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Un géant de la musique antillaise s’en est allé ! par René Cazimir-Jeanon

Publié le 22 août 2013 par Halleyjc

Un géant de la musique antillaise s’en est allé ! par René Cazimir-Jeanon

Henri-Debs s’en est allé retrouver son épouse Rose-Marie née Sarkis à qui il vouait un véritable culte et dont il ne s’est jamais remis de la disparition le 4 mai 2009. Il rejoint au Panthéon des musiciens ses amis :

  • Al-Lirvat,
  • Gérard-La Viny,
  • Sylvio-Siobud,
  • Casimir- Létang,
  • Roland Balthazar,
  • Emilien-Antile,
  • Edouard-Pajanyandi dit Mariépin,
  • Paul- Blamard,
  • Edouard et Stéphane-Benoît,
  • Brunel-Averne,
  • Manuella-Pioche,
  • Félix-Proto

et tant d’autres qui ont avec lui contribué à faire la musique antillaise franchir les frontières.

Un géant de la musique antillaise s’en est allé ! par René Cazimir-Jeanon
La vie de ce fils d’émigrés Libanais — qui ne parlait pas l’arabe — mais authentique Guadeloupéen — au point d’être devenu un spécialiste du “maké kréyòl” — est un véritable roman. Né à Pointe-à-Pitre le 24 novembre 1932 aux environs immédiats de la rue Gosset, son enfance, il la passe avec Roland Thésauros, Roland Balthazar et nombre d’amis du quartier, “une enfance des rues” comme dira notre ami Titor Déglas.

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Nous, nous ne le connaissions que depuis une cinquantaine d’années, c’était l’époque où nous habitions le même quartier, celui de la Place du marché et des rues : Thiers (aujourd’hui rue piétonne Saint-John Perse), Frébault et Peynier. Henri tenait alors un « tray » (où il vendait : épingles à cheveux, bobèches de lampes, lames de rasoir, savon) au 48 de la rue Frébault face au Bonheur des Dames, ou était alors implantée la concession des automobiles et cycles Peugeot (Ets Ferdinand d’Alexis). On le retrouve ensuite garçon de magasin chez ses cousins Jacques et Albert Debs, grossistes en vêtements angle des rues Thiers (aujourd’hui rue piétonne Saint-John Perse ) et Schœlcher. Il joue au basket-ball au Good-Luck et pratique le cyclisme de compétition sous la houlette de Lucien-Copaver.

Roland-Balthazar l’initie à la musique

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C’est à l’instigation de Roland Balthazar, guitariste d’exception et cousin du saxophoniste /clarinettiste, Édouard Pajaniandy dit Mariépin et de “Gébert” Casimir-Létang qu’il s’ouvre à la musique et participe aux bals de communes du samedi avec les orchestres El Calderon, Jeunesse de Paul-Emile-Halliar et Esperanza. Parallèlement, il tient boutique de vêtements 20 rue Lamartine, immeuble Monsabert — grands parents de Georges Eraville — où malgré les efforts de ses sœurs Raymonde, Eva puis Philippe quelques années plus tard, la vente de vinyle supplante celle des vêtements.

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Rapidement, il s’essaye à l’enregistrement sur un magnétophone Philips quatre pistes prêté par les Ets SOCOVI, rue Achille-René-Boisneuf. Sa première production, il la publiera sous le label SOCO- DISC et les paroles de Titor Deglas, “pain, boudin et li- monade”.

Au sein de la formation, notamment

  • les lycéens Max- Pierre-Justin et
  • Georges Eraville (violon),
  • Edouard-Benoît (saxophone),

c’est que tout le lycée Carnot et la jeunesse de Pointe-à-Pitre et des environs aimait se retrouver au fond du magasin emménagé en studio où

  •    Titor Déglas avait peint une fresque, il y avait là :
  •    Hubert “Bebert” Rinaldo,
  •    Daniel-Gargar,
  •    Gabriel Moustache,
  •    Alain et Raymond Sargenton,
  •    Charles-Gervais,
  •    Harry-Gatibelza,
  •    Alain Jean-Marie,
  •    Miguel Lara,
  •    mais aussi le trompettiste Yves-Marsile,
  •    le saxophoniste René Franckony,
  •    le bassiste Donadieu-Monpierre,
  •    Gabriel Moustache aux bongos,
  •    Serge-Christophe à la tumba et
  •    Ursule Théomel à la batterie.
  •    Faisaient sporadiquement leur apparition, Hippomène Léauva et
  •    “Ti Georges”
  •    Ibo Simon.

Une amitié indéfectible

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De la fin des années soixante jusqu’à ces derniers mois, contrairement à une idée qui fait florès, le défunt qui éprouvait des difficultés à la marche — ce qui ne l’empêchait pas d’aller jouer aux cartes dans un bar de Bergevin — poursuit ses activités avec le soutien de quelques ingénieurs du son et fidèles compagnons.

Tout ce que les Antilles, Puerto Rico compris, comportaient de vedettes ont en- registré aux Disques Debs, nous pouvons citer :

les Guadeloupéens :

  • Al Lirvat,
  • Gérard-La Viny,
  • “Ti Marcel”
  • Louis-Joseph,
  • André Condouant,
  • Paul-Blamard,
  • Manuella-Pioche,
  • Casimir-Létang,
  • Alain Jean-Marie,
  • Serge- Christophe,
  • Francky Vincent,
  • Luc Léandry,
  • Éric Brouta,

Les orchestres :

  • Esperanza,
  • Jeunesse de Paul-Emile-Halliar,
  • Fairness Junior de Fred Fanfant,
  • Caribbean Jazz de Robert Sarkis,
  • Expérience 7,
  • Zouk Machine,
  • Les Maxel’s,
  • Les Aiglons,
  • Typical Combo,
  • Viking de la Guadeloupe,
  • Dissonance de Ruddy Benjamin,
  • Super Combo,
  • Chicktay ;
  • les orchestrations de Frédéric Caracas ;

Les Dominicais :

  • Exile One avec Gordon Anderson,
  • les Grammacks de Jeff Joseph ; -

Les Haïtiens :

  • Michel-Desgrottes,
  • Emile Volel,
  • Raymond-Sicot,
  • Viking d’Haïti,
  • Robert Martino de Top Vice,
  • Fritz-Louis ;
  • Top Compas ;

Les Martiniquais :

  • Michel Sardaby,
  • Marius-Cultier,
  • Geno-Exilie,
  • Lola Martin,
  • David Martial,
  • Dédé Saint-Prix,
  • Simon Jurad,

Les orchestres :

  • Malavois,
  • Les Leopards,
  • Viking de la Martinique,
  • Perfecta de la Martinique :

Les Portoricains :

  • Paquito de Rivera, et
  • Tommy Olivencia dont on se souvient qu’il est resté n° 1 dans les discothèques de San Juan.

… et une extraordinaire leçon de vie !

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Enfin, beaucoup ne lui pardonneront pas, alors qu’il habitait rue Barbès, et suite au procès consécutif aux événements de mai 1967, d’être venu à la barre du tribunal témoigner et innocenter le syndicaliste Paul Tomiche. Il ne le regrettera jamais. C’est que l’homme était fidèle en amitié et nous pouvons personnellement en apporter témoignage. Nombre de musiciens, mais aussi d’amis et relations en difficulté savaient trouver chez-lui une main secourable. En perdant la mémoire beaucoup ne se sont pas privés de l’accuser de “tous les péchés d’Israël”. Il ne s’est d’ailleurs pas privé non plus de désigner quelques-uns — preuves à l’appui — à la vindicte populaire dans son ouvrage “Mémoires et Vérités”.

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Vous qui êtes jeunes, qui arrivez dans la vie, dans le monde de l’entreprise, dans le monde sportif, dans le monde affectif et sentimental, vous qui êtes moins jeunes mais qui avez encore du chemin à parcourir pour accomplir totalement votre vie, vous qui, quel que soit le poids des âges, partagez ces mêmes valeurs nobles de la vie, que sont : le courage, le respect de soi et des autres, l’amitié, l’amour, l’honnêteté, la dignité, le sens du devoir, l’esprit d’entreprendre et de réussir, gardez-vous de ne pas lire cet ouvrage, un trésor de la vie est caché dedans. Lisez, creusez, analysez, comprenez, prenez exemple, c’est le plus grand hommage que vous pourrez lui rendre.

Comme j’ai eu l’occasion de le lui dire, il y a une semaine encore, j’ai eu à la fois la chance de le côtoyer et de profiter de son enseignement de bon sens d’une richesse exceptionnelle mais aussi la malchance de ne pas avoir pu en profiter suffisamment à ses côtés.

À son fils “Rico”, aux membres de sa fratrie : Jean, Liliane, Raymonde, Eva et Philippe, aux familles Boudahir, Sarkis, Saad, nous dirons que c’est dans le creuset de l’amour et de la foi que vous devez puiser la force et le courage de le garder vivant parmi nous.

René Cazimir-Jeanon


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