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Le racisme selon Goulven Mazéas

Publié le 16 juillet 2013 par Chacalito

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Alors qu'il est de bon ton de parler de collaboration bretonne durant la deuxième guerre mondiale et de ne retenir que cela, alors que le FN n'en finit plus d'être interrogé par les médias, relisons ensemble un court extrait de l'ouvrage de Goulven Mazéas, militant breton auteur de l'ouvrage social-démocratie (pages 38-39-40). Pour info, nous sommes en 1934.

Racisme

Notre siècle [le XXème], triomphe des nationalismes, aura eu mieux encore: le Racisme excès poussé à son extrême excès.

Comme s'il convenait de soulever un problème aussi subtil que celui des races, dont personne n'est seulement capable de poser l'équation.

Si les Etats actuels sont un composé de peuples divers, quels mélanges amalgamés dans le recul des siècles! On ne peut décemment ignorer que les races n'ont cessé de s'entremêler depuis le commencement du monde.

Pour qu'un peuple soit, c'est à dire pour qu'un groupe d'hommes entre dans la catégorie des peuples, il suffit qu'il remplisse telles conditions d'existence témoignant d'une ethnie positive: langues propres, expression de moeurs, passé historique de nations, qu'il constitue un groupe familial par "cousinage" et soit, par ce fait, un fragment ethnique de l'Humanité. Ces conditions, totales ou même partielles, lui confèrent les caractères de la vraie nation, de la vraie nationalité qui, seule, détermine la qualité de patrie.

Mais un peuple ne signifie pas une race. Dans chaque pays, les types les plus divers se côtoient et se rencontrent jusqu'au sein des familles: blonds, roux, bruns, chatains, trapus, membrus, toutes les tailles, tous les profils, toutes les teintes d'yeux, fraternisent en fait, parlent les mêmes langages, vivent uniformément. Où chercher, dans le genre humain, les définitions des races quand les peuples ont été soumis à tant de mélanges depuis les âges primitifs, au hasard des invasions, des incursions, des conquêtes.

Nos livres d'histoire nous ont appris, tout comme aux petits Zoulous, que nos aïeux s'appelaient les Gaulois, qu'ils avaient les yeux bleus et les cheveux blonds. A quelle portion congrue sera réduite la population française si, par souci de racisme, au prochain recensement, il y a lieu de mettre à mort, afin d'épurer la race, les roux, les bruns et les chatains?

Il y a une égale diversité de races entre le blond et le brun, le roux et le chatain, qu'il y a entre le fox et le lévrier, le caniche et le St Bernard. Aussi saugraunue qu'est cette comparaison, ne souligne-t-elle pas combien est dérisoire la question que l'on nomme racisme?

Malgré quelques termes désuets (dont le terme "race" lui-même) et une rhétorique de l'époque (mais on est dans les années 30 donc pas d'anachronisme), cela me paraît toujours d'actualité! Cet extrait est d'autant plus fort qu'on était entre deux-guerres, époque durant laquelle les nationalismes français et allemand étaient poussés à leur paroxysme. Martelons encore et toujours que le racisme n'a aucun sens, que la différence n'est pas un handicap, mais une richesse. 


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