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Critiques Séries : Peaky Blinders. Saison 1. BILAN (UK).

Publié le 18 octobre 2013 par Delromainzika @cabreakingnews

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Peaky Blinders // Saison 1. 6 épisodes.
BILAN


Peaky Blinders était la petite surprise anglaise de la rentrée. Cette série m'a rappelé un peu Boardwalk Empire et je ne suis pas le seul étant donné que pas mal de médias anglais ont eux aussi joué le jeu de la comparaison. Ce n'est pas une mauvaise comparaison étant donné que Boardwalk Empire est l'une de mes séries favorites de ces dernières années. Je me demande cependant si BBC Two va renouveler la série étant donné qu'elle le mérite amplement. Débutant avec un premier épisode particulier mais à l'ambition mesurée, petit à petit la série a su construire son univers et fascine le téléspectateur que je suis. Mon épisode préféré est le 1.05, un épisode d'une justesse absolument folle et surtout d'un charme irrésistible. Cet épisode était une réussite de A à Z. Je ne m'attendais pas du tout à apprécier autant cette série quand je l'ai commencé. Je me souviens quand j'avais entendu parlé de la commande de la série ou encore que j'avais vu les premières images, j'avais peur de ne pas aimer. Et puis j'aurais largement dû être convaincu par le casting qui est un vrai sans faute. A commencer par Cillian Murphy (Sunshine) qui est époustouflant dans ce rôle de héros que l'on a envie d'aimer et de détester.
Le personnage de Tommy Shelby est parfait. Du début à la fin il parvient à délivrer quelque chose de fascinant et de même d'hypnotisant. Cela vient aussi du jeu de l'acteur qui brille dans les moments de silence de la série. Surtout que Tommy est quelqu'un de complexe finalement. Le personnage n'est pas aussi simple que ça à décoder. C'est pourquoi il va falloir six épisodes pour nous expliquer comment il fonctionne et surtout ce qu'il peut réellement délivrer sur la longueur. Car s'il m'avait plutôt convaincu dans le premier épisode, c'est par la suite qu'il va réellement montrer ses talents. Au-delà du personnage de Tommy, c'est la mise en scène de la série qui fonctionne à merveille et donne à celle ci ce ton si particulier. Cet univers très feutré mais violent, froid mais chaleureux. Le style est tellement jouissif finalement et ce même si la série cherche constamment à accentuer les traits pour que le tout soit encore plus léché. Si cela aurait été un point faible dans une série mal écrite qui aurait voulu jouer au cache misère avec sa réalisation, ce n'est pas du tout le cas de Peaky Blinders. En effet, cette série exploite son univers à merveille.

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Nous raconter les aventures des Peaky Blinders n'était pourtant pas une tâche aisée. Je ne connaissais pas ce gang qui a sévit à Birmingham après la Première Guerre Mondiale mais je dois avouer que durant les six épisodes j'ai été comme hypnotisé par ce que l'on nous a proposé à l'écran. C'était aussi jouissif qu'intéressant. Je ne sais pas quelle est la pertinence historique des faits mais tout porte à croire qu'au fond l'inspiration est là et que les grandes lignes de l'histoire de ce gang sont là. Si les séries de gangster sont très rares, elles se déroulent souvent dans le passé ces derniers temps. Il y a Boardwalk Empire et maintenant Peaky Blinders. Mais cela me plaît car l'on tente de nous plonger dans des univers bien plus propices aux bonnes vieilles histoires de gangs qui réglaient leurs comptes dans des rues sales. Je n'ai pas aimé le traitement des gangs dans tout un tas de séries modernes car justement on ne retrouve pas ce ton, ces personnages charismatiques. Tout est trop cliché. Alors que dans ces deux séries historiques ce n'est pas du tout le cas finalement.
Mais dans les comparaisons avec la série de HBO, je dois avouer tout de même que d'un point de vue de la réalisation, la production de BBC Two déçoit. Certes Peaky Blinders ne démérite pas, mais ce n'est pas suffisant à mon humble avis. Comme toute bonne histoire de gangster, il faut un ennemi principal et dans Peaky Blinders, Tommy aura comme ennemi Chester Campbell incarné par Sam Neill (Alcatraz). Ce que j'aime bien chez Sam Neill c'est le fait que l'acteur est toujours le même. Il joue tout de la même façon mais cela colle très souvent avec ce que l'on peut attendre de ses personnages. Avant l'arrivée de Chester, les autorités n'en avait rien à faire des Peaky Blinders (et accessoirement d'autres entités comme les communistes) mais maintenant Chester est là pour nettoyer Birmingham. Ce n'est pas une tâche aisée mais il va tenter de le faire avec beaucoup de sens et de légèreté. La série ne cherche jamais à créer de grands conflits entre les deux personnages ce qui est en soi une très bonne idée mais qui laisse malgré tout sur une dernière image plus que troublante.
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Je ne sais pas ce qu'il faut y avoir dans la scène finale de la saison. Comme un coup de grasse. C'est aussi pour cela qu'il faut absolument une seconde saison afin de confronter Tommy face à ce qu'à fait Chester. Cet acteur, violent, me rappelle que finalement il y a aussi énormément de séries mettant en scène des gangs où la police dérape et fait des erreurs. On a pu le voir cette année dans la saison 4 de Boardwalk Empire par exemple. Le parallèle n'est finalement pas si bête que ça vous ne pensez pas ? Le premier épisode donnait le La de la série, les bases quoi. La suite va étoffer l'histoire et lui donner une certaine folie. Ce que je trouve d'assez fascinant finalement avec Peaky Blinders c'est le fait que tout au long de la saison les épisodes vont faire monter en puissance l'histoire, lui donner des atouts et la renforcer. J'avais manqué d'un petit je ne sais quoi dans le premier épisode mais je tiens à vous rassurer, vous l'avez pas la suite. L'équilibre arrive plus ou moins dès le second épisode. Les choses commencent alors à prendre forme et à s'accélérer.
Alors certes, Peaky Blinders manque parfois de nuancer son propos mais globalement la série ne cherche jamais non plus à faire dans le drama exceptionnel. De plus, le fait que la série adopte ce ton si particulier avec cette réalisation originale donne l'impression de plonger dans quelque chose de totalement nouveau, que l'on ne voit pas ailleurs. D'ailleurs, chez les anglais, cela fait un bout de temps que je n'avais pas vu une série sur des gangs (est-ce que je me trompe ?). Si les anglais sont excellents pour ce qui est des séries d'époque, ils nous le prouve encore une fois avec celle-ci, comme quoi. Mais l'épisode qui m'a vraiment surpris est l'épisode 1.05. Cet épisode était étrange car il m'avait donné l'impression qu'il s'agissait du dernier de la saison. J'ai même du aller regarder si IMDb afin de savoir si je m'étais trompé ou non dans le décompte des épisodes mais non, c'était bel et bien l'avant dernier. Pourtant, dans cet épisode, tout indique plus ou moins le contraire.
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La galerie de personnages de Peaky Blinders est suffisamment riche pour développer tout un tas de petites intrigues annexes, notamment en ne négligeant pas les personnages féminins qui vont tous plus ou moins avoir droit à leur moment de gloire. C'est plaisant car cela prouve que dans ce monde de brutes très masculin, il y a aussi de la place pour les femmes et pas seulement pour être aux côtés des hommes de la série. Finalement, si je pouvais vous donner un conseil ce serait de vous jeter sur ce petit bijou inattendu de la rentrée britannique. BBC Two a tapé dans le très bon drama.
Note : 8/10. En bref, un presque sans faute du début à la fin qui atteint son point culminant avec l'avant dernier épisode, d'une justesse frappante.


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