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Au cinéma : «Au bonheur des ogres»

Publié le 27 octobre 2013 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Après avoir réalisé « Les enfants de Timpelbach », Nicolas Bary nous livre son deuxième long-métrage : « Au bonheur des ogres ». C’est l’adaptation du roman éponyme et premier tome de la saga « Malaussène » de l’écrivain Daniel Pennac. Le casting est composé de Raphaël Personnaz, Bérénice Bejo et Guillaume De Tonquédec entre autres. « Au bonheur des ogres » sortait dans nos salles françaises le 16 octobre 2013.

Synopsis : Pour Benjamin Malaussène, bouc émissaire professionnel et frère aîné responsable de cette marmaille, la vie n’est jamais ennuyeuse. Mais quand les incidents surviennent partout où il passe, attirant les regards soupçonneux de la police et de ses collègues de travail, il devient rapidement vital pour le héros de trouver pourquoi, comment, et surtout qui pourrait bien lui en vouloir à ce point-là ?

Beaucoup pense que le cinéma français ne sait pas faire de bon film, même si ces gens ont a moitié raison, il y a une chose que l’on fait très bien : les films un brin surréaliste. « Au bonheur des ogres » est de ce genre là. Ce qui fonctionne très bien, c’est que l’histoire est ancrée dans un univers réaliste, qui est Paris, et qu’à côté de cela des petits éléments complètement délirants et extravagants sont présents. Le mélange des deux genres fonctionne à merveille et surprend à  chaque petite trouvaille. On se laisse embarquer avec joie dans ce joyeux délire qu’est cette histoire. De plus, le scénario a le mérite d’être assez bien écrit, et les dialogues de posséder toute la finesse qu’ils méritent. Nicolas Bary, qui en plus de réaliser le film, a écrit le scénario ainsi que les dialogues avec l’aide d’autres plumes, a donné à son film une âme bien singulière dans ce cinéma devenu trop formaté. Un pari réussi.

Raphaël Personnaz, qui interprète le rôle principal du film, est une vraie révélation. Si on l’a déjà vu de nombreuses fois dans divers films français, ce rôle de Benjamin Malaussène lui permet de donner tout ce qu’il a ! On lui découvre un charme, un sens de l’humour et un phrasé qui sied si bien à l’ensemble du film. Il s’amuse réellement dans ce rôle de joyeux étourdi, qui pourrait être un cousin éloigné de Charlot … À ses côtés, Bérénice Bejo use de tous ses atouts. Elle est charmante, drôle, un tantinet provocatrice et un brin sexy. L’alchimie entre les deux acteurs fonctionnent extrêmement bien. Guillaume De Tonquédec confirme tout le bien que je pense de lui, et livre une interprétation différente de ce qu’on a l’habitude de voir dans ses précédents films. La dernière bonne surprise sont les jeunes frères et sœurs du personnage de Benjamin Malaussène, qui sont à la fois justes, drôles, et sincères. Ce sont des qualités rares pour des enfants-acteurs.

Visuellement, le film offre de très bonnes idées. De la girafe dans un grand magasin parisien au recherché poseur de bombes, en passant par les couleurs pops et vives du film, on en prend pleins les yeux durant une heure et trente-deux minutes. De même, Nicolas Bary, le réalisateur, utilise des effets pour rendre son film encore plus visuel et surréaliste. Il y a cette discussion entre deux personnages, pendant qu’en arrière-plan on voit, au ralenti, les dégâts d’une bombe qui vient d’exploser. Si « Au bonheur des ogres » est très bon dans son ensemble, il n’est pas exempté de défauts. Il manque au film un rythme légèrement plus soutenu et sûrement une réelle bande-originale plutôt que de lancer « Happy » de C2C dans un unique but commercial. Au final, « Au bonheur des ogres » est un pur délice visuel et scénaristique. Une sorte de bonbon acidulé, avec une pointe de LSD, pour un résultat pop et affreusement joyeux !

« Au bonheur des ogres » est un film mi-réaliste mi-surréaliste. Une petite surprise dans le cinéma français, portée par sa réalisation très esthétique et le charme de ses acteurs. Un régal.

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Au bonheur des ogres. De Nicolas Bary. Avec Raphaël Personnaz, Bérénice Bejo, Guillaume De Tonquédec, , Emir Kusturica, Thierry Neuvic, …

Sortie le 16 octobre 2013.


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