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Politique: pourquoi le débat est impossible

Publié le 29 octobre 2013 par Juan
Politique: pourquoi le débat est impossible
Politique: pourquoi le débat est impossible
Une "mesurette" sur les plans d'épargne enflamme les débats politiques, une eco-taxe pourtant décidée en 2009 enflamme une Bretagne.
Pourquoi donc le débat politique est-il à ce point impossible ?
1. Les réseaux sociaux, qui rapprochaient, éloignent désormais, au point de déclencher une nouvelle "agoraphobie numérique".  Cécile Duflot jette ainsi presque l'éponge. La ministre du logement, si active sur Twitter, a confié dimanche dernier quelques exemples d'insultes propagées sans filtre ni sanction sur le réseau tout juste placé en Bourse.
2. Les insultes pleuvent, sans limite et publiquement. Quand Christiane Taubira se déplace, comme lundi à Toulouse, elle ne peut que remarquer la progression des injures faites aux personnes. Elle-même est la cible des plus ignobles, comme de la part de cette adolescente, manifestant avec une poignée d'opposants au mariage homosexuel , qui traita la Garde des Sceaux de "guenon".
"Très franchement, sur ma personne, c’est absolument sans importance. Ce qui me paraît extrêmement grave, c’est qu’il y a des personnes, de plus en plus, qui s’affranchissent des obligations dans un État de droit, à savoir de respecter la loi, qui s’exonèrent de ce respect de la loi et qui profèrent des insultes, des injures, des menaces."
Christiane Taubira, 28 octobre  2013 
3. La publication pluri-quotidienne de sondages en tous genres, souvent sans contrôle ni rigueur, réalise également un travail de sape assez incroyable. Lundi 28 octobre, BVA nous expliquait combien Hollande pulvérisait tous les records d'impopularité. Sur M6, le journal télévisé osait publier un sondage d'internautes sur cette improbable question: "Faut-il suspendre toute nouvelle taxe malgré le déficit de l'État ?" Sans surprise, près de 88% des répondants votaient non.
4. L'approche des élections municipales est en passe de produire le résultat inverse qu'attendu: non pas un moment de débat, mais de sanction. Ce ne serait pas la première fois. Rappelez-vous toutes les élections intermédiaires du quinquennat précédent. La classe politique réfléchit au positionnement pour le coup d'après. Observez les déchirures entre le PCF et le Parti de Gauche sur les alliances à tenir. Les premiers pensent aux enjeux locaux, les seconds nationaux. Pourquoi serait-il impossible de concilier les deux positions ?
5. Le gouvernement donne l'impression que tout recul est possible si l'on crie trop fort. Ce qui n'était que négociations normales en République est devenu alternance de protestations criardes et de rétropédalages mal assumés. Et voici le dernier, évidemment approuvé dans nos nouveaux sondages numériques, sur les plans d'épargne: Le ministre de l'économie Pierre Moscovici a plaidé la capacité de "dialogue" du gouvernement, qui a "entendu les inquiétudes des petits épargnants".
Le débat est impossible depuis que la France est devenue un lieu public hystérique, hier hystérisé au sommet de l'Etat, aujourd'hui par tout ce que compte le pays de citoyens-commentateurs, un lieu que nous avons choisi d'appeler Sarkofrance.


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