Magazine Football

Ultras, une espèce en voie de disparition ?

Publié le 27 août 2013 par Matblaize @matblaize

Le PSG a été le premier à s’y lancer. Avec le Plan Leproux, qui visait à pacifier les abords du Parc des Princes, le club de la capitale a écrémé le public qui se rendait au stade. Aujourd’hui, les pensionnaires de la Ville Lumière jouent devant un public de spectateurs, souvent attentiste, toujours exigeant, qui ne comprend pas, ou avec difficulté, qu’une équipe telle que celle formée par QSI ne gagne pas tous ses matches.

En effet, les Footix ont envahit (ou déserté) les stades ! Présents lors des victoires ou des matches prestigieux, absents lorsqu’il faut défier Guingamp ou Thonon-Gaillard. Et le phénomène ne concerne pas que Paris.

Même Marseille (et ça me fait mal de dire ça), réputée pour son public, connait quelque peu la désertion de ses tribunes. D’une part, parce que le stade était en travaux, d’autre part, parce que le spectacle proposé ne convient pas aux non-initiés.

Le spectacle de la Ligue 1, ce n’est pas des 4-0 toutes les semaines. Ça, c’est plutôt la Bundesliga. Ou Barcelone-Getafe. La Ligue 1 est avant tout un championnat physique, stratégique, où la raison l’emporte (hélas trop souvent) sur la passion.

Il faut être supporter pour aller au stade, chanter à se casser la voix, en sachant qu’à 1-0, on verrouille à double-tour et on attend que l’orage des attaques adverses se passe.

Le spectacle qu’on nous vend n’est pas que celui des terrains. BeIN Sport l’a bien compris avec son dispositif "Pure Live", qui permet au téléspectateur de regarder le match et de profiter de l’ambiance sans le son des commentaires.
Et combien de fois entend-on les commentateurs se plaindre d’une ambiance morose lors d’un match à huis-clos ?

Certes, le silence permet parfois de mieux apprécier la communication des entraîneurs et des joueurs sur le terrain, mais la plupart des supporters et des joueurs préfèrent une ambiance bouillante.

Personnellement, mes meilleurs souvenirs au stade sont ceux où les chants de supporters me traversent le corps par leur puissance et leur résonance. Quand les tympans vibrent à en avoir mal aux oreilles !

Ultras, une espèce en voie de disparition ?

Heureusement qu’il reste quelques supporters pour "mettre le feu" au Stade !
Image tirée de la page Facebook "Virage Sud Bordeaux – les plus belles photos"

Les premières fois que je suis allé au stade, c’était avant tout pour apprécier l’ambiance, les chants, la passion des supporters, et tant pis si je ne voyais pas le match aussi bien (et encore, ça se discute) qu’à la télé. D’ailleurs, dans tous les clips montés par les clubs, on entend les chants, les slogans des supporters.

Et c’est aujourd’hui cet acteur que l’on souhaite faire taire !

En interdisant (encore !) aux supporters de se déplacer librement, de supporter leur équipe librement. En sanctionnant de façon parfois abusive les clubs et les supporters. En les excluant de toutes les discussions autour de la refonte du football. Ils ne sont pas considérés comme des citoyens, mais comme des sous-citoyens. Si l’on schématise à grand coup de raccourcis foireux, les Ultras sont comme les esclaves de la Grèce ou de la Rome Antique : les mêmes devoirs que les autres, mais pas les mêmes droits !

Les Ultras sont considérés comme un garçon un peu turbulent dont les parents et la maîtresse discutent pour savoir ce qu’il convient de faire sans savoir ni pourquoi il fait ça, ni comment l’aider au mieux. On décide pour lui et si son comportement empire, ce sera de sa faute.

Un match de foot sans Ultras, c’est une télé sans son. Sans les supporters, les stades, refaits à neuf en prévision de l’Euro 2016, sonneront souvent creux.

Et si les spectateurs et les téléspectateurs désertent les stades et les écrans, qui restera-t-il pour encourager et pousser les joueurs ? Qui "consommera" le football ? Les supporters !

Comme le disent de nombreuses banderoles déployées dans les kops : "Les joueurs [et les Footix] passent, les supporters restent !"



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Matblaize 2 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines