucy dans le rôle d'hôtesse de l'air. A noter aussi que j'ai bien aimer aussi Brian Howe en Tom Fox et Frank John Hughes en Earl Amdursky, les deux assistants de Carl Hanratty qui petit à petit vont se laisser prendre au jeu du chat et de la souris aussi.
Après "Minority Report", Steven Spielberg signe une nouvelle fois un grand film. Les deux œuvres n'ont pourtant rien en commun et c'est ainsi bien déconcertant de voir à quel point le cinéaste est à l'aise dans tout les registres capable de nous livrer un film futuriste très sombre et juste ensuite une comédie du passé plus légère bien qu'ayant un certain intérêt également. Sa caméra est en tout cas toujours très bien placé avec des angles de vues que j'ai trouvé pertinent. Certains plans m'ont paru vraiment très beaux et très fort malgré pourtant leur sobriété comme la scène dans l'imprimerie française ou encore celle où on voit ce qu'est devenu le personnage de Nathalie Baye.
Jouant avec les codes du genre, on sens très bien les années 60 qui apporte au récit une dimension encore plus plaisante le tout soigné par une photographie et une lumière très soigné qui évolue en fonction de l'intrigue. Il en va de même avec les différents costumes qui sont très bien pensé. L'ensemble va être très coloré, très chaleureux lorsque Frank sera à son "apogée", tandis que les teintes seront plus ternes, plus sombres lorsque celui ci sera en difficulté dans la vie. Ce jeu de couleurs et de lumière le tout en exploitant à merveilles les différents décors va jouer beaucoup aussi sur cette sensation du paraître qui englobe le film dans une époque où un simple costume de pilote peut vous donner du pouvoir alors qu'en jeune paumé, nous ne sommes rien dans la société, un hôtel n'hésitant pas une seconde à nous exclure ou une banque à ne nous donner aucun crédit.
On sens l'hommage du genre de Steven Spielberg et l'image à une époque désormais révolus. Ça se joue dans les couleurs, les tenus, les décors etc etc mais aussi dans son genre lui même comme l'extrait à la télévision de la série télévisée "Perry Mason" qui symbolise bien l'idée que l'on pouvait avoir de la justice à l'époque. Très respectueux, j'aime en tout cas toujours autant la sobriété et l'éfficacité de Steven Spielberg qui maitrise sa caméra sans faire aucune fausse note même lors de son hommage à James Bond voir même son clin d’œil à "Forrest Gump" avec ce billet qui vole après être passé sous la porte et qui fait fortement pensé à la plume volante qui passe devant Forrest Gump incarné à l'époque par Tom Hanks justement.
Visuellement en tout cas, le film est parfait. C'est vraiment très fluide et très agréable à regarder avec un excellent montage qui fait aussi un gros boulot sur l'attachement que l'on peut avoir avec cette histoire. Bien que jouant de flashback et de sauts dans le temps, on est jamais perdus dans cette intrigue qui nous emmène exactement là où elle le souhaite en se concentrant sur le principal. La tension est toujours palpable en tout cas malgré la légèreté générale et même si dès le début, on connait la fin de cette histoire, je ne peux m'empêcher à chaque fois d’espérer une meilleure issue pour Frank qui décidément à toute ma sympathie même si sa fin ainsi que sa relation avec Carl Hanratty m'a tout de même bien plu.
Côté musique, j'ai adoré la bande originale de John Williams. Une nouvelle fois, sa participation avec Steven Spielberg se conclu par une participation magnifique qui colle à merveille avec son sujet. Ses sonorités jazzy collent d'ailleurs tellement bien que cette bande originale marque les esprits je trouve et dès les premières notes du thème phare, on se souvient tout de suite dans quel long métrage on se trouve. Bien que j'ai toujours aimé les partitions de John Williams avec Steven Spielberg, en suivant la filmographie du réalisateur je dois remonter à "Jurassic Park" 10 ans plus tôt pour retrouver de nouveau un thème qui à su vraiment marquer son empreinte dans le film et qui devient identifiable même sans les images.
Petite aparté, j'ai beaucoup d'affection également pour le générique d'ouverture que je trouve magnifique. Bien qu'avec le recul, une fois que l'on connait l'histoire, ce générique spolie un peu, ça reste quand même très gentil et il est très agréable à voir. On se plonge tout de suite dans ses années 60 avec ses couleurs chaleureuses et l'animation qui nous indique tout de suite le ton du film, le tout accentué par la musique de John Williams. Cette entrée en matière me plait beaucoup et ce générique d'ouverture fait parti de ceux que j'apprécie le plus.
Pour résumer, en changeant totalement de registre après le tout aussi excellent "Minority Report" que j'aime beaucoup, Steven Spielberg réussit avec "Arrête moi si tu peux" à nous livrer de nouveau un divertissement d'un excellent acabit. Avec un scénario très bien travail et pas aussi léger qu'il semble l'être, ce film m'embarque avec lui toujours autant. L'interprétation magistrale de ce casting de luxe associé à une mise en scène brillante et à une bande originale qui accompagne à merveille le récit font de ce long métrage un film dont je ne me lasse pas et dont je prend beaucoup de plaisir à chaque fois lorsque je le visionne. Le long métrage réussi même à se bonifié à mes yeux au fur et à mesure que je le revois pour en faire une œuvre complète que je ne peux que recommander tant elle à toute ma sympathie et mon affection. Un excellent film à voir.
Arrête moi si tu peux
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