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La république dévoyée danse pour le FN - II

Publié le 18 octobre 2013 par Alainlasverne @AlainLasverne

 

FN derrière

GRAPH 84
es français veulent renverser la table, c'est tout le fond de l'expression à la mode « donner un coup de pied dans la fourmilière ».

Renverser cette politique de rituels avec fleurs et petit-fours, officiels pavoisant pour inaugurer l'élevage de poulets en batterie ou la réfection d'une grille en fer forgé du XIIème siècle.

Renverser une cohorte politique sénescente et corrompue qui se paie des villes comme d'autres des putes.

Renverser ces politiques asociaux acharnés à supprimer des moyens, des acquis, des droits et des libertés aux français, pour servir le patronat le plus richissime et particulièrement la faune du CAC qui a l'oreille du Président comme de tout le gouvernement, on l'a vu dès l'orée du quinquennat quand nos représentants sont allé chercher leur leçon au journées du Medef. On ne s’étonnera pas que Moscovici, aux Finances, ait déclaré prêter toute son attention aux entreprises et particulièrement aux chefs d'entreprises. L'intérêt général comme l'éducation d'un homme de gauche devrait lui faire porter ses efforts, sa réflexion et son courage vers les salariés. Une évidence que le patron de Bercy a depuis longtemps évacuée pour vivre loin du monde où les gens peinent et attendent du politique qu'il arme la République contre l'inégalité et l'exploitation permanente que mettent en place les patrons et leurs mercenaires.

Renverser ces politiques qui ont l'implicite croyance en leur supériorité presque ontologique, un vrai syndrome monarchique et gèrent de plus en plus les collectivités comme des choses et demi-dieux supérieurs et lointains. Cela par une restructuration profonde des medias qui amplifie cet effet « de cour » et surtout par une refonte fondamentale de la fonction élective, passant par la réintroduction d'une dose de mandat impératif, d'un arasement des salaires, d'une totale suppression du cumul des mandats. Ainsi en finiront avec ces politiques corrompus, arrogants et au service d'intérêts tout à fait étrangers à ceux de la démocratie, comme on peut en voir dans la couronne parisienne, entre autres.

Renverser les palais de la République.

Il est inconcevable que les serviteurs de cette même République vivent dans des palais. Nous survivons dans des HLM visqueux, nous mangeons de la crotte industrielle, nous sommes sans arrêt frappés de nouvelles taxes et interdictions, nous avons oublié le sens des mots loisirs et repos, et nos représentants vivraient dans des palais avec chauffeurs, cuisiniers ou majordomes. Et puis quoi encore ? Cette inégalité criante, blessante, totalement monarchique n'a pas encore frappé les esprits à Matignon, à l'Elysée. Ni à la Cour des Comptes qui pourrait calculer, par exemple, les sommes astronomiques que nous coûtent l'entretien de tout ces relents d'un ordre aboli il y a bien longtemps. Non, elle préfère saper les infimes volontés démocratiques du staff au pouvoir.

Renverser le fric, le pognon, la thune, l'argent.

Qui peut supporter, à part un éditorialiste de l'Observateur, du Figaro ou de BFM que nos serviteurs élus gagnent cinq, dix fois plus que les mieux payés des salariés ? Personne. Personne à part ceux de la caste qui répètent en mantra qu'ils n'ont rien contre l'argent, tiens donc. Tous les français à moins de trois mille euros par mois – 95% des salariés – ont la haine contre ceux qui utilisent le mandat républicain pour se gaver, en roi faignants et communicateurs. Stratégie de démission politique et de carriérisme répugnant dont le staff hollandais nous offre une convaincante illustration après la Ripoublique de son prédécesseur.

Renverser les carrières politiques.

Une certaine Fourneyron, ministre, déclarait dernièrement sur une radio – interrogée à propos du sport et du droit citoyen des sportifs à s'exprimer sur la vie politique de leur pays – qu'il fallait « laisser la politique aux politiques ». Voilà la racine du mal. Voilà ce qui nous tue fondamentalement. Voilà ce que les français rejetteraient sans doute massivement, si les sondeurs posaient ce genre de question.

La politique n'est pas et ne doit pas être une carrière, une fonction dévolue à certains. C'est contraire à la volonté démocratique puisque censitaire et à l'évidence opposé au renouvellement citoyen qu'implique les modalités d'obtention du mandat démocratique. Fourneyron n'est pas en poste pour appliquer ses orientations personnelles, mais pour exercer notre volonté. Si elle ne l'a connaît pas, elle n'a qu'à la rechercher via de véritables sondages, ou en regardant attentivement la population, en la rencontrant – et non pas par des pseudos ateliers participatifs - sans prêter l’œil aux puissances financières et politiques, règle aujourd'hui brillamment illustrée par le répugnant Cahuzac - d'une politique dévoyée, vendue aux puissants.

En fin de mandat, en toute logique d'une politique dévouée à l'intérêt général, elle devrait retourner à son travail antérieur et non pas courir après la mairie de Rouen. Il en faut en finir avec la tentation de la carrière. La carrière, l'abondance et la notoriété a vie. La carrière qui rend souple face aux tentations, facilite les tractations, la gestionnite peureuse et l'oubli du pourquoi on est là et pour qui on se bat.

La politique demeure un combat, un combat pour faire triompher des valeurs et un programme et pour les appliquer ensuite sur le terrain, face aux institutions et à la réaction. Toujours la même d''ailleurs, toujours la même citadelle fortunée et patronale. Celle contre qui est le parti « socialiste », tout contre. Et plus encore l'UMP. Et pas loin le FN, dont on peut se demander où il trouve l'argent pour les tracts et les sondages qu'il déverse en masse dans les boites aux lettres.

Renverser cet appareil de propagande qu'on appelle paysage audiovisuel.

Une arme pointée sur la tête de tous, une arme à manipuler, toujours saluer et servir le pouvoir, en le ramenant sans cesse vers la droite, vers les intérêts du cœur de la caste. Ce bras armé de l'argent-roi ne connaît – public ou privé – que les intérêts des puissants et justifie en permanence les menées contre le peuple. Ainsi des retraites, dont il légitime la réforme, énième réforme infecte qui va encore un peu plus ruiner les plus pauvres, sous un régime socialiste. Une réforme tout simplement insupportable, après toutes celles menées par notre ami Fillon et autres mercenaires de la caste. Énième coup de masse sur les plus démunis, sur ces deux millions de retraités en-dessous du niveau de pauvreté, pour éviter de toucher aux Bettencourt et autres vampires du CAC. Tout cela n'est justifié, vendu que grâce à l'emprise et au discours propagandiste constant des troupes à micro.

Renverser une administration détournée de sa noble fonction initiale pour mépriser et traiter comme empêcheur de tourner en rond ses propres citoyens. Il suffit encore une fois de faire les gestes simples de la vie courante. Aller chercher des papiers, par exemple. Ces innombrables papiers qu'on nous somme un peu partout de fournir. Il faudra prendre sur un temps de plus en plus compté et aller piétiner demi-heure, une heure, à la Sécurité sociale, à la CAF, à la Mairie, à la Préfecture, au Tribunal, aux Assedic ou ailleurs, dans ces institutions censées être à notre côté, à notre service, et demander humblement. On constatera, amer, qu'on est perçu comme un mauvais rouage dans la machine, une particule humaine qui fausse le fonctionnement, voire un manant qui a l'audace de venir quémander dans ces châteaux que sont les institutions, aujourd'hui faites pour décourager et rejeter les citoyens, avec la complicité active des salariés à l'intérieur, lesquels son cornaqués par des pouvoirs démocratiques que les exigences, particulièrement des populations pauvres, importunent.

Renverser un ordre républicain qui sombre dans un fascisme qui ne dit pas son nom, avec partout le culte du chef et de la contrainte affichée ou larvée, pour contenir les soubresauts d'un peuple qui n'en peut plus d'étouffer sous les chars d'assaut institutionnels lui passant sur le corps pour le guérir. Un peuple qui veut des politiques qui lui ressemblent, pour une politique qui le rassemble.

Un peuple qui a déjà vaincu le fascisme et ne veut pas d'un ordre avec un chef qui toujours raison avec son haut-parleur qui couvre de ses ordres la voix de nous tous. Que ce chef soit « socialiste », UMP, ou FN.

Tout cela exige lucidité, courage politique appuyé sur des hommes, des parcours voués à l'intérêt général, une vocation laïque. C'est une génération politique antérieure et son idéologie centré sur l'argent et les puissants qu'il faut renverser. Il faut non pas changer de tête, mais changer les structures, depuis l'Ena jusqu'à l’État.


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