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La gestion de projet, ça n’existe pas

Publié le 14 septembre 2013 par Abouchard

Le titre de cet article peut sembler un peu polémique, mais vous allez voir qu’il n’en est rien. Mon point est de faire ouvrir les yeux sur ce qu’on appelle la gestion de projet, et pourquoi trop souvent « ça se passe mal ».

La chose la plus importante à comprendre :
On ne gère pas des projets, on gère des hommes

Un projet est une chose immatérielle, qui regroupe à la fois :

  • un but à atteindre,
  • une équipe,
  • une unité de mesure du travail effectué,
  • un référentiel.

Ce que l’on gère au quotidien, ce sont les personnes qui travaillent sur le projet.

Le corollaire : On peut faire le suivi d’un projet ; on peut mesurer l’avancement du travail de l’équipe ; on peut anticiper les dérives et les problèmes éventuels.

Qu’est-ce que cela implique ? Une fois que l’on a intégré ces notions, on peut mettre en place un management à la fois plus humain et plus efficace. Tout le monde sait depuis longtemps que la « gestion de projet » à l’ancienne, à base de diagrammes de Gantt servant à faire claquer le fouet au-dessus des têtes, est contre-productive : elle fait croire qu’une personne seule (le « chef de projet ») peut faire glisser les curseurs caractérisant le projet (qualité, coût, délai) à partir d’une sorte de panneau de contrôle aux pouvoirs tout-puissants. Elle résume les hommes et les femmes qui travaillent sur le projet à de simples pions qui sont manipulables et réaffectables à loisir.
Certaines personnes en viennent même à rêver d’une notion que le travail peut se découper en unités interchangeables. Pour qu’une tâche aille deux fois plus vite, il suffit alors d’y affecter deux personnes ; comme si deux taxis pouvaient vous amener à l’aéroport en une demi-heure lorsqu’un seul taxi vous y emmène en une heure.

Ce type de gestion ne peut qu’amener à des frustrations, des retards, une diminution de la qualité.

C’est en s’occupant des hommes et des femmes que l’on peut atteindre l’objectif d’un projet. Le jour où tout le monde a intégré cela, c’est une tout autre dimension qui s’offre à nous : On peut capitaliser sur les compétences de chacun, car on a pu les identifier. On réduit les retards, car on implique dans la planification ceux qui vont vraiment faire le travail. On crée un meilleur produit car on implique toute l’équipe en amont de la réalisation. On s’assure que les documentations nécessaires sont présentes, non pas pour la forme, mais parce qu’elles sont utilisées. On fidélise ses collaborateurs, parce qu’on s’intéresse à leurs envies et à leur progression professionnelle.

Quand je dis que tout le monde doit intégrer cela, je parle vraiment de toutes les strates de management de l’entreprise. Un chef de projet peut isolément mettre en place une bulle autour de son équipe ; mais si la prise de conscience n’est pas effective autour et au-dessus de lui, il se heurtera à des murs et la bulle finira par exploser. Par contre, si tous les managers sont sur la même longueur d’onde, les résultats seront durables.


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