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La Reine Margot de Patrice Chéreau au CNP Bellecour

Publié le 29 octobre 2013 par Journal Cinéphile Lyonnais @journalcinephil

La reine margot

La Reine Margot
De Patrice Chéreau
Avec Isabelle Adjani, Daniel Auteuil, Jean-Hugues Anglade
France , allemagne , italie ; 2h39, 1994
Date de sortie ! 13 mai 1994
Date de reprise : 23 octobre 2013

Toutes les informations sur le site du CNP Bellecour : http://www.cinemetroart.com/cinema_lyon/salle-cinema-cnp-bellecour-4.html

Synopsis

Elle est belle, elle est catholique, elle est la soeur du roi, elle s’appelle Marguerite de Valois. Son frère l’a surnommée Margot. Henri de Navarre est protestant, on dit qu’il est mal élevé, mal rasé, qu’il sent l’ail et la sueur. On les marie de force. C’est une manoeuvre politique : il faut réconcilier les Français déchirés par les guerres de religion. Six jours après le mariage célébré à Notre-Dame, ce sera la nuit de la Saint-Barthélemy. Au milieu de cette nuit d’horreur un jeune homme percé de coups d’épée frappe désespérément à la porte de Margot. La Môle est protestant, il doit mourir comme les autres. Mais Margot le cache, le soigne et se met à l’aimer. Cette nuit-là tout bascule.

L’un des meilleurs films de Patrice Chéreau

La reine margot1

A propos du film

Une adaptation d’un roman d’Alexandre Dumas
La Reine Margot
est adapté d’un roman historique d’Alexandre Dumas. Pourtant lorsque Claude Berri s’adressa à Patrice Chéreau pour lui proposer une adaptation, c’est à un autre roman de l’écrivain qu’il songeait, Les Trois mousquetaires. Mais un projet concurrent développé par Jean Becker, projet qui ne vit pas le jour, amena Chéreau à y renoncer pour s’intéresser à La Reine Margot, jusqu’à réaliser le film (finalement produit par Claude Berri), lui qui connaissait plutôt bien le sujet de la Saint-Barthélémy pour avoir mis en scène au théâtre Le Massacre de Paris de Christopher Marlowe.

Avant que Patrice Chéreau ne s’en empare, le livre d’Alexandre Dumas avait déjà été porté à l’écran quarante ans plus tôt, en 1954, par Jean Dréville. Jeanne Moreau interprétait le rôle-titre du film, dont Abel Gance avait signé l’adaptation. Une version muette de 1910, réalisée par Camille de Morlhon l’avait précédé, précédant de peu une deuxième adaptation dirigée par Henri desfontaines en 1914. En 1961, le roman de Dumas fit également l’objet d’un téléfilm. Tous ces films ont pour titre La Reine Margot, mais on peut encore citer une autre adaptation, intitulée cette fois Henry, King of Navarre, et réalisée en 1924 par Maurice Elvey.

La reine margot n’est pas un film historique
Dans l’interview présente sur l’édition DVD du film, Patrice Chéreau explique n’avoir pas voulu réaliser un film historique, genre qu’il estime « empesé, compassé ». « Il faut que [le film] raconte notre histoire d’aujourd’hui, et qu’on pense à la fois que ce sont des gens très loin de nous, […] et absolument comme nous, qui vivent les mêmes choses qu’aujourd’hui. J’ai donc eu peur du film historique et je me suis interdit au tournage de faire des choses qu’on ne ferait pas dans un film contemporain, ou qu’on rajouterait parce que ce serait un film historique. Par exemple montrer les rues, s’attarder sur la description, sur la vie quotidienne à l’époque. J’ai donc tout éliminé, j’ai voulu qu’on rentre très très vite dans la narration, que ce soit presque comme un film policier, un film d’aventures, ou […] un film de mafia. »

L’actualité de l’époque a grandement influencé l’écriture du film, co-signé par le duo Patrice Chéreau/Danièle Thompson : « c’était l’Iran de Khomeini, des funérailles de Khomeini ; le fanatisme religieux qui était dans le film, on ne pouvait pas ne pas le traverser en faisant ce sujet-là. Et puis après, ça a été la Yougoslavie, la Bosnie, les massacres… Non parce qu’on a voulu actualiser le film, mais parce qu’à un moment donné, l’actualité elle-même nous a sauté à la figure. […] Pour ne pas être seulement dans l’actualité, le nez collé à une réalité brute, comme les reportages à la télévision qu’on voit tous les jours, j’ai pensé que la peinture pouvait m’aider à faire de cette horreur une sorte de beauté. Parce qu’il faut de la beauté et un sens esthétique dans l’horreur, pour en faire une fiction au cinéma, pour la rendre perceptible. […] La peinture m’a aidé, Goya par exemple, les désastres de la guerre, ou Géricault, des peintres comme eux. Non parce que le cinéma doit ressembler à de la peinture, cela n’a aucun rapport. Le cinéma a le mouvement, la peinture ne l’a pas. Enfin… La peinture l’a quelquefois. Bacon a le mouvement aussi, et Bacon m’a inspiré, également. »

Des versions multiples
Si le montage du film sorti dans les salles françaises en mai 1994 faisait près de 2h40, Patrice Chéreau accepta de le raccourcir d’une vingtaine de minutes pour la version internationale. Ce nouveau cut fut par la suite également distribué en France. Dans le cadre de Cannes Classics en 2013, une autre version a été projetée, qu’on pourrait en quelque sorte qualifier de director’s cut. « Le montage présenté cette année dans Cannes Classics est une version inédite basée sur le montage primé en 1994, qui me paraissait être le mieux équilibré. J’y ai toutefois ajouté une ou deux scènes ainsi que de la musique provenant la version longue. Par ailleurs, la copie a été restaurée image par image et le son remixé », déclara ainsi Patrice Chéreau. [Source : Le Nouvel Observateur]

La version internationale de La Reine Margot comprend une scène qui ne figurait pas dans la version sortie dans les salles françaises en mai 1994, mettant en scène Margot et La Mole, scène ré-insérée à la demande notamment du distributeur américain Miramax qui souhaitait développer la relation des deux personnages. Cette version écourtée était ainsi, selon Isabelle Adjani, invitée au 20h de France 2 en décembre 1994, « plus romantique, plus remplie de suspense, plus haletante et émouvante. »

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Récompenses

  •  Festival de Cannes 1994 :
    •  Prix du Jury
    •  Prix d’interprétation féminine : Virna Lisi
  •  César du cinéma 1995 :
    •  Meilleure actrice : Isabelle Adjani
    •  Meilleur second rôle masculin : Jean-Hugues Anglade
    •  Meilleur second rôle féminin : Virna Lisi
    •  Meilleure photographie : Philippe Rousselot
    •  Meilleurs costumes : Moidele Bickel

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Fiche technique

  • Titre original : La Reine Margot
  • Réalisation : Patrice Chéreau
  • Scénario : Danièle Thompson et Patrice Chéreau
  • Décors : Olivier Radot et Richard Peduzzi
  • Costumes : Moidele Bickel et Bernadette Villard
  • Photographie : Philippe Rousselot
  • Cadreur : Marc Koninckx
  • Son : Guillaume Sciama, Dominique Hennequin
  • Montage : François Gédigier et Hélène Viard
  • Musique : Goran Bregovic
  • Casting : Marguerite Capelier
  • Production déléguée: Claude Berri
  • Production exécutive : Pierre Grunstein
  • Société de production : D.A. Films, Renn Productions, France 2 Cinéma, NEF Filmproduktion GmbH, ARD/Degeto Film GMBH, RCS Films-TV
  • Société de distribution : Agence méditerranéenne de location de films
  • Pays d’origine : France, Allemagne, Italie
  • Langue originale : français
  • Format : couleur — 35 mm — 1,85:1 (Panavision) — son Dolby
  • Genre : Film historique
  • Durée : 159 minutes
  • Dates de tournage : du 10 mai au 3 décembre 1993
  • Tournage : la bibliothèque de l’ancien collège des jésuites à Reims a notamment servi au tournage du film
  • Date de sortie : France : 11 mai 1994
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