La vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2

De : Abdellatif Kechiche.
Avec : Adèle Exarchopoulos, Léa Seydoux, Salim Kechiouche, Jérémie Laheurte, Catherine Salée, Aurélien Recoing, Sandor Funtek, Fanny Maurin, Mona Walravens...
Genre : Drame.
Origine : France.
Durée : 2 heures 59.
Date de sortie : 9 octobre 2013.
Synopsis : À 15 ans, Adèle ne se pose pas de question : une fille, ça sort avec des garçons. Sa vie bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir le désir et lui permettra de s’affirmer en tant que femme et adulte. Face au regard des autres Adèle grandit, se cherche, se perd, se trouve...
Bande annonce française
"J'ai l'impression de faire semblant, faire semblant de tout."


Depuis sa présentation au festival de Cannes et sa palme d'or, "La vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2" à fait couler beaucoup d'encre. Ayant peu de sympathie pour Cannes et sa palme en général, je ne suis pas sûr que mon avis va faire avancer le débat mais même si j'avais des craintes vis à vis de ce film, j'avais envie de le découvrir, j'avais envie d'aller au delà de mes craintes, j'avais envie d'aimer ce film qui traite d'un sujet aussi intéressant que complexe.
Malheureusement, vouloir aimer un film ne suffit pas à le faire aimer et mes craintes se sont avérés juste. Avant toute chose, je préfère dire que ceci n'est peut être pas le cinéma que j'affectionne, que n'étant pas le public le mieux placé, mon avis n'est peut être pas objectif mais je me suis quand même vachement ennuyé devant ce scénario écrit par Abdellatif Kechiche et Ghalya Lacroix d'après l’œuvre de Julie Maroh. Tout n'est pourtant pas mauvais. La découverte de l'homosexualité d'Adèle, sa difficulté à la vivre à certaines période de sa vie, sa recherche du bonheur et de soi même... Il y à plein d'éléments qui peuvent être intéressant à débattre et c'est aussi pour ça que mon ressenti n'est pas plus catastrophique que ça mais malheureusement, j'ai trouvé l'ensemble d'un ennui si fort que je n'arrive pas à avoir de la sympathie pour cette œuvre.
Je trouve qu'il manque de passion, de désirs... C'est bête car le film n'hésite pas à tomber dans le voyeurisme malsain mais j'ai pas ressenti de réelle passion dans cette histoire mais juste quelque chose de conventionnelle, d'académique, d'attendue, de prévisible le tout accompagné d'ellipses dans le temps qui ne m'as pas aidé non plus à sympathiser avec nos héroïnes. Et comme si cela ne suffisait pas, le film se voit dans l'obligation de déborder d'une certaine prétention je trouve en faisant des caisses sur la place de l'art dans notre société, de la philosophie, du regard de l'autre.
C'est sympa au début mais à force de nous lire à outrance Marivaux dans un parallèle avec Adèle peu subtil, à force de nous étaler ses longues pensées philosophiques où ses grandes idées sur la peinture par exemple de façon très lourdingues, le scénario à fini par me gaver et perdre de son intérêt à mes yeux. Comme le personnage d'Adèle d'ailleurs, j'ai eu l'impression que c'était plus un étalage gratuit qu'autre chose et quand cet étalage sers à faire un parallèle avec son personnage principal, encore une fois, ça manque tellement de finesse que ça ne fonctionne pas. J'y ait aussi ressenti par moment un petit ton moralisateur que je ne pourrais expliquer mais qui m'a passablement agacé avec par exemple la vision que le film donne des parents de notre jeune couple ou encore de son entourage sur leur homosexualité...
Heureusement, et ça à sauvé en partie aussi mon visionnage, les deux actrices principales sont possédées par leurs rôles respectifs et m'ont beaucoup convaincu à commencer par Adèle Exarchopoulos dans le rôle d'Adèle. Il y à une certaine force et une certaine finesse qui se côtoie dans son interprétation qui m'a permis de trouver son rôle crédible même si parfois dans son écriture, le personnage semble en faire des caisses aussi je trouve ayant du mal à trouver un juste milieu. C'est la même chose aussi concernant Léa Seydoux dans la peau de Emma. Pourtant je suis loin d'être fan de cette actrice mais ici je trouve qu'elle s'en sortait bien. Pas de juste milieu dans son personnage non plus qui frôle parfois même un côté caricatural mais les deux actrices restent très bonnes et on à envie de croire en leur duo, en leur relation.
Derrière, le casting m'as paru anecdotique, transparent. Comme mon ressenti sur ce film, j'ai eu l'impression que les différents personnages étaient juste de passage et si certains tombent dans les excès (la faute là encore au scénario je pense), chacun fait quand même ce que l'on attends de lui. Mais Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux marque tellement de leurs présences l'écran, et c'est tant mieux après tout, que je ne me suis au final que très peu attardé sur les autres personnages, personne ne m'ayant marqué plus que ça.
Côté réalisation, c'est clair que Abdellatif Kechiche n'est pas ma came et si j'avais des doutes, ce film me l'as confirmé. J'ai trouvé sa réalisation d'une très grande fadeur. Certes quelques plans sont intéressant mais dans l'ensemble, je n'ai trouvé aucune âme dans cette réalisation et à l'image du scénario, j'y ai même ressenti, mais ce n'est que mon point de vue, une caricature de ce que ce film doit être. Cette mise en scène est prévisible avec une image parfois tremblotante pour se sentir près de nos héros, une absence totale d'angle de vue pertinent mais plutôt une caméra posé qui se veut au cœur de l'action mais qui m'a pourtant fait sortir du film.
Pourtant la photographie et la lumière n'est pas toujours mauvaise mais j'ai trouvé que c'était plat. Là encore, il n'y à aucun risque. Le seul véritable risque au final, c'est dans la façon de tourner les scènes de sexe. Sans aucune mise en scène passionnel, j'ai trouvé que le réalisateur nous filmé ses scènes comme un vulgaire porno. Je m'attendais à voir des scènes intenses avec de la passion, de l'amour, de la sensualité même dans sa nudité annoncé et au final, j'ai parfois eu l'impression de voir un film de cul estampillé Dorcel qui ne se soucie en aucune manière des émotions mais tombe juste dans le voyeurisme gratuit et malsain.
C'est d'ailleurs assez drôle je trouve, au regard de certaines scènes, de constater cette simple interdiction en salles aux moins de 12 ans là où d'autres films plus "sage" ont une interdiction plus élevé. Mais bon, c'est Cannes donc on va rien dire mais je serais surpris de voir un film réalisé par un metteur en scène moins estampillé Cannes et proposant le même genre de scène voir si il s'en tirerait aussi bien... Bref, je vais m'arrêter là sur ce "débat" car de toute façon comme je l'ai dit, je ne suis peut être pas objectif ce cinéma n'étant vraiment pas ma tasse de thé et ne possédant pas la magie et/ou l'évasion que j'aime avoir dans le septième art. Reste quand même une bande originale que j'ai apprécié malgré tout même si elle ne sauve pas le film pour autant.
Pour résumer, je suis vraiment rentrer dans ma salle de cinéma malgré mes craintes avec la ferme intention d'aimer "La vie d'Adèle - Chapitre 1 et 2" mais ça n'as pas marcher. J'ai trouvé ça plat, caricatural, transparent, prétentieux, lourdingue sans âme, sans passion, sans désir, sans mise en scène le tout emballé dans un voyeurisme malsain et gratuit dont le seul intérêt que j'y trouve et de faire parler de ce film pas forcément pour les bonnes raisons. Reste deux comédiennes impliquées qui livrent une excellente prestation et une bande originale plaisante mais c'est bien peu pour sauver ce film à mes yeux. Ce qui est encore plus dommage, c'est que malgré tout, il y à toujours un fond qui m'intéresse dans ce film mais qui n'as pas su ici me parler au delà du fait que ce film est bien trop long (une durée plus courte d'une heure et demie aurait fait l'affaire) et que j'aurais presque aimer qu'il ne soit au final qu'une ellipses géantes... Décidément, Cannes c'est vraiment pas fait pour moi...