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Jack O’Lantern

Publié le 28 octobre 2013 par Pomdepin @pom2pin

La tempête est passée, on ne s’est pas envolé, on peut donc continuer nos préparatifs d’ Hallowe’en! Nous avons creusé la citrouille aujourd’hui, la tarte cuit, et comme le soir tombe vite nous avons déjà testé notre Jack O’Lantern. Dans ma grande campagne pour essayer de convertir les français aux joies d’Hallowe’en, qui reste un échec jusqu’à présent, je tente l’approche didactique.

Hallowe’en est donc une fête celte, célébrée principalement par les irlandais, mais aussi quelques bretons (merci Monique pour l’info) et ce depuis plus de 2000 ans. Le 31 octobre, fête de tous les saints, coïncide plus ou moins avec la fin des moissons et le début de l’hiver. Et l’hiver irlandais n’est pas spécialement enchanteur. Il ne fait pas chaud, c’est terriblement humide, et la nuit tombe très, très tôt. Bref, toutes les raisons sont bonnes pour faire la fête une dernière fois avant ces longs mois déprimants…et pour se protéger contre les mauvais esprits qui profitent de cette nuit pour se mêler au monde des vivants, sans avoir été invités, les malappris, et voler les récoltes. C’est d’un sans-gène extraordinaire, un mauvais esprit. Mais ce n’est pas non plus très futé. Il suffit de leur laisser des offrandes, et hop, ils repartent comme ils sont venus. La Jack O’Lantern peut donc faire double emploi: servir d’offrande pour un esprit friand de curcubitacé, ou effrayer les autres avec sa bouche grimaçante. Pour ceux qui voudraient des explications plus détaillées, ma copine de Waterford, en Irlande, vous renseignera: http://waterfordmaville.over-blog.com

Quand nous vivions en Irlande, nous retrouvions ainsi tout le quartier dehors pour trick or treat. Certains voisins tiraient des feux d’artifices plus ou moins clandestins. Car c’était déjà illégal, suite à de multiples accidents (il faut LACHER la fusée une fois qu’on l’a allumée. Sinon, non seulement ça marche beaucoup moins bien, mais on risque l’amputation). Mais vu que c’est quand même en Irlande, il y a de grande chance que l’artificier amateur soit en fait un policier, un garda. Ça se prononce gardi, c’est du gaélique, il ne faut pas chercher à comprendre. On s’émerveillaient alors devant les gerbes de couleurs étincelantes dans le ciel, et on râlaient devant celles déversées par les gamins qui commençaient à avoir du mal à digérer leurs bonbons. Les adultes sortaient la Guiness, c’était la joie. D’ailleurs, on finissait la soirée par un feu de joie donc, un bonfire, sur le Green, l’espace vert ou la place du village.

C’est un peu moins exubérant en Angleterre, mais tout aussi sympathique et convivial. Sauf pour certains passionnés qui prennent cette fête très au sérieux. Vous n’allez pas me croire, mais j’ai l’immense honneur de connaître une grande prêtresse druidique. Et oui, j’ai des relations! Dans le civil, elle est comptable. Mais plusieurs fois par an, elle se transforme, à coup de robes blanches flottantes, style toge, et de branches de gui. Il semblerait qu’il faille aussi pas mal de bougies, et un menhir ou deux ne peut pas nuire. N’étant pas initiée, je n’ai jamais assisté à une fête d’Hallowe’en chez elle, mais elle doit me raconter. Elle est très sympathique et à l’air relativement normale, enfin, pas dangereuse. La curiosité me démange, mais je n’ai quand même aucune envie de me retrouver entourée d’une bande d’illuminés armés de menhirs et évoquant les esprits bons, ou mauvais. D’ailleurs, je vais laisser ma Jack O’Lantern allumée, c’est plus prudent.

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