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Bitcoin : une monnaie alternative qui fait parler d’elle

Publié le 15 octobre 2013 par Sia Conseil

Bitcoin : une monnaie alternative qui fait parler d’elle Bitcoin est une monnaie numérique conçue pour effectuer des transactions en ligne (achats sur site marchand ou paiements entre particuliers), créée en 2009 par un groupe d’anonymes.

Le concept est de pouvoir payer sans passer par une banque en utilisant un porte-monnaie électronique.

Le nombre de sites marchands acceptant les bitcoins serait de l’ordre d’un millier. Pour acquérir cette fameuse monnaie, il existe plusieurs moyens : vendre un bien ou un service libellé en bitcoins, en acheter contre d’autres monnaies traditionnelles via des bourses d’échange spécialisées, ou bien, participer soi-même au fonctionnement du réseau bitcoin contre rémunération. Car aussi paradoxal que cela puisse paraître, il n’existe pas d’organe centralisé pour gérer le système‌

Comment fonctionne Bitcoin ?

En réalité, Bitcoin est un système intégré (monnaie, système de paiement et moyen de paiement), qui dispose des particularités suivantes :

  • Il n’implique aucun Etat ou aucune banque.
  • La masse monétaire en circulation se veut être indépendante du contexte économique et de la production de richesse ; celle-ci augmente régulièrement selon une règle informatique et atteindra asymptotiquement un montant maximal de 21 millions d’unités dans quelques décennies. Actuellement 11 millions de bitcoins ont déjà été émis.
  • La tenue des comptes et la réalisation des transactions sont attribuées aléatoirement toutes les dix minutes à l’ordinateur d’un particulier participant au réseau. Un grand livre comptable est tout de même tenu et rend publique chaque transaction, son montant en bitcoins, l’adresse électronique du payeur et celle du bénéficiaire.
  • Le cours du bitcoin est déterminé par le marché des changes, constitué de plateformes en ligne spécialisées et exprimé par rapport aux autres devises (euros, dollars…)

Une monnaie « antisystème » qui s’institutionnalise

Aux Etats-Unis, la Financial Crimes Enforcement Network (entité du Trésor US dédiée à la lutte contre la criminalité financière) a publié une note qui fixe un cadre léger laissant la possibilité aux monnaies alternatives de se développer.

En Europe, la Banque Centrale Européenne (BCE) a publié un rapport sur les monnaies virtuelles, dont une bonne partie est spécifiquement consacrée à Bitcoin qu’elle décrit comme étant « la monnaie virtuelle ayant le plus de succès ». Si le rapport reconnaît qu’elles stimulent l’innovation et de favorisent l’émergence de nouveaux modes de paiement, il émet des mises en garde :

  • Les risques intrinsèques à un système monétaire fonctionnant sans contrôle central ni lien avec l’économie réelle,
  • Les dangers d’une adoption massive par des consommateurs alors que ses mécanismes complexes sont peu compréhensibles,
  • La liquidité réduite du marché qui peut engendrer d’importantes variations de cours de change,
  • L’absence de tout cadre réglementaire (paiements anonymes et sans plafonds).

La BCE considère pour le moment que le caractère confidentiel de Bitcoin permet d’écarter la possibilité qu’il représente une menace pour les équilibres monétaires (en avril 2013, le site bitcoin.org donne les statistiques suivantes : environ 50.000 transactions quotidiennes représentant plusieurs millions de dollars américains). Cependant, la recommandation de surveiller l’évolution du marché et de se préparer à intervenir au besoin est formulée.

Parallèlement la parution de ces rapports, Bitcoin-Central.net est devenu en décembre 2012 la première plateforme d’échange opérant au sein du cadre légal européen. Grâce à un partenariat entre un établissement de paiement français et une startup, les clients de cette dernière peuvent transférer leurs bitcoins via une application, et prochainement vers une carte de paiement. En contrepartie les utilisateurs sont soumis aux règles de Connaissance client et de lutte anti-blanchiment propres aux établissements de paiement. Cette initiative ne va pas sans heurter une grande partie de la communauté Bitcoin qui voit là un retour dans le « giron bancaire ».

Conséquences économiques et bancaires

Certains analystes font part de leurs craintes d’assister à la création d’une bulle financière. De fait, les investisseurs ont le plus grand mal à assigner une valeur rationnelle au bitcoin, très sensible aux soubresauts de la spéculation. Ainsi, en avril 2013, sa valeur s’était-elle envolée jusqu’à 266 dollars (les bitcoins étant divisibles jusqu’à la huitième décimale), avant de retomber à 54 dollars quelques jours plus tard.

Bitcoin : une monnaie alternative qui fait parler d’elle

Ceci étant, dans une perspective à long terme, il convient de ne pas raisonner exclusivement sur le système Bitcoin tel qu’il existe, décrit comme expérimental, mais aussi sur ses successeurs. Les systèmes de paiement de pair à pair deviennent de plus en plus efficaces et fiables, face au piratage notamment. Même si le Bitcoin disparaît un jour, il aura certainement donné l’impulsion initiale. En effet, d’autres d’initiatives se développent. Citons parmi les plus utilisées Litecoin, PhenixCoin ou Ripple qui ne se distinguent du point de vue de l’utilisateur que par la rapidité des transactions et la fréquence d’émission des « coins ».

Ces monnaies virtuelles remettent donc en cause (de manière marginale il est vrai) le monopole des Banques centrales sur l’émission de monnaie. Pour le moment la valeur du Bitcoin se résume à son taux de change par rapport aux autres devises, mais on peut imaginer un futur proche où les accepteurs seront suffisamment nombreux et variés, attirant ainsi un grand nombre d’utilisateurs, pour que cet écosystème puisse vivre en vase clos, créant et répartissant  lui-même sa propre valeur, en toute transparence.

Le projet Bitcoin pourrait également participer à la désintermédiation bancaire des paiements et transferts d’argent entre particuliers. Alors que les paiements en chèque et en cash sont coĂťteux pour les banques, les paiements par carte ou les virements constituent une grande partie du PNB généré par la banque de détail. Les efforts d’innovation et les risques pris par les établissements pour garder la main mise sur les paiements innovants (paiement mobile, cartes sans contact‌) en sont témoin. Si pour le moment, ce sont davantage les banques des pays anglo-saxons et d’Europe du Nord qui pourraient souffrir de cette concurrence (certes dans des proportions mesurées), à terme l’utilisation des monnaies alternatives pourrait s’installer tous les pays, au fur et à mesure de l’expansion de leur utilisation.

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