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Les Apaches enflamment la Corse

Publié le 27 août 2013 par Unionstreet

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Corse / Extrême Sud /L’été.

Pendant que des milliers de touristes envahissent les plages, les campings et les clubs, cinq adolescents de Porto-Vecchio trainent. Un soir, l’un d’eux conduit les quatre autres dans une luxueuse villa inoccupée… La bande y passe clandestinement la nuit. Avant de partir, ils volent quelques objets sans valeur et deux fusils de collection. Quand la propriétaire de la maison débarque de Paris, elle se plaint du cambriolage à un petit patron local de sa connaissance…

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Les jeunes cette année auront eu tous les vices. Après les jeunes dévergondées de Springbreakers, les fans de Paris Hilton du dernier Sofia Coppola et la Jeune et Jolie de François Ozon, Les Apaches montre avec réalisme les bêtises d’adolescents qui prennent vite des proportions dépassant tout entendement. Après une longue soirée en boîte de nuit, cinq adolescents passent jusqu’au petit matin du bon temps dans la villa dont l’un d’entre eux est le jardinier. Dans cette luxueuse villa, le respect est absent et les vols commencent. Mais un fusil, à la valeur inestimable, sera l’objet volé de trop, et également la fin du groupe.

Lentement, la tension s’installe. Avec une réalisation presque documentaire, le réalisateur s’efforce de montrer le racisme toujours palpable entre corses, arabes et gaulois. Le film trouve vite un ton de polar et la Corse, habituellement montrée comme petit Paradis sur Terre, en devient menaçante. Quand le jeune héros se fait démasquer, les scènes nocturnes en sont angoissantes. La Corse est filmée comme un lieu de guerre où les problèmes se règlent à coup de fusil (« Je ne veux pas finir dans le maquis. » « La police tu ne l’appelles que quand tu n’as pas besoin d’elle. »).

L’innocence envolée, le groupe d’amis vole en éclat pour savoir qui a dénoncer qui, qui osera parler. Dès lors, c’est chacun pour soi. Et si la menace venait en fait du groupe d’amis et non plus des corses qui ont vu leur villa souillée ? Le film devient une spirale infernale sans salut où l’irréparable sera fait. Le film laisse en chemin les corses voulant se venger pour juste planer au dessus des têtes de ces adolescents dépassés par les événements.

Saluons les acteurs qui grâce au casting sauvage font leurs premiers pas face caméra. François-Joseph Culioli y fait des merveilles en jeune ordure qui ne recule devant aucun compromis (sic). Thierry de Peretti capte ces jeunes dans cet espace dangereux qui rappelle les jeunes sans pitié de Bully de Larry Clark. La tension bondit d’un cran dans une scène horrifique dans le maquis. Sûrement l’une des plus grandes scènes de l’année. Le film paraissait pourtant simple, avec ses acteurs non professionnels et sa mise en scène non tape à l’oeil. Et pourtant Les Apaches est une vraie claque en cette fin d’été.

Dans une scène finale, où des jeunes dansent dans une villa près d’une piscine, le réalisateur marque le spectateur grâce à des regards et des gestes que nous lancent les fêtards. Simple mais dérangeant. Et réussi donc marquant. Un film français qui prouve que la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs 2013 était convaincante. Vous devriez aimer. Sauf si vous travaillez pour l’Office de Tourisme de Porto-Vecchio. Une plongée extrême dans une réalité corse qui fait froid dans le dos.

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