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The Blacklist (2013): un gros succès… populaire

Publié le 16 octobre 2013 par Jfcd @enseriestv

The Blacklist est une nouvelle série diffusée sur les ondes de NBC aux États-Unis et Global au Canada. Un beau jour, Raymond « Red » Reddington  (James Spader) se présente au quartier général du FBI à Washington. Il est vite identifié par le système comme étant l’un des fugitifs les plus recherchés par le gouvernement. Sans qu’on ne sache trop pourquoi, il vient offrir ses services à l’organisation à deux conditions : qu’il ait l’immunité et qu’il ne collabore qu’avec l’agent Elizabeth Keen (Megan Boone), une recrue toute fraîche qui n’a qu’une journée d’ancienneté. À la fin de leur première mission commune, Reddington parvient à conserver une certaine forme d’indépendance, puisqu’il apprend aux agents qu’il est en possession d’un très grand nombre de secrets et de noms qui compromettent la sécurité du pays. Dès lors, les autorités n’ont d’autre choix que de coopérer… Regardée par plus de 11 millions de téléspectateurs au cours des trois premières semaines, on peut qualifier la série de franc succès, du moins, pour le moment. On doit d’abord donner crédit au personnage principal qui n’est pas sans nous rappeler les vilains à l’écran qui nous fascinent malgré nous. Par contre, le scénario de The Blacklist est d’une linéarité qui pourrait bien lui jouer des tours à la longue; s’enlisant de plus en plus dans le genre policier conventionnel.

The Blacklist (2013): un gros succès… populaire

Qui contrôle qui?

Les agents du FBI vont de surprise en surprise après que Reddington, de son plein gré, leur ait offert de collaborer avec eux. Surnommé aussi « le concierge du crime », il a fréquenté les plus grands criminels de la planète et est au courant des pires plans qu’ils concoctent. Dans le premier épisode, ses renseignements et son aide parviennent à déjouer un complot terroriste visant un zoo de la capitale, après que son auteur, Ranko Zamani (Jamie Jackson), soit parvenu à kidnapper la fille d’un général. Dans le deuxième, on démasque Floriana Campo (Isabella Rossellini), à la tête d’un réseau de trafic sexuel. Et dans l’épisode suivant, c’est un criminel chinois qui est pincé alors qu’il véhiculait des messages cryptés volés à la CIA. Bien que son aide soit essentielle, les agents ne comprennent pas pourquoi Reddington veut seulement travailler avec Keen, une novice. Cette dernière a plusieurs lumières en psychologie de criminels, mais c’est son sang-froid devant les pires dangers qui séduit tout le monde.

C’est justement ce duo qui, à la base ne semble avoir rien en commun,  fait le succès de The Blacklist. Reddington, qui est captif (en principe) du FBI, contrôle les ficelles. Dans un article sur le site critictoo.com, on cerne très bien le personnage :« Reddington a un côté théâtral assez poussé qui se compose d’un mélange d’arrogance, d’intelligence, de style et d’une assurance qui vient du fait qu’il en sait juste plus que tout le monde sur ce qui se passe, mais n’est pas pressé de livrer les informations qu’il détient. » En ce sens, ce personnage a beaucoup de points en commun avec Hannibal Lecter dans Hannibal (NBC 2013- ) et Joe Carroll dans The Following (Fox, 2013- ). Ces deux séries mettent en scène deux tueurs en série à la fois intenses, sophistiqués et cruels qui ont captivé l’auditoire. Raymond Reddington les rejoint sur plusieurs points. Outre son esprit brillant et une tendance au sadisme, il fait passer les forces de l’ordre pour une bande d’incompétents. Autre ressemblance, d’un point de vue télévisuel, le protagoniste n’est rien s’il n’est pas mis en contraste avec un acolyte qui personnifierait « le gentil » et qui malgré les apparences, représente une menace sérieuse à long terme. Ainsi, le policier Joe Hardy ne cesse de donner du fil à retordre à Joe Carroll qui se voit contraint de vivre en ermite alors que Will Graham, un agent spécialisé en psychologie en vient à faire des liens de plus en plus évidents entre le tueur recherché et Hannibal. Dans The Blacklist, Keen n’est pas en reste. Malgré son jeune âge, elle sait tenir tête à son acolyte et son esprit brillant pourrait bien gêner l’agenda personnel de celui qui se croit invincible.

The Blacklist (2013): un gros succès… populaire

Si exceptionnelle que ça?

Si on se fie au contenu de la série depuis trois semaines, il est facile d’y déceler un certain pattern qui à la longue pourrait s’essouffler. Jusqu’ici la première moitié de chaque épisode se cantonne à une forme d’enquête. Reddigton parle au FBI de criminels et de leurs plans machiavéliques immédiats, ce qui laisse peu de temps. En compagnie de Keen, il sonde le terrain à la recherche d’indices ou d’anciens collaborateurs, puis vient une session de remue-méninges entre officiers. Survient tout d’un coup une scène extrêmement violente, qu’il s’agisse de torture, d’une explosion ou d’une fusillade. Le climax redescend un peu et par une manœuvre digne du génie de Reddington et grâce à l’aide de Keen, le malfrat est arrêté.

Ce scénario ressemble de beaucoup à celui dans Crossing Lines diffusée cet été à CBS cet été et cet automne à CBC dans laquelle une poignée d’experts traque les plus grands criminels de la terre. The Blacklist se différencie d’abord par ses scènes de violence à la fois crues, explicites et inutiles. Qu’à cela ne tienne, la série fait plaisir à son auditoire âgé entre 18 et 49 ans puisque c’est grâce à eux qu’elle a pu enregistrer des cotes d’écoute si imposantes.  Sinon, l’intérêt est dans les zones d’ombre entourant les deux personnages principaux. Pourquoi Reddington a-t-il choisi Keen comme assistante? On sait déjà que ç’aurait un lien avec le père de cette dernière dont on sait très peu de choses. Pourquoi se livre-t-il maintenant aux autorités? Sinon, quelle est la véritable identité de Tom (Ryan Eggold), le petit ami d’Elizabeth; professeur comme il le prétend ou criminel? Le fait qu’elle ait trouvé plusieurs passeports à son nom en fouillant leur maison a de quoi laisser pantois.

The Blacklist est une série policière qui conforte les spectateurs friands du genre (et ils sont nombreux). Jusqu’ici, on peut être sûr qu’à la fin de chaque épisode, un criminel se fera épingler, non sans compliquer la vie des enquêteurs. On peut souhaiter à la série qu’elle sorte rapidement de ce schéma et fasse preuve de plus d’originalité, notamment en élaborant davantage, et plus rapidement, sur les liens mystérieux entre Elizabeth, Raymond et Tom. Malheureusement, le téléspectateur devra se montrer patient, puisque NBC a récemment annoncé qu’elle avait commandé une saison complète à la série, soit, 22 épisodes; la redondance est donc à prévoir…




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