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Les sentiers de la perdition

Par Katchoo86

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Bon alors, par où commencer ? Encore une fois (la troisième si je sais encore bien compter) j’ai pris la folle décision de me rendre à la capitale pour assister à cet événement haut en couleur que l’on appelle la Comic Con Paris…
J’ai beau me faire une raison et surtout me préparer psychologiquement chaque année, cette Comic Con est une épreuve physique, mentale, et sensorielle (oui car parfois vos yeux souffrent à la vue de certains cosplays, et vos oreilles également lorsque celles-ci se perdent au détour d’une conversation entre quelques "geeks" en manque de références) que mon corps gracile a encore un peu de mal à se remettre.

Et oui, parce que la CC c’est ça : quatre jours à courir et poireauter dans tous les sens, à faire de très belles rencontres (c’est comme d’habitude mon moment préféré de cet événement), se vautrer bien comme il faut lors de sa soi-disant conférence et subir les dysfonctionnements d’une organisation pourtant très impressionnante en apparence, trouver de très belles pièces pour ma collection personnelle et revenir avec un sketch de la mort, filmer les coulisses des interviews de mon pote Mightyeaglelol tout en ayant la chance de pouvoir interviewer Mike Huddleston sur des questions qu’il n’avait sans doute pas l’habitude d’aborder (j’espère que cela vous plaira), continuer a développer mon projet le plus beau et le plus ambitieux en démarchant de nouveaux artistes….

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Détaillons si vous le voulez bien mon petit periple dans les allées de la Comic Con où tout le bestiaire propre à cette manifestation était bien sur au rendez-vous, de la cosplayeuse à peine vêtue en passant par le quota de Naruto et autre Luffy qui se devait d’être respecté. Personnellement j’ai bien croisé deux/trois déguisements sympas (ma première Batwoman !) mais je n’ai pas eu de réel coup de foudre cette année, il faut croire sans doute que je commence à être difficile…

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Le meilleur passage de cette Comic Con est bien évidement l’ensemble de toutes les retrouvailles et nouvelles rencontres que j’ai pu faire sur place : les filles de Pop Comics (Chris avec qui j’ai passé ces quatre jours… et les quatre nuits ! Maïlys, Fanny, et Julie, Mightyeaglelol de Tech Art Geek dont j’ai pu suivre quelques unes de ses interviews et dont le professionnalisme fait toujours plaisir à voir, les blogueurs Kameyoko de Fant’asie et Cable de Comics Chronicles, Omnikrons en ambassadeur pour The Prospectors et qui a le pauvre homme goûté au pouvoir de ma Force. Je ne peux oublier Olivier Zambon du collectif PQKiPik qui tenait absolument à m’interviewer (genre, je suis trop une star !), et qui est un jeune homme vraiment adorable, réellement concerné par la cause LGBT.
Un autre garçon adorable, c’est mon pote (le grand) Julien Lordinator que j’ai enfin pu rencontrer, et le moins que l’on puisse dire c’est que je n’ai pas été déçue. Derrière son apparence de tueur en série se cache un cœur gros comme ça (j’ai même réussi à le dérider plusieurs fois) je suis vraiment fière de l’avoir comme chroniqueur occasionnel, et mon petit doigt me dit que notre collaboration ne va pas s’arrêter là. Et que dire de Matt de la Sélection Comics à l’humour décapant, notre rencontre aura été trop courte mais très marquante !
Et les filles ne sont pas en reste puisque j’ai un très bon souvenir d’Audrey Oeillet de Gentle Geek avec qui j’ai partagé un grand moment de solitude…

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Et puisque la Comic Con c’est avant tout un moment privilégié à partager avec de nombreux artistes, je me dois de vous dire que Stéphane Louis est un dessinateur absolument adorable, très disponible et aussi généreux dans la "vraie vie" que ce qu’il a pu me témoigner jusqu’à maintenant c’est à dire depuis tout juste un an (déjà !).
J’ai enfin réussi à obtenir un dessin de Romano Molenaar (dont je vous montrerai le Work In Progress dans un autre billet), il s’agit en fait de ma toute première commission alors que l’artiste qui a désormais le vent en poupe a augmenté sensiblement ses tarifs. Le résultat est superbe, et se sera mon unique trésor de guerre pour cette année alors que nombreux ont tenté leur chance auprès de David Finch (qui est effectivement un dieu du dessin), Rafa Sandoval, ou encore Dustin Weaver qui avait amené parmi ses illustrations à contempler la fameuse couverture d’Astonishing X-men #51, oui celle du fameux mariage gay de Marvel sur une sublimissime double page, inutile de vous dire que ce fut un grand moment pour moi et j’ai du faire je crois 5 ou 6 aller-retours car je n’en croyais pas mes yeux.

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Barry Kitson quant à lui est toujours aussi sympathique, je l’aurais rencontré trois fois cette année et je ne me lasse toujours pas de le voir exécuter son art. Ravie également d’avoir revue Mr Garcin que j’avais aperçu à Palavas et dont les désormais célèbres collages vont continuer de l’emmener très très loin.
Je ne pouvais pas être de passage à la CC sans saluer mes amis Kevin Enhart, Maxime Garbarini ou bien Dejan Stevic ainsi que Xavier Fournier (dont j’ai pu filmer l’interview) et Thierry Mornet, autant de visages bien connus dans le petit milieu des fans de comics et que je retrouve avec toujours autant de plaisir.

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Mais ces bons moments ne doivent pas occulter le fait que de nombreux détails m’ont empêcher de profiter pleinement de cette manifestation. Nous allons donc à partir de maintenant parler des choses qui fâchent.
Comme vous le savez peut-être, je participe aux conventions et festivals grâce aux accréditations fournies par les organisateurs comme la plupart de mes amis blogueurs. Cette année les conditions d’entrée étaient drastiques (à priori à cause de certains abus d’après ce que j’ai compris), les bracelets étant remplacés par un système informatisé avec badge, code barre et photo obligatoire. Chacun d’entre nous devant récupérer son badge le premier jour de son arrivée à Villepinte, nous n’étions pourtant pas tous logés à la même enseigne, certains ne pouvant accéder en salle de presse, c’est plutôt con si l’on a programmé une interview  avec un dessinateur.
Ce fut le cas pour Chris, mon interprète avec qui j’ai du faire une heure de queue pour "mettre à jour" son badge. A la limite de l’énervement (et il en faut pour m’énerver croyez-moi) parce que l’on nous a fait changer de file d’attente plusieurs fois ("non mais vous comprenez, mon collègue qui vous a dit de vous mettre dans cette file ne connaissait pas les nouvelles consignes" bla bla bla), je m’entend dire qu’on me fait une fleur car cette année le "web" (c’est à dire les blogueurs) n’a pas droit d’accéder à la salle presse. Je suis restée sur le cul.
Je comprend tout à fait que les petits blogs n’aient pas le même statut et les mêmes facilités que les gros médias, mais nous ne faisons que partager notre passion bénévolement juste pour l’amour de l’art. Nous mettre des bâtons dans les roues est d’autant plus stupide que nous les "petits", sommes très inventifs et parvenont en général à nos fins, soit en se regroupant pour faire une interview à plusieurs, soit en improvisant quelque chose à l’extérieur comme ce fut le cas pour Huddleston. Non mais.
Et que dire de cette fameuse conférence sur les héroïnes de la culture geek qui s’est avérée être un véritable fiasco au regard du travail que j’avais préparé et que j’ai décidé de partager ici afin que tout le monde en profite (pour tous ceux qui étaient dans la salle, vous pouvez vous rendre compte du grand écart entre ma prestation très effacée et de ce que je comptais dire).
Avec tout le respect que je dois pour les intervenants présents et absents, je n’étais pas venue pour parler du sexisme chez les geeks, ni de jeux vidéo, mais bel et bien d’héroïnes de comics et de leur évolution dans l’histoire.
Du coup je ne pense pas que je réitérerai ce genre d’expérience, malgré le fait d’avoir reçu des excuses sincères de la part des "organisateurs", je pense que je suis bien plus efficace derrière mon clavier et je préfère me contenter d’écouter ceux qui ont toujours quelque chose à dire.

Pour en revenir à la Comic Con en elle même, il est quand même dommage que la partie comics soit si peu mise en valeur et exploitée, je sais bien que le terme de Comic Con est une marque avant toute chose, regroupant le vaste univers des geeks, où bon nombre des staffeurs participant à cet événement ne connaissent les super héros qu’au travers des adaptations ciné et sont loin d’imaginer toute la richesse des thèmes abordés dans ce média (j’ai discuté avec l’un d’entre eux, c’était vraiment triste). L’emplacement de l’Artist’s Alley, totalement excentré est un exemple flagrant, ce ne sont pas les comics qui font recette mais les goodies et les breloques hors de prix (traitez-moi de vieille morue, j’assume).

Le couac pré Comic Con avec la Buffy Reunion et ses tarifs hallucinants est bien l’exemple que ce festival se destine avant tout au consommateur qui sommeille en nous (et je me mets dans le lot, ne vous inquiétez pas) plutôt qu’au passionné d’une culture avec un grand C. Le top c’est lorsque les deux peuvent amoureusement se retrouver, rares sont les stands ou j’en ai été le témoin privilégié mais parfois les belles surprises existent puisque ce n’est pas tous les jours que l’on peut repartir à la maison avec un cultissime Mister Miracle #20 ou le Detective Comics #416 et sa superbe couv’ de Neal Adams, à des prix très raisonnables (merci la French Collection !)

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J’ai sans doute oublié de nombreux détails mais ce que je préfère m’arrêter là au risque de toujours me répéter, ce sont en fait toutes ces belles rencontres et retrouvailles qui font que cette Comic Con n’est pas si décevante que cela au final, mais elle est pourtant loin d’être ce que je recherche en tant qu’événement incontournable dans le petit milieu des comics.


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