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Comprendre la dépression pour mieux la combattre

Publié le 12 septembre 2013 par Jean-Pascal Guillon @mareflo66

Comprendre la dépression pour mieux la combattre depression mecanismes comprendre combattre guerir 150x143La dépression est une maladie neurologique qui affecte environ 20 % d’entre nous à un moment ou à un autre de notre existence. Attention ! Je ne parle pas de déprime ou de coup de blues mais de dépression, maladie parfaitement identifiée médicalement et qui s’inscrit en général dans la durée.

Pouvant atteindre tout le monde et à tout âge, il m’a paru important d’en rechercher le mécanisme de déclenchement afin de comprendre pourquoi certains (dont je pense faire partie, en espérant que l’avenir ne me prouvera pas le contraire) ne lui offrent pas de prise et plus encore comment il est possible de traiter efficacement ceux de nos proches qui en sont affectés.

Un peu de physiologie cérébrale s’impose.

Avant toute autre chose, je ne peux pas débuter cette revue de la physiologie de la dépression sans signaler un point très important, voire primordial : cette maladie est toujours réversible car le cerveau est atteint dans son fonctionnement et non pas dans sa structure, contrairement à certaines affections mentales.

L’IRM (imagerie à résonance magnétique) permet de visualiser l’activité cérébrale et a été utilisée pour comparer les réactions de sujets dépressifs par rapport à celles des sujets sains. Il en ressort trois types distincts de perturbations :

Baisse de l’activité globale :

Cette baisse est à l’origine de l’état morbide, de la perte d’intérêt, des difficultés de concentration et du ralentissement mental et physique qui caractérisent la dépression. Il est intéressant de mentionner que cette diminution est particulièrement marquée dans le cortex préfrontal, zone anatomique du cerveau qui régit le plaisir et les renforcements positifs. On comprend alors pourquoi une personne dépressive devient incapable de se fixer des objectifs destinés à améliorer son bien-être.

Suractivité locale :

Certaines zones cérébrales vont, pour un résultat équivalent, nécessiter de mobiliser plus de ressources cérébrales en cas de dépression. Il en résulte un épuisement précoce que l’on constate très souvent parmi les symptômes de dépression.

Désordre dans les souvenirs :

Le cerveau devient en quelque sorte incapable de ranger dans les tiroirs adéquats les bons et les mauvais souvenirs qui se mélangent. Il apparaît même qu’il devient plus compétent pour faire ressortir les mauvais souvenirs que les bons.

Et tout ceci est la faute de la chimie interne.

Il serait fastidieux de reprendre ici tout le fonctionnement chimique du cerveau et je me contenterai de rappeler que ce sont des substances dénommées neurotransmetteurs qui permettent le fonctionnement des synapses (zones de liaisons entre les cellules cérébrales) et la propagation de l’influx nerveux.

Les neuromédiateurs

Des dosages précis ont montré que ces substances chimiques ne sont pas présentes en quantité suffisante en cas de dépression. Il en résulte un mauvais acheminement des signaux nerveux, perturbation qui explique les modifications d’activité citées précédemment à propos des examens en IRM.

Rôle du cortisol.

Fabriqué par nos glandes surrénales, le cortisol est une substance organique que certains qualifient d’hormone du stress. En effet, celui-ci perturbe les mécanismes naturels de rétro-limitation de sa production et on constate un taux de cortisol sanguin plus élevé chez les individus dépressifs que chez les autres. Or, l’excès de cortisol inhibe la synthèse des neurotransmetteurs que sont en particulier la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine. Le stress durable, intense et mal géré est donc naturellement un facteur de dépression.

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Les facteurs psychologiques sont également bien présents dans la survenue d’une dépression.

Pour ne citer qu’un exemple, on a constaté une prédisposition de certaines familles à la dépression. Aucun gène responsable n’ayant pu être isolé, les chercheurs expliquent cette prédisposition par les conditions sociales et plus encore par des facteurs éducatifs.

Il est ainsi possible de distinguer trois groupes de perturbations psychologiques fortes et durables qui rendent un humain plus sensible à la dépression.

Perte de l’estime de soi

La souffrance de certaines personnes n’est parfois que la conséquence des mauvais rapports qu’elles entretiennent avec elles-mêmes. « Je ne vaux rien » ou « je ne fais rien de bien » sont les phrases préférées de ces personnes en dépression et la moindre difficulté leur semble insurmontable puisqu’elles pensent n’avoir aucune des qualités requises pour les surmonter.

Or, il a été démontré ceux d’entre nous qui ont une bonne image d’eux-mêmes rangent plus facilement les mauvaises expériences au rayon des souvenirs à oublier alors que les autres gardent des cicatrices toujours prêtes à se rouvrir.

Traumatismes et chocs émotionnels

Tout facteur négatif est susceptible d’entraîner une dépression pour peu que le sujet soit fragilisé à ce moment-là (par le stress ou la survenue récente d’un autre événement) ou ne parvienne pas à gérer correctement cet événement. Ce peuvent être le décès d’un proche, une séparation sentimentale ou des difficultés professionnelles.

Puisque la répétition des mauvaises nouvelles augmente la vulnérabilité, il est facile de comprendre que certaines tranches d’âge soient plus sujettes à la dépression comme de 40 à 50 ans par exemple.

Mauvaise éducation ou manque de soutien des proches

L’éducation intervient dans la probabilité de dépression au travers de souvenirs traumatisants tels que d’éventuels sévices mais aussi par le manque d’amour et d’affection pendant l’enfance. On sous-estime également l’impact que peut avoir le fait de ne pas avoir appris à parler de ses problèmes et de ses émotions.

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Le traitement doit tenir compte de tous ces facteurs

Les médecins ont longtemps considéré à tort qu’il existait 2 formes de dépression : une forme endogène qui se traitait par la pharmacie et une forme psychologique du ressort des psychothérapeutes.

Or, nous venons de voir que ces 2 formes sont totalement imbriquées sans que l’on sache vraiment qui du psychisme ou de la chimie est la cause ou au contraire la conséquence. Une prise en compte de l’ensemble de ces facteurs est indispensable pour parvenir à la guérison :

  • antidépresseurs chimiques tels que les inhibiteurs des IMAO qui vont s’opposer à la destruction naturelle des neuromédiateurs et maintenir ainsi leur taux à un niveau satisfaisant
  • psychothérapie pour apprendre à gérer les mauvais souvenirs et en particulier ceux de l’enfance
  • sophrologie, méditation et autres moyens de lutte contre le stress pour limiter les excès de cortisol
  • soutien accru par les proches et la famille pouvant même nécessiter dans certains cas la mise en place d’une thérapie de couple ou d’une thérapie familiale

Seule la combinaison de tous ces traitements permet de venir à bout d’une dépression et plus encore de prévenir des récidives relativement fréquentes. Ne pouvant vous faire partager ici d’expérience personnelle, je compte sur vos témoignages et vous remercie de partager ici ce qui vous a permis de vous en sortir si vous avez été sujet d’une dépression.

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