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Une part de ciel de Claudie GALLAY

Par Jellybelly

Une part de ciel

Avec la rentrée littéraire, Claudie GALLAY nous offre un très beau roman, intimiste. Facile à repérer parmi les 555, sa couverture est d’une grande beauté : une femme, dont nous ne voyons pas le visage, revêtue d’un manteau et gantée de rouge, tient dans sa main une boule de neige ! Le climat va être hostile…

La narratrice, Carole, enseigne la cuisine dans un C.A.T. de Saint-Etienne et traduit des œuvres à ses heures perdues. Ses deux filles sont parties en Australie pour un an, Carole est séparée de leur père.

Pour une durée indéterminée, et à la demande de son père, Curtil, elle va séjourner dans son village natal de montagne, le Val. Là, elle va retrouver sa sœur, Gaby, et son frère, Philippe. Gaby vit dans une caravane, elle a de faibles revenus et Ludo, son compagnon, est actuellement en prison. Elle accueille chez elle une jeune fille. Philippe, lui, s’occupe du Parc de la Vanoise.

Carole, c’est l’intellectuelle de la famille, celle qui a quitté le village, celle qui réfléchit trop. Gaby lui dit, p. 280 : « Fais pas ta différente… ». Pour autant, Carole ne veut pas décevoir son père lorsqu’il rentrera d’un énième voyage autour de la terre. La voilà donc contrainte à co-habiter avec son frère et sa sœur…

En plein mois de décembre, cette période de retrouvailles ne va pas manquer de faire resurgir quelques souvenirs et notamment, cette nuit d’incendie de leur maison d’habitation lorsqu’ils étaient encore tout petits.

C’est un très beau roman qui dissèque, avec lenteur, les relations entre frères et sœurs, pendant la jeunesse, et après… quand chacun est devenu adulte, qu’il a choisi sa voie. Comment faire pour accepter les différences ? Comment communiquer alors que les réalités de la fratrie sont si éloignées les unes des autres ? Je retiendrai cette citation p. 421 pour le résumer : « J’aurais voulu faire quelque chose pour elle, trouver les mots et lui dire sa belle humanité ! Et la bêtise des autres, ceux qui font du mal et qui blessent. Ceux qui ont des regards acérés comme des couteaux. Ceux des mots en lame de rasoir. Ceux-là plantent en nous des blessures bien singulières, de ces douleurs éternelles qui sont différentes d’un être à l’autre. Et qui sont présents d’un être à l’autre. Et qui nous rapprochent. »

Claudie GALLAY donne quelques respirations au roman avec quelques passages dédiés à la traduction, par la narratrice, d’une biographie de Christo, artiste de land art, d’origine bulgare. Cet homme est connu avec sa femme pour les objets « empaquetés ». Une opportunité pour découvrir son parcours !

Annie


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