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Un samedi soir au big festival

Publié le 01 août 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

ATD BIG COUV UN SAMEDI SOIR AU BIG FESTIVAL
La Côte Basque, terre du Sud Ouest bercée par le rythme des vagues et la ferveur pour le ballon ovale, et Biarritz, capitale du surf et de l’espadrille accueillaient cette année la cinquième édition du BIG Festival du 17 au 21 juillet. Spécialement aménagée pour l’occasion, la pelouse du stade Aguilera, d’ordinaire foulée par les rugbyman se voit recouverte d’une bâche bleu sensée la protéger des piétinement des festivaliers dansant, un cadre étrange pour un festival. On est allé tâter le terrain le samedi soir et on vous raconte ça !

Un début de match périlleux mais les biarrots de Dedicated Nothing ouvrent le score !

Dedicated 300x300 UN SAMEDI SOIR AU BIG FESTIVAL
Les locaux de Dedicated Nothing entament le match avec leur pop rock énergique, ces jeunes surfeurs ont le sang chaud et comptent bien imposer leur jeu à un public timide mais attentif. Malgré un petit manque de maturité dans certaines de leurs compositions, ils parviennent à rassembler un large groupe de fervents supporters qui sautillent sur le terrain aux rythmes des riffs ravageurs. Ces gars là n’ont pas froid aux yeux, ils osent et nous étonnent par leur aisance, le groupe joue à la maison et ça s’entend. Les quelques soucis acoustiques ne les déstabilisent guère tant leur assurance est certaine. Les quatres basques surfent sur la nouvelle vague pop rock française, certes derrière leur compatriotes déjantés de La Femme, mais eux aussi ne vont pas tarder à accoster ! A surveiller…

[Curieusement, j'ai beau scruter l'horizon de la foule, aucun drapeau ne se montre, pas d'irréductible breton qui brandit fièrement sa bannière...Un Festival sans un drapeau dans un public déchainé ne peut pas se vanter d'en être un ! Alors le BIG est il encore trop jeune pour voir un drapeau breton flotter au dessus du public ? Surement. Ou serait ce cette ambiance qui semble lourde et ce public qui ne ressemble guère à ces festivaliers estivaux arpentant toute la France armés de leur Quechua 2 secondes. ]

L’Essai transformé par les Irlandais de TDCC !

TDCC 2 300x200 UN SAMEDI SOIR AU BIG FESTIVAL

Les irlandais de Two Door Cinema Club nous régalent d’un set bien rodé et imaginé comme une déclaration d’amour à leur public; ils ne cachent pas leur joie d’être ici, dans le Sud ensoleillé loin de leur grisaille natale, un enthousiasme qui se ressent sur leur prestation parfaite. Un véritable best of d’une discographie désormais bourrée de tubes, s’enchaînent “What you Know”, “Something Good Can Work” ou encore “Handshake” pour finir avec “Sleep Alone”, et toujours cette euphorie joyeuse qui nous fait bouger comme des marionnettes animées par un souffle inconnu et incessant. Sans aucun doute la claque de la soirée, les Two Door Cinema Club ont occupé le terrain et envahissent leur public avec des mélodies pop rock sucrées dont eux seuls ont le secret. On est comblés et on en ressort avec la banane !

L’attraction de la mi-temps : George Clinton & The Parliament Funkadelic

La tête d’affiche WTF de cette 5ème édition est sans aucun doutes ce bon vieux gourou de la P Funk, j’ai nommé George Clinton ! Qui a ramené toute sa tribu du Parliament Funkadelic pour l’occasion ! Alors que la funk connait aujourd’hui un regain de popularité avec les Daft Punk et Nile Rodgers qui se refait une jeunesse, elle est aujourd’hui cuisinée à toute les sauces électroniques, mais ses origines restent ancestrales. Tout comme ce bon George qui trône au milieu de la scène attifé d’une chemise à carreaux motif cochonou et d’un chapeau de crooner. Ce monument musical (et morphologique) n’a pas froid au yeux et s’aventure même dans des phrasés en scat devant un public jeune, et ébahit par cette musicalité ancienne. Pas moins de trois guitares entourent le patron, ajoutez à cela une demi douzaine de chanteurs et danseurs en tout genre, et vous obtenez une belle petite troupe de musicos venus ici pour amuser la galerie et non pour défendre une musique qui a déjà ses adeptes.

GC UN SAMEDI SOIR AU BIG FESTIVAL

En somme, hormis une reprise intéressante de Beggin de Frankie Valli, ce concert (que dis je, cette attraction) fut une sorte de danse amusante et tribale rythmée par une musique troublante par son anachronisme. Et alors que le ciel virait à l’orage et les premières gouttes tombaient, le rapprochement fut rapide et blagueur, George et ses potes nous ont fait la danse de la pluie !

Pendant que certains s’amusent à des glissades humides et puériles en attendant le petit poulain du label ED Banger: Breakbot, fervent représentant d’une funk version moderne. Nous on se moque de Breakbite et on se dirige vers la salle Hiraty, sachant pertinemment que ce monsieur allait débarquer la bouche en cœur sur scène, pour balancer un set hautain et plat en daignant à quelques instants lever un bras innocent vers un public pourtant amoureux.

Le coup de coeur: Chateau Marmont

chateau marmont UN SAMEDI SOIR AU BIG FESTIVAL

On débarque dans la Halle Hiraty, parc des expositions flambant neuf fraichement aménagée pour le BIG. Grand espace, terrasse chaleureuse et visuels saisissants, mais malheureusement les consos sont onéreuses pour un « Festival », alors on reste sobre et on se concentre sur la prestation très attendue (pour ma part) des Tarbais (désormais Parisiens – succès oblige) de Chateau Marmont ! Ils tirent leur nom d’un grand hôtel californien connu pour avoir accueillit de célèbres artistes et cinéastes. Mais la prestation du groupe est loin des manières conventionnelles et des règles de l’hotellerie mondaine. Au contraire, ces gars là arpentent les genres et cassent les codes, s’aventurant vers un univers tantôt sauvage et bourrin, tantôt astral et sombre. C’est là toute la magie de Château Marmont, mêler sonorités expérimentales et rythmiques nerveuses à la batterie pour un rendu toujours plus prenant, et au final addictif. Allant des morceaux essentiellement électroniques à une pop tubesque (Wind Blows) le groupe maitrise la scène comme des grands et ne laisse personne indifférent. Une très belle prestation qui pour moi est à la hauteur du live de TDCC.

La déception: Cassius

Le duo de presque quadragénaire est très attendu par le public remonté à block après le set énergique de Chateau Marmont. Il y a un mois de cela, j’avais eu la chance de voir un des deux papa de l’électro (Philippe Zdar, celui avec des cheveux) à l’occasion de la fête de la musique, ici même à Biarritz. On avait pu entendre les tubes qui ont fait le succès du duo: I love U So, Feeling For You, Toop Toop … C’est pourquoi j’étais ravi de les voir au complet et je ne me faisais aucun doute sur la qualité de leur prestation, à deux, ça ne peut que être mieux. FAUX !!
Dès le début ils balancent un premier « i love U so », euphorie dans le public, joie dans nos cœurs, on se dit qu’on va passer un bon moment avec un set d’anthologie French Touch, s’ensuit un extrait de Aerodynamic, titre d’un autre duo, casqué celui ci… puis le set perd en intensité, les boucles se répètent, les rythmes sont moins vifs… on perd nous aussi la force de danser, après 30 minutes, on a les jambes lourdes et les chevilles faibles. Alors les Cassius relancent un « I love U so », comme pour donner une piqure de rappel à son public, pas moins de 6 fois le duo a remis la dose ! Mais malheureusement il y a toujours ces passages plutôt vides et ces longueurs fatigantes, on attend désespérément qu’un « Toop Toop » ou même un « Feeling For You » nous réveille, mais que neni, alors on fait mine de bouger, par respect pour les deux pointures musicales en face de nous…. On arrive au terme de ce set, une heure et demi plus tard. Pedro Winter attend son tour derrière, le patron du label sur lequel les Cassius ont signé leur dernier EP vient même proposer à ses deux poulains une petite friandise dans le creux de sa main, surement un petit nounours Haribo innocemment bon ! Ces deux là acceptent sans hésitation et terminent leur set par une touche de fraicheur anglaise: les frères Lawrence de Disclosure sont à l’honneur sur ce final avec une belle reprise de leur hit « F For You ». On quitte les Cassius fatigués, incapables de tenir encore debout pour assister au show de Mr Ed Banger, on en sort globalement déçus donc avant de s’effondrer dans nos voitures. Oui parce qu’il n’y a pas de camping au BIG, tu dors chez l’habitant ou alors tu te paye l’hotel, mais vu le prix de l’alcool, il faut choisir, boire ou dormir ! Sébastien Farran si tu nous lis, en tant qu’organisateur et grand manitou de l’évènement, tu sais ce qu’il te reste à faire !

Mais alors qu’en Bretagne Les Charrues, le plus gros festival français, a pris un coup de vieux avec une première édition déficitaire. Le Sud peut se tarer d’avoir des festivals prometteurs, à l’image du BIG, qui comptabilise pour sa cinquième édition pas moins de 30 000 festivaliers et qui affiche une programmation toujours plus alléchante d’années en années. En offrant à son public une sélection éclectique, accessible et de bon goût, dans un cadre dès plus attirants, le BIG Festival s’assure une longévité à la hauteur de ses initiales !


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