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Jeudi noir… le 1er mai!

Publié le 29 avril 2008 par Anne-Sophie

Le 1er mai ne se fera pas sans les jeunes mal-logés. La fête du travail c’est bien, mais que se passe-t-il quand le travail ne suffit même pas à se payer une chambre de bonne ? Étudiants ou jeunes actifs, les jeunes mal-logés se prennent en main…

Voilà une petite info envoyée par mes amis du collectif Jeudi Noir: ils organisent ce jeudi 1er mai “une réquisition militante et festive”. L’idée est de passer à l’action: “on nous rabâche du “mai 68″ par-ci, et par là aussi. Nous allons faire une action spectaculaire -vraiment spectaculaire-, festive -confettis à prendre, tout comme déguisements et autres accessoires- et militante -il y a 120 000 logements vides à Paris, nous allons en réquisitionner quelques uns“. La couleur est donnée donc…

D’autant que pour la première fois depuis très longtemps, des syndicats, partis, association de jeunes se sont mis d’accord pour agir. Le collectif repasse à l’action, en compagnie des organisations de jeunesse : Unef, Sud, Confédération étudiante, FAGE, Fac Verte, MJS, JC, JCR, Jeunes Verts, jusqu’à des jeunes du Modem, en passant par AC Le Feu et le Mouvement Rural des Jeunesses Chrétiennes) ont co-signé une plate-forme de 11 revendications précises pour que les jeunes ne paient plus la bulle immobilière !

Affiche PDF Jeudi Noir 1er mai 2008

En réalité, après le beau succès de la dernière réquisition de Jeudi Noir, au 7 impasse Saint Claude, il s’agit pour le collectif de poursuivre en force son action: “Une loi de réquisition existe : ce que l’Etat ne fait pas… nous le ferons”

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Alors que Christine Boutin prépare une nouvelle loi dont il y a plus à craindre (facilitation des expulsions) qu’à espérer…
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Alors que Nicolas Sarkozy s’auto félicite de son ruineux crédit d’impôt pour les propriétaires…
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Alors que les maisons à 15 euros n’existent que dans la tête des ministres à deux francs…
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Alors qu’une défiscalisation « De Robien » coûte plus cher à l’Etat qu’un HLM…
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Alors que les loyers continuent de grignoter le pouvoir d’achat des locataires…
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Alors que les mesures promises aux SDF sont trahies…
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Alors que la crise du logement est toujours aussi grave pendant que tant d’immeubles restent aussi vides…

Rendez-vous est donné jeudi 1er mai 16h pile place René Cassin, à côté de l’Église St Eustache pour un rassemblement festif puis une manifestation avec en ligne de mire… une réquisition d’immeuble vide ! Vous pouvez même venir avec vos amis musicos, vos instruments de musique, votre mousseux, vos duvets, vos posters préférés (ou pas)….

Nota Bene:

Les réquisitions comme arme contre le mal-logement et l’inactivité des décideurs politiques

Les chiffres du mal-logement reflètent en creux l’absence de volonté politique. En effet, le déficit de logement, estimé de 550.000 logements (Nexity) à 900.00 (« rapport » Mouillard) implique de construire massivement. Et l’interminable liste de personnes en attente d’un logement en attente (1,3 millions) finit de convaincre qu’il faut du logement social, et très social (actuellement, plus de 75% des français sont éligibles au logement social).

Mais des marges de manœuvre considérables existent dans le parc existant !

En même temps que les conditions d’accès à un logement digne se durcissent, on constate une forte augmentation du nombre d’immeubles vacants. Enrichies par 10 années de flambée immobilière, les banques, les compagnies d’assurances et les caisses de retraite se contentent désormais de laisser dormir un parc immobilier qui rapporte plus par le simple effet de la spéculation qu’en cherchant à le louer. Partout, dans les quartiers prestigieux ou populaires, des immeubles vides et silencieux se dégradent, faute d’entretien, pour avoir été considérés comme des actifs purement financiers.

14 villes de plus de 100 000 habitants ont des taux de vacances (logement vide depuis plus de 2 ans) supérieurs à 10% (enquête INSEE). 13,8% des logements de Lille sont vacants, 10,3% à Paris, soit 138 000 logements vacants. Au total, on estime qu’il existe en France 2 millions de logements vacants.

Il faut évidemment se méfier de l’arithmétique simpliste mais il y a dans ces 2 millions de logements vides depuis plus de deux ans un important, décisif réservoir de logements qu’il importe de remettre sur le marché. Et cela sans compter les millions de mètres carrés de bureaux vides.

Des lois de réquisitions ont été votées pour lutter contre le mal logement. Par peur de froisser son électorat déjà logé, la classe politique refuse d’appliquer ces lois.

Une taxe sur les logements vacants existe également, elle concerne les propriétaires de logements inoccupés depuis au moins deux ans dans huit agglomérations : Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nice et Cannes-Grasse-Antibes. Mais ne rapporte rien car elle est trop faible. 10% de la valeur locative après 2 ans de vacance, 12,5% puis 15% les années suivantes. Surtout, elle n’a pas l’effet dissuasif escompté. A quand son triplement ?

Pour mémoire : taux de logement vacant dans les grandes villes françaises (source Insee 2006)


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