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Assassinat du petit Valentin à Lagnieu dans l'Ain

Publié le 20 septembre 2013 par Bigounours

L'affaire de
l’assassinat du "petit valentin" à Lagnieu dans l'Ain à la fin
du mois de juillet 2008 avait vivement suscité l'émotion dans ce petit
village proche de Porcieu Amblagnieu où habitait le jeune enfant.

 En
effet, alors qu'il avait été confié par ses parents en instance de divorce au
nouveau compagnon de la mère de l’enfant, Valentin Crémault, agé de 10 ans,
était parti faire du vélo vers vingt trois heures trente dans une petite
rue de Lagnieu. Vers minuit trente le lundi 29 juillet 2008, son corps avait
été retrouvé gisant au sol lardé de 44 coups de couteaux ainsi
que de nombreuses plaies sur ses bras et avants bras qui pouvaient témoigner
de la tentative de défense du garçonnet face à son bourreau.

Il convient
juste de préciser que le médecin des urgences qui examinera le corps du petit
Valentin dans les instants suivants sa mort  expliquera qu’il s’agit de « simples morsures
de chiens » et qu’il en est sûr et certain car il est
« chasseur » et à l’habitude de côtoyer les chiens, ce qui sera vite
démenti à deux reprises lors de l’autopsie par les rapports des deux légistes
ayant examiné le corps du jeune enfant un peu plus en détail.

Une trace ADN
de type masculin est présente sur le jogging du jeune enfant, elle n’est pas
répertoriée au FNAEG. Le but de l’enquête est de l’identifier rapidement afin
de remonter jusqu’à l’assassin du garçon.

Après
avoir « fermé les portes » en perquisitionnant le domicile des
parents du petit valentin, perquisition qui ne donnera rien, les soupçons des
gendarmes de Bourg-en-Bresse chargés de l'enquête s'orientent vers un couple de
marginaux qui ont été hébergés le soir des faits dans la cure de Saint Sorlin,
un village voisin de Lagnieu. Des bandes de vidéosurveillances de la banque
caisse d’épargne de Leyment ainsi qu’un contrôle d’identité effectué quelques
heures avant le drame de ce couple constituent un faisceau d’indices laissant
présumer que le couple n’est en rien étranger à l’assassinat de Valentin.

 Le 3
aout 2008, le couple de marginaux est interpellé par les gendarmes au
Cheylard, en Ardèche  il s'agit de Stéphane Moitoiret, 42 ans et
de sa compagne Noella Hego, 52 ans . L’ADN de Stéphane Moitoiret est celui
présent sur le vêtement de sport de Valentin.

Originaire du
Nord, ces deux SDF ont l’habitude de sillonner les routes de France et d’Italie
sans but précis en recherchant l’hospitalité des gens qu’ils croisent sur leurs
routes, ils errent de gites en gites, de salles des fêtes en salle des fêtes
sans se soucier de rien.

Stéphane
Moitoiret est mis en examen pour assassinat sur mineur de moins de quinze ans accompagné
d'actes de tortures et de barbarie et sa compagne pour "non dénonciation
de crime", "complicité d'assassinat », « soustraction de
preuves » et « non empêchement de la commission d’un crime ».

Toute cette
affaire repose sur la quesion de la responsabilité pénale de Stéphane Moitoiret
au moment des faits qui ne semble pas disposer de toutes ses facultés mentales.

Concernant le
discernement de l’accusé, quelques propos relatés par des témoins ou même par
la compagne de l’accusé peuvent sembler incohérents. Ainsi, un auto stoppeur
rapportera aux enqueteurs que le couple s'était présenté à lui comme "deux
pèlerins venus d'Australie exécuter une mission divine". De plus, lorsque
Stéphane Moitoiret était rentré le soir de l'assassinat du petit valentin, il
avait avoué les faits à sa compagne en lui disant qu'il avait "tué un
petit garçon" mais c'est parce qu'il avait été "ensorcelé et
téléguidé par un esprit démoniaque" .

De plus, les
deux accusés s’appelent mutuellement « Sa Majesté » pour Noella Hego
ou « son Secrétaire » pour Stéphane Moitoret.

En revanche, ce
qui fait l’unanimité chez les experts c’est que Stéphane Moitoiret est atteint
de psychose. La question qui fait débat est la suivante : la psychose de
l’assassin présumé du petit Valentin abolit elle partiellement ou totalement le
discernement de Stéphane Moitoiret au moment des faits ? S’il y a
abolition totale au moment des faits, il y a irresponsabilité pénale du
marginal et donc acquittement et absence de procès pénal. Lourde responsabilité
incombe aux experts psychiatriques. Une dizaine d'experts psychiatriques s’est
penchée sur la question, quatre de ces professionnels ont conclu à
l'irresponsabilité pénale et six à la responsabilité pénale du sans domicile
fixe.

Les enquêteurs
sont quant à eux certains d'avoir face à eux les assassins présumés de Valentin
Crémault car des preuves matérielles telles qu’un couteau et des habits
appartenant à Stéphane Moitoiret tachés de sang ont été retrouvés sur les
indications de Noella Hego dans les bois. De plus, Stéphane Moitoiret a laissé
son empreinte génétique sur le corps de la victime et a avoué l’assassinat à sa
compagne même s’il se rétracte devant les gendarmes en imputant les fats à un
« sosie ».

Lors du
premier procès, Stéphane Moitoiret sera condamné à la réclusion criminelle à
perpétuité alors que Noella Hego sera condamnée à une peine de 18 années de
prison. Ont-ils ont compris l’enjeu de leurs condamnations ?

Un nouveau
procès aura lieu entre le 12 novembre et le 22 novembre 2013 devant la cour
d'assises d'appel du Rhone, il aura pour but de déterminer si oui ou non le cas
de Stéphane Moitoiret relève d’une compétence judiciaire ou psychiatrique. La
majorité des experts psychiatriques l’emportera t elle une seconde fois ? Stéphane
Moitoiret actuellement dans une unité hospitaliere spécialement aménagée (UHSA)
sera il à nouveau considéré comme apte à être jugé par la majorité c'est-à-dire
à comprendre une sanction pénale ? Connaitra t on un revirement de
jurisprudence en novembre ou une simple confirmation d’un précédent
procès ?


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