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Mardi 30 juillet à 21h30, place Ambroise Courtois : Dans ses yeux

Publié le 15 juillet 2013 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

Rendez-vous estival et festif de l’Institut Lumière depuis 20 ans, les projections en plein air sont l’occasion de voir du cinéma autrement… sous les étoiles, dès la nuit tombée, place Ambroise Courtois.
Le site de l’Institut Lumière : http://www.institut-lumiere.org

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Dans ses yeux
Titre original :
El Secreto de Sus Ojos
De Juan José Campanella
Avec Ricardo Darin, Soledad Villamil, Carla Quevedo
Argentine/Espagne, 2009, 2h09

Film noir Argentin

Synopsis
1974, Buenos Aires. Benjamin Esposito enquête sur le meurtre violent d’une jeune femme.

25 ans plus tard, il décide d’écrire un roman basé sur cette affaire "classée" dont il a été témoin et protagoniste. Ce travail d’écriture le ramène à ce meurtre qui l’obsède depuis tant d’années mais également à l’amour qu’il portait alors à sa collègue de travail. Benjamin replonge ainsi dans cette période sombre de l’Argentine où l’ambiance était étouffante et les apparences trompeuses…

Thriller intense et prenant, mélodrame sentimental et portrait de l’Argentine aux mains de la junte militaire, le film reçut l’Oscar du meilleur film étranger.

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A propos du film

Le scénario de Dans ses yeux est adapté de "La Pregunta de sus ojos", roman de l’auteur argentin Eduardo Sacheri. L’écrivain a d’ailleurs travaillé avec le réalisateur Juan José Campanella sur l’adaptation cinématographique de son roman. Le cinéaste raconte : " J’ai alors décidé de rencontrer Eduardo Sacheri pour lui demander s’il accepterait de collaborer avec moi. Il a travaillé pendant longtemps dans le domaine judiciaire et connaissait donc bien le vocabulaire technique. Mais je voulais que l’on s’amuse à déconstruire le roman et pas qu’il défende chaque mot, chaque phrase de son livre et ça a plus que bien fonctionné! Il a même fallu que je le freine parfois. Mon but était de poser cette question: cet homme qui marche vers nous, que sait-on de lui? Qu’apprendrait-on de lui si on avait tout à coup un gros plan sur ses yeux? Quels secrets nous raconteraient-ils? "

Le réalisateur s’avoue fasciné par la mémoire individuelle mais aussi collective que l’on retrouve comme un élément clé dans le film: "La mémoire me fascine ainsi que la façon dont les décisions prises il y a 20 ou 30 ans peuvent nous affecter aujourd’hui. Cela peut aussi s’appliquer à la mémoire d’une nation. En tant que pays, alors que nous retrouvons maintenant notre mémoire des années 1970, nous savons que l’horreur a commencé à prendre forme avant la dictature militaire. L’histoire se déroule dans une Argentine où l’atmosphère est lourde et étouffante même pour les principaux protagonistes."

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L’histoire de l’argentine : élément indispensable à la compréhension du film 

L’Argentine, alors neuvième puissance économique mondiale, élit en 1946 le général Juan Peron. Celui-ci met en place un mouvement national-populaire. Le partage des richesses est désormais moins équilibré et la classe ouvrière argentine soutient Peron. Cependant, l’opposition de la bourgeoisie est pour le moins active; dès le retournement de la conjoncture économique, au début des années 1950, le leader populiste va être amené à pratiquer l’autoritarisme pour continuer à contrôler l’Etat et le pays.

En 1955, un coup d’Etat le chasse du pouvoir, les militaires mettent en place un régime bureaucratique et autoritaire. En réaction à cette violence, les mouvements sociaux, les syndicats, les étudiants et les ouvriers se battent contre le régime. La première pueblada a lieu en 1969. 1973 marque la fin du régime militaire, Peron revient au pouvoir. Le pays s’enfonce alors dans une "guerre sale" entre pro et anti-peroniste, qui fera plus de 30 000 victimes et où opèrent les funestes "escadrons de la mort".

Peron meurt en 1974 et sa femme lui succède à la tête du pays mais elle est renversée en mars 1976 par un nouveau coup d’Etat militaire. En 1983, Raul Alfonsin est le symbole d’un retour à la démocratie: il abroge l’amnistie déclarée avant que les forces armées ne perdent le pouvoir et demande de poursuivre neuf dirigeants de la junte militaire. Il nomme en même temps une commission nationale sur la disparition des personnes. Mais sous la pression de l’armée, son gouvernement instaure la loi des pardons. Carlos Menem lui succède en 1989. Une croissance exceptionnelle s’ensuit, très vite brisée en 2001 par la crise économique. Nestor Kirchner est élu en 2003 et son épouse, Cristina Kirchner, lui succède en 2007.

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Prix et récompenses

  • Le film est récompensé en 2010 par l’un des Oscars les plus convoités: celui du Meilleur Film Etranger. C’est la deuxième fois que l’Argentine reçoit cet honneur, malgré sept nominations, la première fois étant en 1986 pour le film L’ Histoire officielle.

  • Dans ses yeux a décroché le Goya du meilleur film hispano-américain tandis que l’actrice principale, Soledad Villamil a été récompensée au Goyas (Les Césars espagnoles) pour sa prestation par celui du Meilleur Espoir Féminin.

  • Grand Prix du Jury et Prix du "Jury Spécial Police" au Festival International du Film Policier de Beaune le 11 avril 2010

 

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Fiche technique

  • Titre : Dans ses yeux
  • Titre original : El secreto de sus ojos
  • Réalisation : Juan José Campanella
  • Scénario : Juan José Campanella et Eduardo Sacheri (roman et scénario)
  • Musique : Federico Jusid et Emilio Kauderer
  • Décors : Marcelo Pont Vergés
  • Costumes : Cecilia Monti
  • Photographie : Félix Monti
  • Montage : Juan José Campanella
  • Producteur : Mariela Besuievski • Juan José Campanella • Gerardo Herrero • Federico Posternak • Vanessa Ragone

Dans ses yeux

Distribution

  • Ricardo Darín : Benjamín Esposito
  • Soledad Villamil : Irene Menéndez Hastings, la supérieure hiérarchique de Benjamín
  • Pablo Rago : Ricardo Morales, le mari de la victime
  • Javier Godino : Isidoro Gómez
  • Guillermo Francella : Pablo Sandoval, le collègue et ami de Benjamín
  • José Luis Gioia : Inspector Báez

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