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Le temps du désenchantement

Publié le 14 octobre 2013 par Jean-Luc Crucifix @jlcrcfx
Chávez m'a aimé, Maduro m'a menti

« Chávez m’a aimé, Maduro m’a menti »

Dur dur le retour au Venezuela après un mois passé en Europe. Est-ce le Venezuela qui a changé, ou bien est-ce moi qui ne suis plus le même ? Allez savoir… En tout cas une chose est certaine : l’éloignement et la prise de distance m’ont permis de voir que le pays change à pas de géant, et pas vraiment vers des lendemains qui chantent.

Le temps est au désenchantement, voire à la désillusion, même parmi les sympathisants chavistes. Il m’a fallu une semaine pour rencontrer le premier Vénézuélien heureux, et il ne l’était que pour des motifs tout personnels : il allait être grand-père ! Autour de moi, entre chavistes et antichavistes confondus, ce n’était que plaintes, récriminations, mauvaise humeur, doutes, craintes, nervosité, mal-être, rage, … La même litanie se trouvait dans toutes les bouches : pénuries de produits de première nécessité, files d’attente, corruption des autorités, inflation, dévaluation, taux de change, et j’en passe.

Déliquescence

Le pays semble en déliquescence. Le président, aux antipodes du charisme de Chávez (qu’il cherche inutilement à imiter), ne cesse de montrer ses faiblesses et ses hésitations, à force de répéter à l’envi des slogans aux contenus de plus en plus vides. L’échéance électorale municipale de décembre semble figer les forces en présence, dans l’attente d’un hypothétique dénouement. Une sorte de paralysie s’est emparée du gouvernement, alors que la gravité de la situation économique exige des décisions et des solutions drastiques.

Une telle fragilité du pouvoir rend le climat délétère. Des rumeurs de coup d’état refont surface. Sous les discours, c’est l’intox la plus totale qui mène le jeu, mais personne ne montre vraiment ses cartes. Qui croire ? Que croire ?

Nul ne peut nier qu’une guerre de quatrième génération est en cours, entre une opposition qui profite des fragilités du pouvoir pour insuffler quelques poisons partout où elle peut, largement aidée en cela par ses alliés étrangers, et un pouvoir qui ne trouve rien de mieux à faire qu’à se raidir, au risque de se rendre ridicule (ou alors franchement dangereux).

Tout le monde sent qu’il va se produire quelque chose. Quelque chose d’important et de décisif.  Mais quoi ? Mais quand ? Et dans quel sens ?

Le pays tout entier vit comme en suspens, entre doutes, peurs et désespoir.


Classé dans:Amérique latine, Politiquement incorrect Tagged: Amérique latine, économie, chavisme, crise, Guerre de quatrième génération, politique, Venezuela

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