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Larry Garner réveille le Duc des Lombards

Publié le 18 octobre 2013 par Assurbanipal

Larry Garner

Paris. Le Duc des Lombards.

Mercredi 16 octobre 2013. 22h.

Larry Garner : guitare électrique, chant

Norman Beaker : guitare électrique, chant

Nick Steed : piano, claviers

John Price : guitare basse électrique, chant

Stephen Gibson : batterie

Larry Garner n’est pas encore sur scène mais le groupe commence. C’est du Blues. Carré, puissant, efficace. C’est vif, joyeux car le Blues n’est pas nécessairement triste et lent comme le veut comme un vieux cliché. 

Larry Garner monte sur scène. Il vient de Baton Rouge en Louisiane. En bon Louisianais, il se débrouille en français. « Etes-vous prêts pour le Blues ? Merci d’être venus. » « Alligator Blues ». La chanson est en partie improvisée avec le public qui manque de répondant, pour l’instant. Ca dépote pourtant. L’alligator nage joyeusement dans le bayou. « Bonsoir tout le monde, comment allez vous ? On vient de la Louisiane, on joue le Blues pour vous. » Le tout en français, s’il vous plaît. Le public finit par réagir pour applaudir.

Larry Garner nous explique qu’il chante le Blues d’aujourd’hui, pas celui du vieux temps pas forcément bon. Cette chanson est pour les jeunes hommes au cœur brisé. Quand une jeune fille a le cœur brisé, tout le monde la plaint. Quand un jeune homme a le cœur brisé, tout le monde s’en fout (« Nobody gives a shit » in english). Bien dit, Larry. Chanson d’encouragement. Bonne action. Une chanson qui donne la pêche. Larry dédie cette chanson à un jeune homme qu’il a vu devant le Duc des Lombards, au téléphone portable, suppliant sa chérie de revenir. C’est la vie de tous les jours et elle est bien racontée. C’est plein de sages conseils. Solo de piano lumineux, dansant.

Larry joue avec son guitariste depuis 1981. A l’époque, Norman avait les cheveux bruns, maintenant il les a blancs. Quant à Larry, il n’a plus de cheveux. Le Blues conserve. Ils ont toujours la pêche. C’est du Blues électrique qui remue. Il eût fallu aménager une piste devant la scène du Duc pour que nous puissions danser. Ce n’est pas de la musique à écouter assis sagement. Le pianiste est passé au clavier électrique. Ca groove. Larry laisse le lead vocal et la vedette à son vieux complice, Norman.

Un Blues lent pour changer. Le clavier fait la nappe de sons qu’il faut. Ca marche. Le couple d’amoureux à coté de moi s’enlace et s’embrasse tendrement. Lui n’est pas un jeune homme au cœur brisé manifestement. Larry a repris la parole. Ca parle de défonce à l’alcool manifestement. Même en tempo lent, ça déménage. Ca sent le vécu. Larry a dû avoir quelques soucis avec la dive bouteille mais il n’a pas touché à la came, selon ses dires. Pour se rafraîchir le gosier, après la chanson, il demande poliment à la serveuse : «  Excusez-moi Mademoiselle. Une bière s’il vous plaît ». 

Ils repartent joyeusement sur une chanson d’amour. C’est un sacré conteur, ce Larry Garner. Il raconte bien la fille dont il rêve. Le groupe joue en sourdine derrière lui pendant qu’il raconte son histoire. Enfin il réussit à faire chanter le public : « Let me dream again ». Il imite même un ronflement pour finir.

Un bon vieux thème de Muddy Waters pour nous rappeler d’où ils viennent au cas où nous l’aurions oublié. Ces Louisianais sont influencés par le Blues urbain du Nord, de Chicago. C’est toujours aussi efficace. Larry Garner nous remercie de notre soutien et de maintenir le Blues vivant à Paris. C’est à nous de le remercier plutôt. « Blowin ». Il n’y a pas de souffleur mais ça souffle fort. Solo de piano bluesy à souhait. C’est du Blues garanti sans colorant, additif ni conservateur. Il cite même «  50 ways to leave your lover » de Simon and Garfunkel dans sa chanson. Bye, bye, baby!

Une nouvelle chanson sur les coeurs brisés. C‘est le thème de la soirée. Pour moi, jusqu’ici, tout va bien. Il raconte sa discussion avec un jeune homme qui a besoin de conseils sur les femmes. Avant de commencer un solo, Larry Garner dit « Play your guitar » puis il assure.

Une autre chanson sur un jeune homme au cœur brisé mais plus énergique, joyeuse. Joli dialogue entre les guitaristes.

Une chanson de Norman Beaker. Il a une voix de Bluesman blanc anglais. Bon solo de piano.

Le Blues c’est dire la vérité et ne blesser personne. Jolie définition de Larry Garner. Larry et ses hommes ont de mauvais souvenirs de l’hôtel Campanile à Saint Denis (93). D’après eux, la patronne est un vrai dragon. Il nous déconseille d’y aller ou seulement pour vérifier qu’il dit vrai sur cette dame. Un Blues funky. Ca balance bien. Premier solo de basse du concert. Funk tranquille. Larry Garner nous fait un rap de Tupac Shakur sur un Blues. Superbe. Il nous raconte sa discussion avec un jeune homme qui a une énorme voiture avec deux baffles de 1500W chacun, 150 CD et aucune musique puisqu’il ne s’agit que de samples de musiciens des années 60 à 80 et non pas d’une nouvelle musique comme le croit ce jeune homme. Larry enchaîne avec une citation du « Shaft » d’Isaac Hayes, avec ce fameux riff de guitare qui a été samplé à de multiples reprises. Ils finissent, en toute logique, par « Keep on singing the Blues ».

RAPPEL

«  Mannish Boy » de Muddy Waters. Le public participe vraiment, filles et garcons. D’ailleurs, Larry fait monter une ravissante jeune fille blonde sur scène, lui prête un micro et la demoiselle s’en sort très bien.

Vu l’ambiance que Larry Garner met dans un club parisien compassé en semaine, je ne doute pas qu’il mette le feu lors d’un festival l’été en province. Programmateurs français, programmatrices françaises, mettez Larry Garner dans votre festival. Lui et ses hommes vont vous mettre une ambiance de feu en toute décontraction.

Larry Garner&Norman Beaker Banc jouent et chantent " Keep on singing the Blues ". Rien à ajouter.

 

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