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Turkish delices

Publié le 17 octobre 2013 par Olivier Walmacq

turkish-delices

L'histoire : Histoire d'amour passionnée et passionnante entre Eric, sculpteur, et Olga.

La critique d'hdef (la dixième) :

Voici venue sur Naveton Cinéma la chronique d'un film assez célèbre mais inclassable : Turkish Delices, film-choc de Paul Verhoeven, qui n'était encore que très peu connu à l'époque (le film date de 1973). Cet opus de Verhoven arrive à point nommé pour illustrer la libération sexuelle des seventies, largement explorée par le cinéma des 70's, par exemple dans Zabriskie point de Michelangelo Antonioni ou Performance de Nicolas Roeg.

On ne mesure pas aujourd'hui la grande, l'immense folie qu'a provoqué le film lors de sa sortie, avec ses scènes de sexes hardcore et souvent peu suggestives (mais pour la suggestion, Verhoeven n'est de toute façon pas un champion : avec lui, on montre tout ou rien !) qui provoquent l'énervement (si on peut appeler ça comme ça) de la censure (voir la petite note au bas de l'affiche).


TURKISH DELICES

Si Turkish Delices surprend, ce n'est pas uniquement par la crudité de ses scènes de sexe, mais pour plusieurs autres raisons, qui ont entre autres permi de le faire accéder à un statut incontestable et mérité d'oeuvre culte mais profondément dérengeante !

La force de Turkish delices se situe tout d'abord dans celle de ses personnages, tous des marginaux paumés, qu'ils soient bohème comme Hauer (Éric) ou fille de riches comme Olga.

La rencontre entre les deux jeunes adultes est filmée sans chichis ni clichés, avec un réalisme toujours impec, qui enlève tout romantisme à leur union, qui est une exploration sexuelle de l'art, comme le prouve la célèbre scène où Éric enfonce dans le postérieur d'Olga une rose rouge en disant que "Tout ce qui sort de ses fesses est magnifique" ! Alors évidement, le film de Verhoeven ne conviendra pas à tout le monde, et il ne faut pas être fermé au genre pour apprécier comme il se doit la réussite du film !

Deuxième grand atout du film : la prestation prodigieuse de Rutger Hauer, alors peu connu, et qui va s'illustrer au grand public par des films aussi géniaux que La Chair et le Sang (1985, toujours chez Paul Verhoeven), Blade Runner (Ridley Scott, 1982) ou encore Hitcher (Robert Harmon, 1986).

C'est indéniablement un très grand interprète, qui confère une grande humanité au personnage d'Éric, qui est également émouvant dans sa solitude !

Enfin, le dernier carré d'as de Turkish Delices est bien évidement sa mise en scène, avec l'appartement "pourissant", métaphore de la haine qu'entretient Éric de soi, comme de ses biens.

Cette scène fait d'ailleurs écho aux fissures de l'appartement d'Un Dernier Tango à Paris, sorti un an plus tôt, et où la destruction de l'appartement de Brando symbolisait la perte de sa virilité.

Dans tous les cas, le film de Verhoeven compte parmi ses meilleurs à mes yeux, aussi parce que c'est le film d'une génération et d'une époque !

Note : 17/20 


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