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Prisonniers du temps

Publié le 25 octobre 2013 par Olivier Walmacq

Pour retrouver le père de l'un des leurs, une équipe d'archéologues partent pour le Moyen-Age...

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La critique hors du temps de Borat

Décidemment, au fur et à mesure des semaines, je contemple les films (au détriment des programmes de téléréalité ou plus ou moins) programmés par NRJ 12 avec une intention nanardesque frappeuse. Rappelons que c'est peut être la seule chaîne à vous vendre une production Asylum type Mega Shark VS Giant Octopus comme un blockbuster à la Michael Bay! Donc après Paycheck la semaine dernière, voici donc venir Prisonniers du temps, datant de 2004. Contrairement à ce que l'on pourrait voir à l'écran, le film est une production de 80 millions de $ (ce qui est pour le moins gros quand même) tourné majoritairement au Quebec (alors que c'est censé se situer en Dordogne). Qui plus est signé Richard Donner (pas réputé pour être un tocard), d'après un roman de Michael Crichton (malgré que bons nombres des adaptations furent désastreuses, cela reste prestigieux) et avec Paul Walker, Gerard Butler, Michael Sheen, Anna Friel, Lambert Wilson, Frances O'Connor, Neal McDonough, Billy Connolly, David Thewlis et Marton Csokas. Mais il y a eu cafouillage en production (score du regretté Jerry Goldsmith rejeté et sentant la mort venir, a laissé tomber permettant à Brian Tyler de se faire la main) et vraisemblablement, la Paramount n'a pas su le vendre. A vrai dire, à l'époque, cela faisait office de non-événement complet. Un beau bide dans les règles de l'art.

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 "Avant j'étais chevalier du futur, mais ça c'était avant. Gerard Butler, spartiate dans l'âme" Publicité connue...

Alors est-ce que Timeline (titre original) vaut sa réputation calamiteuse voire inexistante? Absolument! Dans son style, le film est coincé entre deux eaux: science-fiction pour le côté machine à remonter le temps et aventure pour la partie moyen-âgeuse. Le pire étant que Donner mixe le tout un peu comme une série TV policière (en gros pas de grands enjeux, beaucoup de remplissage histoire de montrer que les scientifiques font tout pour ramener les héros), un peu comme une version aseptisée de Robin des Bois avec un Ridley Scott bourré aux commandes. Nos héros doivent retrouver le paternel de l'un d'entre eux au Moyen-Age et évidemment éviter une catastrophe (il ne faut pas que les méchants Anglais gagnent la bataille gagnée initialement par les gentils Français!). Sauf que cela se complique quand un ahuri de l'équipe a pris une grenade, s'est fait tuer, rapatrié dans le temps présent et a fait sauté la galère! Et là c'est le drame car tous les restants ne sont pas d'accord. Le patron ne veut pas, le reste si, mais comme c'est le patron qui paye alors tout le monde la boucle avant le grand final, où le patron passe pour un méchant de pacotille, se fait téléporter dans un ralenti merveilleux (humour!) et se fait transpercé à la place des héros. Parlons-en tiens des ralentis. Ils sont majoritairement utilisés pour les passages de téléportation entre les deux temps.

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 "Bon Paulo, tu laisse faire les professionnels, c'est moi le héros du film! -Mais heu! -Il n'y a pas de mais! T'es pas un spartiate!"

Le plus drôle étant l'alignement de différents plans dans l'image ou encore nos héros bouche grande ouverte comme s'ils étaient devant un énorme ventilateur. Un effet véritablement ridicule mais que Donner réalise à chaque fois. Pour la partie aventure, elle est totalement inintéressante et quand il y a un minimum de batailles, n'attendez certainement pas quelque chose de spectaculaire, loin de là. On se croirait dans un téléfilm de France 3 (et encore c'est dégueulasse pour la troisième chaîne), des acteurs étrangers en plus. Il n'y a aucun dynamisme et s'il y en a c'est dans les plans de lancers de flèches! Au point de se demander où est le réalisateur de Ladyhawke? Pour ce qui est du casting, il a beau être intéressant par certains intervenants, au final ils sont tous mauvais. Sheen est le méchant Anglais qui évidemment est raciste envers les mangeurs de grenouille. Le plus drôle étant ce passage où il fait tuer un des héros nommé François! Il s'appelle François, c'est un français, bonjour la caricature! Manquer plus que Gaston, Pierre, Jean ou Marjolaine! Butler joue la grande gueule de service qui irait presque gueuler "je suis un écossais et prenez leur à ces fils de chiennes!" Walker n'a rien de charismatique et se fait justement voler la vedette alors que c'est lui la principale star (Butler attendra trois ans et le carton de 300). Anna Friel s'en sort encore correctement en comparaison de la nunuche Frances O'Connor. Quant à Lambert Wilson, il arbore une mémorable perruque noire et une belle barbiche.

Une production qui parle et vient du Moyen Age, absolument ridicule et ne sait pas dans quelle case se mettre.

Note: pas envie

Note naveteuse: 16/20


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