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Deadline - Laurent-Frédéric Bollet & Christian Rossi

Par Belzaran

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Titre : Deadline
Scénariste : Laurent-Frédéric Bollet
Dessinateur : Christian Rossi
Parution : Septembre 2013


Deadline m’a d’abord attiré par la petite étiquette qui agrémente sa couverture. Elle indiquait que cet album était l’œuvre du dessinateur de W.E.S.T. Cette série est d’excellente qualité. Cela a donc logiquement généré une première impression positive à l’égard de ce nouvel opus. Je me suis donc intéressé à ce livre scénarisé par Laurent-Frédéric Bollée. Les critiques dans la presse que j’ai pu en lire étaient plutôt élogieuses. Tout cela m’a donc incité à me procurer ce bouquin. Il s’agit d’un bel ouvrage de quatre-vingts planches édité chez Glénat. Le premier contact visuel est agréable. Il nous plonge dans un univers désertique américain. Ce qui en transpire est fascinant et intriguant.

La quatrième de couverture nous offre les mots suivants : « Août 1864. La Guerre de Sécession. Une garde de nuit. Un soldat, des prisonniers. Entre eux, une ligne. Une simple ligne. Une ligne de mort… qui change une vie. »

Deadline est un one shot. Il permet donc de découvrir de nouveaux personnages et de nouveaux lieux. Cette plongée dans l’inconnu est agréable au premier abord. Cette période de l’Histoire américaine m’intrigue et j’étais donc curieux de savoir où tout cela allait me mener. L’album s’adresse à un public adulte du fait de son ton et de sa thématique. Christian Rossi avait déjà travaillé dans le même type d’univers graphique dans W.E.S.T. J’étais donc assez impatience de découvrir une nouvelle facette de son talent de dessinateur. 

L’histoire se construit autour d’un unique personnage. Il se prénomme Louis Paugham. On le suit sur presque cinquante ans de sa vie. On le découvre jeune soldat sudiste chargé d’encadrer des prisonniers yankee. Des flashbacks nous plongent dans son enfance. Les pages défilent au gré des ans. Les événements sont vécus à travers le regard du héros. Ce ton subjectif permet une immersion plus forte dans le propos. Je me suis laissé porter à suivre ses pas au gré de ses pérégrinations. 

Entre homosexualité et dimension raciale

La thématique est intéressante. Louis Paugham est attiré physiquement par un prisonnier noir qu’il doit surveiller. Ce dernier se fait assassiner au cours d’une de ses gardes. Il restera hanté par ce sentiment obsédant toute sa vie. Entre l’homosexualité et la dimension raciale, l’auteur offre plusieurs pans à son intrigue. En effet, ce type de relation dans le Sud américain dans la deuxième partie du dix-neuvième siècle était bien loin d’être acceptée. Je trouve malgré tout dommage la manière avec laquelle l’auteur exploite tout cela. En effet, je trouve que les réflexions du personnage principal sont répétitives. Il évolue relativement peu. La narration s’avère un petit peu diluée à mes yeux.

Le fil conducteur se construit également autour du sentiment de vengeance de Louis à l’encontre des bourreaux de son bel ébène. Ces derniers sont des soldats confédérés fidèles au Ku Klux Klan. Cet aspect historique est intéressant. Assister aux premiers pas de cette organisation raciste qui a marqué l’Histoire des Etats-Unis. Mais là encore, le développement n’est pas aussi poussé que je l’aurais espéré. C’est dommage. De plus, cette quête du héros donne lieu à peu de rebondissements. Sa chasse est finalement assez linéaire. 

Christian Rossi était le principal argument qui m’a attiré vers Deadline. Je n’ai pas été déçu sur ce plan-là. J’ai pris du plaisir à retrouver le style de W.E.S.T. La qualité graphique est une nouvelle fois au rendez-vous. Les décors et les personnages sont toujours aussi travaillés. Néanmoins, le dessin n’arrive pas à générer une atmosphère suffisante pour sublimer le scénario et lui offrir une profondeur supplémentaire. Malgré tout, les illustrations font voyager et le dépaysement existe. 

Au final, mon sentiment est mitigé. Deadline offre une histoire intéressante dans un univers graphique travaillé. Les thématiques sont intéressantes et le personnage principal possède une réelle identité. Néanmoins, l’ensemble ne prend jamais réellement son envol. A défaut d’avoir été complètement conquis, j’ai pris du plaisir à savourer un moment de lecture agréable. Ce n’est déjà pas si mal… 

par Eric the Tiger

Note : 12/20


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