Un marché européen unique des télécoms

Le récent plan proposé par la Commission Européenne offre la vision d’un marché européen unique des télécoms : c’est une avancée importante.

Cependant, ce plan est encore loin de pouvoir être appliqué – il semble avoir été déjà dilué par rapport aux versions antérieures – , et nous allons observer ce qu’il en restera après avis du Parlement européen et autres combats des lobbies de l’industrie et des États membres . Néanmoins, pour la première fois, nous regardons l’avenir des télécoms au niveau continental au lieu de nous contenter d’agréger différents marchés locaux spécifiques.

Cela fait un certain temps maintenant que les États-Unis est un marché unique de télécommunications. L’Europe doit tirer parti de son échelle pour permettre des stratégies continentales de télécommunications, promouvant l’investissement, les services et des acteurs au sein d’une concurrence mondiale.

On voit bien que les gens se focalisent dans ce texte sur la disparition future des frais d’itinérance internationale en Europe, un processus similaire à ceux qui se produisent dans d’autres marchés qui ont une taille continentale, tels que les Etats-Unis ou l’Inde. Mais le plus important est que le projet prévoit un véritable marché européen, où les acteurs pourront enfin tirer parti de ce qui est essentiel dans l’économie des télécoms : les économies d’échelle.

Comme je l’écrivais dans un précédent article, les quelques opérateurs de téléphonie mobile avec une présence multi- domestique en Europe ont une couverture limitée : pas un seul n’est présent dans les 5 principaux marchés européens : les opérateurs existants devront s’adapter, et de nouveaux acteurs non originaires d’Europe seront en mesure de se développer financièrement sainement sur toute l’Europe, en s’appuyant sur les nouvelles technologies ( 4G, convergence fixe / mobile ) à un niveau continental .

Je crois que la voie est désormais ouverte pour la construction de véritables opérateurs de télécommunications au niveau continental. Mais le chemin sera long, et les acteurs devront s’adapter en permanence. Les grands opérateurs devront définir une stratégie pragmatique pour être en mesure de fournir des services au niveau continental rapidement tout en limitant les risques industriels. Et dans cette perspective, je crois qu’une solution mixte combinant des activités opérateurs existantes dans certains pays avec de nouvelles unités d’opérateur de réseau virtuel dans les pays où l’opérateur n’est pas encore présent sera une voie à suivre pour beaucoup d’acteurs disposés à fournir des services à l’échelle européenne. L’utilisation d’un modèle d’opérateur virtuel fournit une présence immédiate du service (avec des investissements limités), tout en préservant les options pour l’avenir ( les clients peuvent être migrés vers un autre opérateur plus tard au cas où l’opérateur lance ses propres opérations ou rachète/s’allie avec un opérateur dans un pays) .

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