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La religieuse

Publié le 30 septembre 2013 par Dukefleed
La religieuseDiderot: précis-tranchant mais juste
Au XVIIIème siècle, une jeune fille de 16 ans issue d’une famille déshéritée par le mariage onéreux de ses deux sœurs aînées est envoyée au convent. Couvert et hébergement assuré et comme elle est très pieuse, çà devrait faire. Mais la jeune fille refuse de vivre cloitrée. Elle aspire à vivre dans le monde ce qui lui est refusée par sa famille et les cléricaux. Elle décide de rentrer en résistance pour retrouver sa liberté.Vive le siècle des Lumières et ses écrivains souhaitant révolutionner la société. Ici, Guillaume Nicloux met en image le roman non achevé de Diderot. Jacques Rivette avait fait scandale et avait vu son film censuré en 1967 pour position trop anti ecclésiastique. Autre temps autre mœurs, mais le constat de la place de l’Eglise à l’époque et de la condition de la femme sont toujours d’une justesse très documentée dans ce film. Profondément féministe, Diderot abordait frontalement l’autorité de l’Eglise décrite comme un lieu d’asservissement et de lavage de cerveaux. Tous les auteurs des Lumière avaient ce souci de permettre à chacun de se libérer des carcans sociétaux afin de vivre libre. Le message porté par ce film, sur les méfaits des religions ou sectes, est incroyablement d’actualité ; le dogme reste encore très fort dans certaines religions dans certaines parties du globe.Revenons à Pauline, personnage incarnant les Lumière, elle n’a d’autres soucis de s’affranchir de sa famille et de l’institution religieuse. Elle ne rejette pas Dieu mais son enfermement, l’institution religieuse et les règles de vie rigides. Très lumineuse, Pauline Etienne affiche une sincérité à chaque plan. Dès les séances de chant au monastère elle se démarque des autres. Sa voix recouvre les autres et montre son désir d’indépendance ; ne pas faire corps avec l’institution. Toutes les comédiennes jouent non maquillées ce qui ajoute à l’austérité ambiante. Les deux mères supérieures marquantes sont Louise Bourgoin et Isabelle Huppert. La première est glaçante d’autorité et de perversité ; la seconde est grand guignolesque en lesbienne névrosée.Un beau témoignage de ce que fût le combat des Lumière et des femmes et qui nous fait prendre conscience du temps nécessaire pour faire bouger les mentalités. Film utile et très pédagogique même si le propos fait moins polémique qu’il y a 50 ans… Tant mieuxA voir impérativement… Film fortSorti en 2013

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