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ROBERT DESNOS - Ô Jeunesse

Par Ruedelapoesie @ruedelapoesie

Ô jeunesse voici que les noces s’achèvent
Les convives s’en vont des tables du banquet
Les nappes sont tachées de vin et le parquet
Est blanchi par les pas des danseurs et des rêves
Une vague a roulé des roses sur la grève
quelque amant malheureux jeta du haut du quai
Dans la mer en pleurant reliques et bouquets
Et les rois ont mangé la galette et la fève
Midi flambant fait pressentir le crépuscule
Le cimetière est plein d’amis qui se bousculent
que leur sommeil soit calme et leur mort sans rigueur
Mais tant qu’il restera du vin dans les bouteilles
qu’on emplisse mon verre et bouchant mes oreilles
J’écouterai monter l’océan dans mon cœur.

ROBERT DESNOS - Ô Jeunesse

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Par Cochonfucius
posté le 12 janvier à 09:45

Robert se tient parmi les litres qu'on achève, C'est de la poésie qu'il apporte au banquet ; Un rayon de soleil qui joue sur le parquet Semble aux joyeux buveurs être issu de leurs rêves. Aux fenêtres, la Seine illumine ses grèves Ainsi que les étals des libraires du quai ; La reine de la fête a fait faire un bouquet Pour offrir à celui qui trouvera la fève. Tu rougis nos boissons, précoce crépuscule ; Tu rougis la taverne où les gens se bousculent, Mais aucun de ceux-là ne t'en tiendra rigueur : Car, auprès des tonneaux, subsistent des bouteilles Qui, de leur tintement, font tinter nos oreilles, Résonner notre rire et palpiter nos coeurs.

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