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Les Salauds, âmes sensibles s’abstenir

Par Unionstreet

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Marco Silvestri doit rentrer d’urgence à Paris et abandonner le navire sur lequel il est commandant. Il vient en aide à sa soeur … son mari s’est suicidé laissant derrière lui une entreprise en faillite et une fille unique qui est dans un triste état. Sa soeur désigne le coupable : l’homme d’affaires Edouard Laporte. Marco loue un appartement dans l’immeuble où Laporte a installé sa maitresse et leur fils. 

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On le tient, ça y est ! Le film français de Cannes le plus noir est ici ! Il aurait mérité une bien jolie place en sélection officielle à la place du Chateau en Italie de (connasse) Bruni-Tedeschi dont la sélection en compétition officielle nous avait laissé pantois. Je sais qu’en écrivant ceci j’en laisse d’autres bouche-bée. Car Claire Denis avec Les Salauds n’a pas lésiné sur la noirceur et a presque tout fait pour avoir des détracteurs. Avec un titre pareil en même temps … Quoique le titre, bien qu’étant une insulte, ne laisse en aucun cas deviner l’épreuve à traverser durant la projection du film.

Avec ses premières scènes alambiquées, la réalisatrice impose une ambiance morbide qui happe aussitôt le spectateur le plus courageux et qui aimerait en savoir plus. Oui, il faut être courageux pour aime et/ou voir Les Salauds tant le film peut vous niquer une journée qui s’annonçait joviale. On ne sait pas trop où la réalisatrice nous emmène, mais lorsque nous (le spectateur et le personnage de Vincent Lindon) le comprenons : il est trop tard. La scène finale est un élément perturbant de plus qui vient ponctuer une sensation glaciale qui perdure depuis le début du film. Si certains critiquent la faiblesse du scénario, je salue pourtant le montage et la mise en scène qui permettent au spectateur de se triturer les méninges. On dépasse totalement la simple histoire de vengeance. Les Salauds ne sont pas forcément ceux que l’on pense.

Véritable huis-clos (cet appartement bordel) et thriller psychologique, Les Salauds doit son salut à une interprétation digne de ce nom : Vincent Lindon est l’un des meilleurs acteurs français, on le sait. Chapeau à Chiara Mastroianni pour son interprétation surprenante de femme faussement victime, et également bravo à Lola Creton pour ce rôle qui semble être éprouvant. Le reste du casting est tout aussi excellent et augmente l’impression de baigner dans une oeuvre totalement malsaine. La musique (complètement hallucinée) composée par les Tindersticks permet à Claire Denis d’en finir avec la création de son univers, son mode bourgeois pourri par tout, où les puissant sont coupables des pires atrocités et les plus faibles coupables de se taire.

Non pas que Les Salauds soit un film violent, mais sa tension psychologique et les thèmes abordés sont tellement intenses que le film n’est pas à conseiller à tous les publics en ce mois d’août (pourtant pauvre en bonnes sorties). Dès lors, c’est à vous de voir s’il faut découvrir en salle ce provocant coup de poing Les Salauds ou pas. Et ne vous fiez pas à son titre, car entre nous, qualifier ses personnages de salauds montre bien que Claire Denis pratique l’euphémisme avec délectation.

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