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[Critique] NO ONE LIVES

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] NO ONE LIVES

Titre original : No One Lives

Note:

★
★
☆
☆
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Ryûhei Kitamura
Distribution : Luke Evans, Adelaide Clemens, Laura Ramsey, Lee Tergesen, Beau Knapp, Derek Magyar, America Olivo, Lyndsay Shaw, George Murdoch…
Genre : Horreur/Thriller
Date de sortie : 4 septembre 2013

Le Pitch :
Une bande de malfrats kidnappe un homme et sa petite-amie sans se douter un instant que le type en question est un dangereux tueur psychopathe recherché par toutes les polices…

La Critique :
On attendait avec un certain intérêt la suite des aventures américaines du réalisateur japonais Ryûhei Kitamura, après Midnight Meat Train. Un premier film américain donc où le cinéaste offrait à Bradley Cooper l’un de ses premiers rôles dramatiques, en le confrontant à un Vinnie Jones complètement malade et adepte des boucheries dans les rames du métro. Un film adapté d’une nouvelle de Clive Barker qui démontrait le brio de Kitamura dans l’horreur et dans sa représentation graphique, assez novatrice malgré un choix pour le sang de synthèse assez discutable.
C’est via la société de production de la fédération de catch WWE, que Kitamura revient donc quatre ans plus tard. Un retour au gore et aux trucs peu ragoutants qui ne rime pas avec originalité ni forcement efficacité.

Contrairement à Midnight Meat Train qui reposait sur un texte solide, No One Lives s’appuie sur un script bas du front, qui n’a pas peur à certains moments de sombrer dans un ridicule franchement gênant. À commencer par le personnage interprété par Luke Evans (vu dans Fast and Furious 6 et bientôt dans Le Hobbit : la Désolation de Smaug), à savoir une pire raclure adepte des massacres de masse et de séquestrations de jeunes femmes, détenteur de compétences mortelles. Ce dernier se fait donc kidnapper avec sa copine du moment (coucou Laura Ramsey, la beaucoup trop rare star de Whatever Lola Wants et des Ruines), par des types qui pensent tenir un gus comme tant d’autres. Il est sûr de lui, parle peu, mais souvent pour dire des conneries, et commence à buter un par un ses agresseurs. Au fur et à mesure de ce petit jeu morbide, sa personnalité se dessine et ce n’est pas vraiment beau à voir. Écrit à l’arrache par un scénariste qui a cru bon que son personnage puisse se planquer dans le cadavre d’un catcheur et d’autres absurdités du genre, le tueur n’est pas cette figure ambiguë et dérangeante qu’il aurait pu être si le film n’avait pas tenu absolument à sonner comme un énième trip dégueulasse aux retournements de situations préfabriqués.

On sent clairement le désir de se rapprocher d’œuvres matricielles comme La Dernière Maison sur la gauche de Wes Craven où des violeurs subissaient les sévices d’une famille vengeresse en apparence normale et inoffensive. Mais ici, ça ne fonctionne pas. Plus No One Lives progresse et plus ça sent le réchauffé et du même coup le roussi. Non pas que le film soit foncièrement désagréable, mais tout ceci fleure trop l’anecdote pour vraiment convaincre.
Dans sa forme, No One Lives ne démérite pourtant pas, tout en restant très classique. Les effets, plus vintage que dans Midnight Meat Train, sont convaincants et au fond, si on tient compte du peu de travail effectué sur leurs personnages, les acteurs font de leur mieux.

On peut déplorer l’aspect pépère de No One Lives, car une bonne surprise aurait pu être au rendez-vous. Surtout avec quelques bons acteurs au casting (Luke Evans, Laura Ramsey et Lee Tergesen) et un réalisateur qui a déjà fait ses preuves aux commandes. Bref, on repassera. Après 1h30 de film, on oublie vite, y-compris les ultimes rebondissements d’une histoire tirée par les cheveux.

Espérons que pour la suite de sa carrière, Kitamura rectifie le tir et nous offre autre chose qu’un simple trip horrifique destiné à prendre la poussière sur les rayonnages des supermarchés en attendant les soldes…

@ Gilles Rolland

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Crédits photos : Pathé Distribution


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