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Kepala Eskorbuta #5 (fanzine anarcho-punk, mai 2013)

Publié le 23 octobre 2013 par Florian @punkonline
Kepala eskorbuta est un fanzine anarcho-punk Lyonnais. Son auteur aime la randonnée alpestre, la géopolitique et l’anarcho-punk. Voilà un peu qui permet de situer le type de fanzine dont il s’agit.
L sommaire de ce numéro 5 (sorti après le 6 pour cause de problème informatique) commence avec un article « médisant » sur le Népal, intéressant, car loin des clichés euphoriques sur cette société bouddhiste, mais peut-être réducteur du fait qu’il ne se soit contenté que de Kathmandu
et du lieu de départ du trek de la montée de l’Everest, des lieux touristiques.
Son article intitulé « Moi Islamophobe ? bien possible » m’a fait réagir. Bien qu’étant dans l’ensemble d’accord avec lui (éviter les amalgames arabes/musulmans, droit de critique de cette religion, la nocivité des religions) même si l’argumentaire est parfois bancalL Selon moi le cas de l’islam est dans le contexte géopolitique aujourd'hui un peu à part. Loin de défendre cette religion plus qu’une autre, des amalgames sont faits que ce soit dans les médias ou par les politiques et commentateurs de l’actu, avec l'emploi d'une sémantique récurrente qui assimile Arabes, musulmans et terroristes. La peur de l’islam sert à ghettoïser des pans entiers d’une population et sachant que les religions sont souvent le refuge des plus démunis, la critique de la religion ne doit donc pas être faite contre les pratiquants, mais surtout contre son dogme et les prêcheurs qui empêchent l’émancipation de l’individu.
Je voulais aussi revenir sur le combat des athées contre les religions. Contrairement à ce que le rédacteur dit, il n’est pas nécessaire d’en foutre plein la gueule aux pratiquants, juste contre le pouvoir religieux et ses représentants :
La conduite de l’anarchiste envers l’homme d’Église est tracée d’avance. Aussi longtemps que les prêtres, moines et tous les détenteurs d’un pouvoir prétendu divin seront constitués en ligue de domination, il faut les combattre sans répit de toute l’énergie de sa volonté et de toutes les ressources de son intelligence et de sa force. D’ailleurs, cette lutte acharnée ne doit empêcher nullement que nous gardions le respect personnel et toute la sympathie humaine pour chaque individu chrétien, bouddhiste ou fétichiste dès que sa puissance d’attaque et de domination aura été rompue. Nous commencerons par nous affranchir, puis nous travaillerons à l’affranchissement du ci-devant adversaire (lire la suite).
Élisée Reclus, dans Les Temps nouveaux, n° 18 (1900

Comme je le disais, plus haut, le rédacteur est un fondu d’alpinisme et nous raconte un de ses treks réalisés dans les Alpes et nous immerge dans la pratique de ce sport. Aussi en interview dans ce numéro il y a la team du forum punk hardcore Arak qui mélange musique et débat d’actu politique.
Sinon beaucoup de chroniques anarcho-punk et, plus original, de longs résumés de livres de géopolitique qui permettent de découvrir une problématique donnée dans une partie du monde sans devoir se farcir des tonnes de pages. Il y a pêle-mêle la situation au Caucase, zone située sur deux continents, extrêmement morcelée et complexe depuis la chute de l’Union Soviétique, la Géorgie et ce qui l’a amené à la guerre en 2008, l’influence de la Russie aujourd’hui, la crise du Haut-Karabakh un état disputé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, l’Afghanistan et la situation de son peuple de montagnards et les répercussions des différentes guerres qui y ont été menées, la géopolitique des Kurdes avec le conservatisme de se peuple et la répression de la Turquie, la situation en Ethiopie-Erythrée où l’entente n’est pas cordiale, le Népal pays arriéré avec un pouvoir inerte qui tente de jouer un rôle de par sa position entre la Chine et l’Inde.
Enfin le rédacteur a écrit une page sur la situation en Inde où il revient sur le système de caste, modelé par l’hindouisme, ancré depuis des siècles dans la société et qui perdure malgré que le pays soit la plus « grande démocratie du monde ». Il rappelle que le phénomène Ganghi n’est pas représentatif de l’Inde comme en témoigne les viols répétés qui ont lieu dans le pays, parfois en public. Bref ce n’est pas le bonheur.
Un zine mélangeant zique et politique intéressant, dans lequel l’auteur affirme son point de vue quitte à déplaire.

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