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Mr Ashenden agent secret, par W. Somerset Maugham

Par Mpbernet

29 octobre 2013

Somerset Maugham, jusqu’à la découverte de sa biographie illustrée par Floc’h, c’était pour moi la littérature de ma mère, à une époque où je ne lisais rien. Et je viens de commencer par ce recueil de huit courtes nouvelles.

Un délice … ni désuet, ni dépassé. De la belle littérature ...

ashenden

Mr. Ashenden, c’est l’auteur. Parce qu’il exerce cette profession qui permet de paraître inoccupé et en tous cas libre de son temps, de voyager, de vivre dans les hôtels, qu’il parle plusieurs langues dont le français parfaitement, William Somerset Maugham a été recruté pendant la Grande guerre pour « faire du renseignement ». Cela se passe donc entre la Suisse, la France et l’Allemagne, l’Italie aussi, encore neutre, la Russie de Kerenski enfin, juste avant la Révolution.

Pas de cascades à la James Bond, pas de fusillades ni d’encre sympathique … mais beaucoup d’attente, des contacts furtifs, des soirées à décoder les messages et des remises d’argent (à rapprocher des souvenirs de Daniel Cordier à Lyon dans « Alias Caracalla »), des cadavres après la répression, aussi.

L’essentiel réside dans les portraits psychologiques tracés avec une maîtrise confondante. Des personnages que l’on voit agir et qu’on entend parler : le général sud-américain déclassé, l’ambassadeur archétypique, le voyageur de commerce américain intarissable ... Mr Ashenden ne se met jamais en valeur. Il s’accommode des événements et les acteurs, n’est pas chargé de prendre des initiatives, risque tout de même sa liberté mais surtout, il rend compte. Il sait qu’en cas de « pépin », il n’a à attendre aucune assistance. C’est la règle.

Malgré le décalage de temps, l'écriture et les descriptions sont étincelantes, de même que la traduction. Une pépite qui me donne terriblement envie de lire la suite …

Mr Ashenden agent secret, recueil de 8 nouvelles de W. Somerset Maugham, traduit de l'anglais par Joseph Jablonsky, Claude-Noël Thomas, Pierre Nordon, Jacky Martin, Maxime Ouvrard. Editions Pavillons poche Robert Laffont, 435 p. 10€


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