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Martin Rueff/Et des coups de poing dans la poitrine

Par Angèle Paoli

« Poésie d'un jour
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ET DES COUPS DE POING DANS LA POITRINE

Et des coups de poing dans la poitrine
comme une locomotive
tudum  tudum  tudum
tudum  tudum  tudum

pire que l’œuvre du père,
aux innombrables détours
aux méandres duplices
aux murs aveugles
plus égarant encore
la mer aux jambages multiples
aux issues impossibles
aux lacis inextricables et mus
(innumeras errores vias)
la mer
aux lacunes immémoreuses
au front cornu
de Minotaure lourd
aux meules comme des rocs
aux rayonnages flous
aux côtes illisibles
aux mailles larges
sans retenue aucune
la mer la mer

et partout amphitrite…

ô mer mon labyrinthe

égaré le fils ténu
par nul fil tenu
mais seul
et nu
bourdonnant dans la voie sans issue
d’une langue dédale
s’enfonçait sous la pièce sans fenêtre
aux mille trièdres
s’enfonçait
s’enfonçait

pilotis de nuit dans la nuit
petit vers de mescal
dans la bouteille immense

Martin Rueff, Icare crie dans un ciel de craie, Belin, Collection L’extrême contemporain, dirigée par Michel Deguy, 2008, pp. 55-56.


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