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Le libéralisme, une idéologie ?

Publié le 27 juillet 2013 par Copeau @Contrepoints

J'ai eu l’intense surprise d’apprendre que le libéralisme n’était qu’une idéologie au même titre, si j’ai bien compris, que l’idéologie socialiste.

Par Philippe Robert.

Le libéralisme, une idéologie ?
En contemplant la célébrissime statue de la Liberté offerte en 1886 par le peuple français au peuple américain, il m’arrive parfois d’être victime d’une méchante arrière-pensée heureusement vite réprimée par respect pour les USA : et si les Français en avaient profité pour exfiltrer à tout jamais la liberté hors de France ?

Car enfin, comment peut-on encore sérieusement croire que la liberté, ce droit naturel et imprescriptible de l’homme avec la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression, soit respectée au sein d’une nation prétendument libre mais phagocytée par un Etat outrancié en voie avancée de déliquescence ?

Mon propos d’aujourd’hui est donc destiné, dans la modeste mesure de ma perception viscérale de la notion de liberté, à essayer de donner consistance à une réalité, le libéralisme bien nommé, qui, en effet, semble avoir durablement déserté la France collectiviste pour aller s’épanouir sous des cieux plus cléments.

Nous avons beau posséder dans nos gènes, nous Français, tous les ingrédients nécessaires tant à la production de la liberté qu’à sa manifestation jusqu’à l’universel, visiblement nous ne parvenons toujours pas à en concevoir les contours les plus évidents mis magistralement en lumière précisément par... Le siècle des Lumières.

Ainsi, ai-je eu l’intense surprise d’apprendre que le libéralisme n’était qu’une idéologie au même titre, si j’ai bien compris, que l’idéologie socialiste. Louis Pauwels (paix à ses cendres) que pour ma part j’ai toujours considéré comme appartenant sincèrement à la famille libérale, s’exprime pourtant en ces termes [1] :

“En Occident, le fait majeur de ces dernières années est la faillite de l’idéologie socialiste (...) Or, tandis que s’effondrait une idéologie, une autre naissait ou renaissait. Il s’agit du libéralisme. Je n’éprouve aucun scrupule à déclarer que le libéralisme est une idéologie. Je ne crois pas que Jacques Garello me démentira”.

Et pour justifier cette dernière affirmation à mes yeux quelque peu révolutionnaire dans sa formulation et qui, à tort ou à raison, m’a tout de même fait bondir, Louis Pauwels poursuit :

“Jacques Garello écrit lui-même que le libéralisme est un dogme issu du plus profond de notre culture. Et il cite Hayek : Nous devons retourner à un monde où notre vie est guidée, non pas seulement par la raison, mais par la raison et la morale, cette morale de l’Occident chrétien qui a façonné la civilisation moderne”.

Pour ma part, j’ai toujours pensé et aujourd’hui plus que jamais sous l’effet de l’abject régime socialiste en place, que pour accéder à la voie royale de la liberté il fallait au minimum avoir l’esprit libre, c’est-à-dire n’être l’esclave de rien ni personne qui puisse prendre le pas sur nos vies contre notre volonté.

La philosophie libérale, car il s’agit bien d’un philosophie de la liberté qui n’exige, a contrario de ce qu’il est convenu de nommer l’idéologie, aucun consentement qui fût rangé sous les lois de quelque tyrannie intellectuelle que ce soit, s’adresse sans aucune exclusive à tous ceux qui optent pour la liberté contre l’oppression.

Pour le peu que j’en sache et en y mettant toute la modestie qui convient, je suis convaincu qu’il n’est jamais venu à l’esprit de Friedrich Hayek de mettre sur le même pied socialisme et libéralisme, deux conceptions du bonheur des hommes en opposition frontale : l’éternelle lutte à mort entre la servitude et la liberté. Alors ?...

A lire aussi :

  1. Préface de Louis Pauwels à l’ouvrage de Jacques Garello : A nos dirigeants (Le Figaro Magazine, Albatros, février 1986)

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