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Ecrans de papier

Publié le 24 octobre 2013 par Rolandbosquet

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   Les liseuses représentent un incontestable progrès. La mamie atteinte du quatrième âge peut y grossir les lettres à volonté et enfin lire le dernier roman de Marc Lévy. Elle peut même tenir à sa disposition, en un seul objet, les romans de Dan Braun, Michel Houellebecq, Guillaume Musso et bientôt peut-être Philippe Sollers lui-même. Lorsqu'elle prend l'avion pour New-York, Miami ou la promenade des Anglais de Nice, nul besoin pour elle de s'encombrer de lourds et volumineux  ouvrages qui vont surcharger encore ses déjà trop pesants bagages. Guère plus lourde qu'un roman d'Anna Gavalda, sa liseuse dernier cri suffira. Il lui faudra certes la brancher de temps à autre sur une prise de courant pour en recharger les "batteries". mais l'inconvénient reste mineur si l'on songe qu'elle était contrainte auparavant de tourner régulièrement d'un doigt devenu malhabile les pages de son livre. Par contre, les auteurs qui avaient jusqu'alors basé leur technique d'écriture sur le "page turner" vont devoir désormais réapprendre à écrire comme Gustave Flaubert ou Marguerite Yourcenar. Ce qui peut représenter pour certains un véritable défi. Mais c'est le prix à payer pour répondre aux besoins de notre mamie. Même si les mamies du quatrième âge ne sont pas les plus nombreuses passagères des avions. Mais l'exemple vaut aussi bien pour les trains à grande vitesse, les trains à petite vitesse ou les omnibus. Les liseuses sont malgré tout déconseillées pour les transports en pousse-pousse. Les innombrables cahots occasionnés par l'état médiocre des chaussée pouvant nuire à une lecture attentive. Les liseuses représentent donc un incontestable progrès et peuvent même envisager l'avenir avec confiance. Elles pourraient par ailleurs redonner le goût de la lecture aux apprentis en chaudronnerie, aux plombiers-zingueurs et aux terrassiers immigrés. D'autant plus que j'apprends que, juste retour des choses, des techniciens particulièrement inventifs ambitionnent de fabriquer des écrans d'ordinateur et donc de liseuses et autres tablettes électroniques à partir du papier. Ils se disent même capables de produire leurs nanoparticules à partir de papier recyclé. Plus besoin d'abattre d'arbres pour lire Michel Onfray. Demeure cependant le problème des "batteries" particulièrement polluantes et de la fabrication de l'électricité. Rien de nouveau n'est encore envisagé à ce sujet hautement sensible d'un point de vue écologique. On vit par là que même lorsque le progrès avance à grands pas, le monde n'en tourne pas toujours mieux pour autant.


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