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User Generated Software, où l'utilisateur crée ses outils

Publié le 30 avril 2008 par Isabelle Gauthier
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aucun commentaire C'est dans l'air du temps, les collaborateurs en entreprise créent leurs outils - c'est devenu tellement plus facile - et leurs contenus... Quel impact pour la DSI ? Comment peut-elle prendre le train en marche et quel apport aura t-elle ?
L'entreprise 2.0 a vu évoluer notre rapport à l'informatique. La facilité de déploiement des nouveaux outils - blogs, wikis, bookmarking, etc. - a permis à quelques utilisateurs particulièrement volontaires de créer leurs contenants. La direction informatique, quand elle n'a pas bloqué les postes pour interdire toute installation, se voit dépassée par ces "cowboys de l'informatique" qui développent en 2 jours un blog et qui en plus de ça, parviennent à fédérer des dizaines de collaborateurs sur leur outil.
Cet état de fait questionne le rôle de la direction informatique.
Doit elle encourager la multiplication des applications, sans limite et sans intervention?
A ce rythme, l'anarchie la plus complète nous guette. Mais brider les initiatives 2.0 serait refuser l'apport du travail collaboratif, ralentir les process de capitalisation et la création de richesse intellectuelle dans leur ensemble.
Le périmètre de liberté doit être défini et encouragé par la Direction, via la fourniture de services et outils, mis à disposition des collaborateurs, et permettant de couvrir leurs besoins de collaboration transversale. Il est essentiel aujourd'hui de définir une offre de produits techniques simples d'usages et de déploiement - qui vienne compléter l'offre applicative métier plus classique. Les solutions sont très nombreuses et essaiment chaque jour, la DSI doit être au fait de ces outils et de leur potentiel.
La première étape consiste donc à définir un terrain pilote pour initier le travail collaboratif, tout en cartographiant les solutions 2.0 existantes.
La seconde consiste à proposer un portefeuille applicatif web souple et rapide à déployer.
Enfin, vous l'aurez compris, la simple fourniture de composants ne suffit pas à tirer profit de la richesse de pratiques et de contenus à venir. Certains de ces outils seront abandonnés une fois terminé le projet, il faudra alors élaguer les contenus et capitaliser ceux qui peuvent être réutilisés et pérénisés au travers des classiques référentiels de connaissance.
Comme le dit bien Bertrand Duperrin, les outils 2.0 supportent surtout des flux, et non des stocks d'information.
L'entreprise 2.0 ne peut pas survivre sans une "gouvernance de l'information", qui, au delà des services et applications, promeut une vision et définit un management de l'information cohérent, accompagnant les projets et services dans leur identification de besoin, dans la fourniture d'outils adéquats, et dans l'exploitation de ce capital immatériel à moyen et long terme. Parfois appellé Knowledge Management, cette fonction est aujourd'hui bien discrète, alors qu'elle devrait être centrale.
Non pas dans une "centralisation" de la vision du système d'information de l'entreprise, mais dans l'animation d'une communauté de praticiens et représentants, aptes à définir une offre de services et un accompagnement méthodologique tranverse à l'entreprise.
Selon les cas de figure, cette fonction pourra être portée par la DSI, par la direction de la Communication, par la direction RH sous l'angle de l'acquisition de compétences et de connaissances - mais ce qui importe, c'est qu'elle soit relayée par des relais de proximité dans chaque métier.
Ce sont ce type de missions qui nous occupent actuellement, de l'organisation de directions dédiées aux réseaux sociaux jusqu'à la recommandation, à l'implémentation d'outils de gestion des compétences et des connaissances, à l'animation de communautés et à l'accompagnement au changement, de l'entreprise 1.0 à l'entreprise 2.0.
Concluons sur la prédiction de Pascal Veilleux: "les applications complexes vont rester sous la juridiction des TI [départements de technologie de l’information]. Ceci représente environ 20% des applications que l’on utilise en entreprise. Par contre l’autre 80% sera conçu et développé par les usagers, avec le support des TI qui vont leur fournir les outils simple de développement tout en assurant la sécurité des informations". Même si le ratio me semble trop élevé entre applications classiques et applications 2.0, je partage l'analyse...


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